Théorème de J.B. Corot : « la ville de Copenhague est équipée de 350 km de pistes cyclables surélevées, séparées de la route et très sûres » dont plus de 550 km font les trottoirs d’Orléans et son agglomération.
« Un còp fai pas puta » pour une fois, je vais parler d’un livre que je n’ai pas lu en entier, et je ne le garde même pas pour le finir l’hiver prochain, et pourtant, j’ai aimé être au guidon.
Ce livre est un petit guide destiné à l’usager du vélo pour le sensibiliser au bordel urbain dans lequel il s’est fourré.
Quel est ce monstre sanguinaire qui cherche à m’écraser contre le trottoir ? Quel est cet individu inconscient, surgissant de nulle part pour me barrer le passage ? Qui sont tous ces énergumènes qui me pourrissent la vie alors que je me rends tranquillement à mon travail sur mon vélo ? Des gens, tout simplement. Des citadins qui agissent comme à leur habitude, sans réfléchir et en mettant le bazar partout où ils passent. Car entre l’agressivité des automobilistes et l’inconscience des piétons, sans oublier la bêtise des autres cyclistes, le trajet quotidien à travers la capitale a vite fait de se changer en véritable parcours du combattant.
En trois parties distinctes, l’auteur retrace, ou compile, quelques dix ans de cyclisme en région parisienne. Toute semblance avec votre vie n’est pas le fruit du hasard, un cycliste à Paris, comme à Orléans, rencontre les même problèmes, dont le premier est équipé de quatre roues, d’un pare-buffle et d’une personne à bord au minimum en état de fonctionnement ; qui dit « personne », dit « être humain », « cerveau », « raisonnement ».
Ce qui est plaisant dans la façon dont sont racontés ces 10 ans d’enfer parisien, c’est la sensation d’être soi-même sur le vélo au moment de la rencontre avec le #GCUM, la priorité mal respectée… C’est plaisant et vraiment, les cyclistes du quotidien riront et n’auront aucunes difficultés à s’y reconnaître tellement les anecdotes sont bien racontées.
Ça c’est pour la première partie, là où le bât blesse, c’est la partie suivante, le second problème étant désigné sous la forme du piéton ou de la piétonne. Qu’il y ai besoin d’éducation à la sécurité routière, c’est une certitude, mais, les piétons sont les plus faibles de l’environnement urbain, et pas conséquences, ceux qui méritent d’avantage qu’un « tous des cons sauf moi », d’autant plus qu’ils n’ont souvent pas choisis d’être mélangés aux vélos, et n’en sont pas responsables¹. Les sévices techniques le font volontairement — c’est une accusation — par idéologie : ne rien ôter aux autos, laisser les conflits naître sur la détestation des vélos !
Troisième et dernière partie, l’obstacle vélo — l’autre à vélo — comme objet de colère. Un peu comme le piéton, il y a toute une éducations à faire, mais les vélos ne sont pas toujours responsables de la situation.
Ainsi se révèle la principale faiblesse du livre, l’accumulation des situations lasse un peu, la seconde est le ton général, pas le meilleur pour se faire aimer des autres qui méritent aussi de la considération. Autre reproche du livre, un manque en « matière de réglementation ». Encore une fois, c’est un livre défouloir, bien écrit, pas une thèse, mais peut-être que la description de certaines situations auraient gagnées à être passées à la loupe d’un Héran pour n’en citer qu’un, ou pour le dire autrement, cela manque de propositions pour améliorer les faits décriés.
À lire pour rire un peu, même beaucoup de part l’effet miroir, mais ne le prêtez pas pour faire entendre votre point de vue de cycliste, à cause du ton, l’expérience risque de virer à l’échec. Dommage !
¹ La situation à Orléans en deux exemples ; le premier ici, sur le site de Jeanne à vélo (>fr) avec une « continuité d’itinéraire » qui vous mène sur un trottoir (et une petite dizaine de soubresauts pour traverser un carrefour).
Le second en deux images qui seront trois : pour augmenter le nombre de kilomètre de cyclabilité, la politique anti-cycliste d’Orléans consiste à poser des panneaux « vélo » sur les trottoirs :
Rue E.Vignat – Orléans : trottoir, bande, piste, parking…
Les cyclistes prennent ainsi la mauvaise habitude d’être sur les trottoirs, même en ayant plus de 8 ans. Mais, parfois, aux abords d’un parc, parc Pasteur présentement, les cyclistes sont priés d’aller se faire voir sur la chaussée.
Vous avez dit « schizophrène ».
Ah la rue Eugène Vignat ! Cet « aménagement » cumule toutes les tares possibles et imaginables. Cela vire presque au paranormal lorsque la piste bidirectionnelle devient unidirectionnelle en raison d’un nombre d’obstacles conséquents.
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