Théorème de J.B. Corot : « la ville de Copenhague est équipée de 350 km de pistes cyclables surélevées, séparées de la route et très sûres » dont plus de 550 km font les trottoirs d’Orléans et son agglomération.
3ème de la série des petits portraits des cyclistes dans la mégalopole.
— Je peux vous aider ? Vous avez crevé ?
— Non, j’ai cassé une pédale.
— Ah, mais elles sont mal remontées là…
— Je pédalais, elle est tombée et je l’ai remise mais j’ai pas la vis.
— J’ai une lampe, je vais revenir en arrière et tâcher de la retrouver !
Sans bonjour, sans pardon, avec comme seule carte de visite le fait que nous nous étions déjà croisés. Enfin, je l’avais déjà doublée et par taquinerie, les jours de froid j’ajoute toujours un « la côte ° est bientôt finie » ou « pensez que ce soir, c’est en descente ».
La vis, ce jour là, de l’école de la rue Jean Jaurès à Fleury jusqu’à ce dessous de pont de la voie rapide, nous ne l’avons pas trouvée, même avec l’aide de la super lampe de poche maxi puissante flash3000.
Sur son pédalier, je ré-emboîte les pédales en quinconce et demande à la personne jusqu’où elle va, car sans vis ou écrou, cela va être pénible et peut être dangereux. Elle me donne alors le descriptif de son trajet :
En vélo de son logement jusqu’à la gare de Blois, TER jusqu’à la gare de Fleury — le pourquoi du vélo pliant — puis vélo de nouveau °° jusqu’au centre commercial de l’orée de la forêt °°°. Pas de grands problèmes dans l’Agglo, en partant de la gare de Fleury, elle fait au plus simple, c-à-d rue Kléber & rue Jean Jaurès puis la rue Barruet et la rue Anatole France °°°°, soit presque 3km. Elle semble être prudente mais n’hésite pas à rouler sur les trottoirs.
Elle n’a pas de contrat définitif et ne travaille pas toujours pour cette agence donc la pluralité des moyens de transport obéit à une nécessité économique. Son vélo est un vélo pliant, mais pas un de la fameuse marque anglaise. C’est le modèle d’une grande surface qui s’apprête à bétonner une zone humide (>fr-SPLF45). Ceci n’explique pas forcément pourquoi la vis est tombée.
Elle me remercie de mon aide. Fondamentalement, je pense n’avoir pas fait grand-chose. Je lui souhaite une bonne journée, en lui conseillant d’aller au rayon bricolage de la grande surface et de demander de l’aide à quelqu’un sur place pour trouver une bonne vis.
Deux semaines après, je passe à nouveau par là et la croise… sur son vélo et sur le trottoir. À cet endroit — croisement rue Anatole France & rue de Montaran — il n’y a pas de sas pour prendre la piste peinte sur le trottoir, ni de bordures plates ; la cycliste, pour ne pas se trouver coincée derrière 4 ou 5 voitures, monte sur le trottoir quasiment au niveau du revendeur de matériaux.
Elle m’explique la réparation de son vélo :
Elle a demandé à un de ses collègues de l’aide. Le midi entrant, ce dernier a pris la chose dans son coffre, direction le vélociste — Fleury Motos — de Lamballe qui lui a réparé son vélo en 5 minutes.
Alea jacta est.
Un aperçu de la piste rue de Montarant du côté pris par la cycliste :
La maréchaussée n’était pas là pour les #gcum ce soir là !
° une côte en Beauce 🙂
°° Rappel tiré de « Le retour de la bicyclette – Une histoire des déplacements urbains en Europe, de 1817 à 2050 » par Frédéric HÉRAN :
Introduction : « Pour mesurer l’importance de la pratique de la bicyclette dans un territoire, l’indicateur le plus simple et le plus utilisé est la « part modale », c’est-à-dire la part des déplacements réalisés à vélo sur l’ensemble des déplacements, y compris à pied. Un déplacement, quant à lui, est un trajet effectué par une personne avec un ou plusieurs modes, pour un motif précis (travail, études, achats…), entre un lieu d’origine et un lieu de destination différents.
Un déplacement utilisant plusieurs modes est comptabilisé selon le mode le plus lourd : par exemple, un déplacement à vélo puis en train est compté dans les déplacements en train »
°°° ne cherchez pas la forêt à cet endroit, elle a été rasée pour construire la zone.
°°°° la rue Anatole France est en partie « effacée » du fond de carte OpenStreetMap, mais même dans un état déplorable, elle existe (>fr-carte participative) et relie la rue de Verdun à la rue de Montaran.
Chouette portrait (et chouette rencontre).
Une carte aiderait pour se rendre compte du trajet (capture de Géovélo ?).
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Merci,
en effet un morceau de carte participative ne fait pas de mal.
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