Théorème de J.B. Corot : « la ville de Copenhague est équipée de 350 km de pistes cyclables surélevées, séparées de la route et très sûres » dont plus de 550 km font les trottoirs d’Orléans et son agglomération.
Comme c’est, ou c’était, la semaine de la francofonie 🙂 il y avait une soirée en patois administratif à la médiathèque.
CR pour compte rendu, PDU : plan des déplacements urbains, SCOT : schémas de transport, PDE : plan de déplacement entreprise, DSP : délégation service publique, V+ : système de racket par délégation, PS : trahison entre amis…
Une « réü » pour réunion mais aussi faire le plein de nouvelles blagues à raconter la veillée venue au bord de Loire.
Une première photo sur les pigeons désorientés par les GCUMs. Un petit peu de respect messieurs et mesdames, mal orienté, votre pare-brise ne peut pas être honoré.
Plus loin sur le chemin, un second GCUM, avec une place — passée en vert — derrière lui. Le simple fait de klaxonner, de le voir s’énerver et se rater dans sa manœuvre pour se garer convenablement à suffit à faire rire 3 piétons :
Au bout des 200 m de bande parking, un autre GCUM. Comme la mairie d’Orléans ce fait rien contre le stationnement gênant, comme l’ARPP, autorité de régulation de la propagande — auto-régulatrice car constituée de publicitaire en partie — ne sert à rien, le GCUM prend exemple sur la propagande du Citroën DS7 break bouse-back :
Arrivée à la médiathèque toute encore cassée par un cycliste intégriste en état d’ébriété, ou sous l’influence de la drogue, ces gens-là ne respectent rien :
Une moto GCUM pour changer :
La restitution a commencé par une série de chiffres et de définitions sur le péri-urbain, la zone d’influence, la zone économique, le pourcentage de personne qui prenne une auto pour aller travailler ou faire les courses avec des distances qui ne font que s’allonger… difficile d’en retenir quelque chose de concret, comme cela, sauf que c’était un peu le futur appel d’offre dans le domaine du transport à l’échelle de l’agglo dont il était question.
Sur ce point là, une personne dans la salle fait remarquer que peut-être une solution serait d’arrêter l’étalement urbain et l’étalement commercial, en prenant exemple sur Saran.
La réponse du chef de l’agglo, UMP, a été la suivante : c’est un équipement ancien, il faut le moderniser pour le faire vivre. Il n’y aura pas d’extension de ligne de bus même pour les parcs d’activité sauf si les entreprises payent.
Personne n’a osé faire la remarque que si la zone de Saran est ancienne, ce n’est pas le cas du projet en devenir de l’hypermarché du sport à St Jean de Braye, dont le meneur, fauxcialiste, est chargé des transports dans la mégalopole. Pour le potentat local, le problème de la voiture est le moteur thermique mais, suivant les principes de sa copine de la verditude des choses, l’avenir est dans la voiture nucléaire.
La même personne du public faisait remarquer que 7% des déplacements pour les 2 roues c’est très peu, il faut rendre la justice à Lemaignen qui considèrent que le chiffre est gonflé par les scooters, il est en vérité de 5,5 %.
Le second point traitait de la façon dont nous nous déplaçons en général dans le présent et dans le futur des 20 ans. C’était le compte-rendu de l’atelier dont Jeanne-à-vélo vous parle ici (>fr-encore raté).
L’occasion pour le chef de meute de parler applications numériques, économie du partage… Pourtant la présentation montre bien qu’il y a un frein pour ne pas dire un problème avec le numérique, problème d’accès, problème de compréhension, mais bon, si on tenait compte de l’opinion des personnes concernées.
Le but est de sélectionner des amis, pardon ça c’est déjà fait, d’enrober le tout de modernitude, de coolité, une bonne campagne de pub par dessus.
Dans le public, le débat portait sur le choix, comment le faire ? Peut-être le faire développer par le secteur public… Personne n’a osé dire de laisser la main invisible du marché faire son office, nous étions face au cabinet noir de l’esclavage numérique.
Après une intervention dans le public, il a bien été clair que pour aller voter, il n’y aura pas de transport spéciaux pour les personnes handicapées contrairement au festival des bateaux diesel ou pour venir voir la petite Jehanne, innocente jeune fille pure accompagné d’un mangeur d’enfants.
Plus sérieusement, le bonheur numérique est un « illusio ». Pour simplifier : c’est un problème créé de toute pièce uniquement par la parole. Il n’y a pas 10 à 20 ans, le monde se repérait dans la vile sans appliquette, les trottoirs étaient bien conçus dés le départ… Un « illusio » est un problème inventé par la parole, souvent politique, présenté par celui ou celle qui parle, le ou la même qui vous propose sa solution ¹.
Il se parlait de plusieurs choses dans cette partie comme le co-voiturage, le transport à la demande, le transport express, l’accompagnement des personnes en difficulté, et de la politique cyclable, puisque le président affirme qu’il y en a une. Peut-être est-elle posée sur une étagère ou enfermée dans un coffre fort et ceux qui vivent là ont jeté la clef…
Il a dit : « chaque nouvelle route ou réfaction de grande ampleur voit la création d’une piste cyclable ».
Ben, c’est la loi, non ?
La loi Laure (Loi sur l’Air et l’Utilisation Rationnelle de l’Energie) a posé les fondements des politiques de déplacement en faveur du vélo (et des modes doux en général).
Son objectif : « respirer un air qui ne nuise pas à la santé ».
Son article le plus connu a modifié le code de l’environnement :
L228-2 : « A l’occasion des réalisations ou des rénovations des voies urbaines, à l’exception des autoroutes et voies rapides, doivent être mis au point des itinéraires cyclables pourvus d’aménagements sous forme de pistes, marquages au sol ou couloirs indépendants, en fonction des besoins et contraintes de la circulation. L’aménagement de ces itinéraires cyclables doit tenir compte des orientations du plan de déplacements urbains, lorsqu’il existe. »
Bon, je passerai ici sur une certaine personne du public qui c’est mise à éructer des insanités sur ce brave monsieur, en prenant à témoin l’article dont il est question ici comme s’il n’y avait rien de neuf sous le soleil ! Aucune tenue ! Mais tous les points cités ont été nommés, seront-ils améliorés dans un futur proche ? Faut croire que non.
Le malotru faisait même remarquer au petit maire de Polluville, décorée d’une récompense napoléonienne il y a peu, son sourire narquois lorsque il se parlait de raccourcir les distances. L’outrecuidant évoquait un trajet droit pour les piétons et les cyclistes, légèrement courbe pour les bus et les transports en groupe, en créneaux pour les autos :
« Il ne faut pas opposer les moyens de transport, il ne faut pas en favoriser un sur un autre… Et ce que vous raconter sur votre trajet Cercottes – Têtes noire, plus vite fait à pied que en bus, c’est anecdotique ». Même les représentants de Machinlys© ne comprenaient pas ce qui était dit dans la salle, fiérots du réseau qu’ils ont mis en place.
Cette même personne — je n’ose imaginer la tristesse de sa vie qui doit être remplie de haine — a fait rire la salle au dépend des sévices techniques à cause d’une banale affaire d’un seul panneau mal positionné :
Et votre serviteur s’y est précipité dès le lendemain pour constater que c’était-c’est-ce sera encore vrai, un panneau voie verte est bien posé en haut d’un escalier. Enfin, comme le disent certains, il n’y a qu’à prendre sur soi et cesser ces sarcasmes qui empêchent la bonne ville d’Orléans de se foutre de la gueule du premier touriste venu.
Il ne sera pas fait état de la demande d’éclaircissement sur la 17eme place de l’agglo qui avec des décideurs de cette nature ne risque pas de… « ce chiffre est contestable, a dit le président, mais nous sommes seconde ville de France, un point c’est tout, que cela vous plaise ou pas ».
Autre intervention dans la salle « pourquoi ne pas généraliser le centre-ville en zone 30 ? Ou au moins en étendre quelques unes car elles sont un véritable couteau suisse pour qui veut aménager à moindre frais »
Le type qui croit que les zones humides sont inventées la nuit par des écolos buveurs de bière a manqué s’étouffer : « Non monsieur vous avez tord ! Vous avez tord, car une zone 30 c’est très compliqué à faire. Ça coûte très très cher car il faut créer des chicanes, poser des panneaux… ».
Quoi vous rapporter de plus ?
En conclusion, le CEREMA c’est bien quand ça dit 2nd — NDR : je ne pense pas que le CEREMA classe les villes — mais mal quand ça refuse la qualification voie verte à un trottoir, Saran a raison de continuer à bétonner puisque nous nous désirons faire la même chose à St Jean de Braye, les applis de la rév’num’ c’est mieux que de laisser aux petits vieux de quoi guérir leur rhume.
Et puis, nous sommes les meilleurs, un point c’est tout.
¹ je suis pas sociologue, mais, en cherchant une définition courte à « illusio » et pour être sur de la bonne utilisation du mot — ce qui n’est pas le cas dans mon billet — j’ai trouvé en patois sociologique ceci sur la whisky-pédia (>fr) :
Comme le note Bourdieu, « l’illusio, c’est le fait d’être pris au jeu, d’être pris par le jeu, de croire que le jeu en vaut la chandelle, ou, pour dire les choses simplement, que ça vaut la peine de jouer. » Or, cette illusio est acquise par socialisation. L’agent croit que tel enjeu social est important, parce qu’il a été socialisé à le croire. Les intérêts sociaux sont ainsi des croyances, socialement inculquées et validées. Cette croyance est particulièrement forte chez ceux que Bourdieu appelle les « natifs » du champ, c’est-à-dire ceux qui possèdent les propriétés objectives les plus recherchées dans cet univers social et celles qui y favorisent le succès.
Excellent billet ! J’ai bien ri, merci. 🙂
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C’est fait pour ! Je suis allé sur le fcbk voir les commentaires, il y a des personnes que j’aimerai voir dans la « vraie vie ».
J’ai cependant appris que la voie verte pour être cavalée doit être signalée ainsi.
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Oui, moi aussi.
La réponse bien informée émane de la même personne qui souhaitait que le parcours de la vélorution n’enquiquine pas les piétons.
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