Théorème de J.B. Corot : « la ville de Copenhague est équipée de 350 km de pistes cyclables surélevées, séparées de la route et très sûres » dont plus de 550 km font les trottoirs d’Orléans et son agglomération.
Un très léger compte-rendu de la réunion de restitution des ateliers « PDU ».
En 2008, voici les thématiques qui résultaient de la révision du document :
Six grandes thématiques ont été dégagées et sont accompagnées d’un planning de réalisation et d’une estimation financière :
1. aménager et organiser le réseau de voirie en fonction du trafic et du milieu urbain traversé
2. poursuivre les efforts en faveur des transports en commun
3. encourager la pratique du vélo et de la marche à pied
4. maîtriser le stationnement
5. intégrer le transport de marchandises dans le fonctionnement de la ville
6. promouvoir des comportements de déplacements citoyens
Un volet spécial du PDU est par ailleurs consacré à l’accessibilité du territoire de façon à contribuer à une plus grande autonomie des personnes à mobilité réduite. Cela concerne le réseau de transports urbains mais aussi les espaces publics.
Quelque 10 ans après, ces généralitudes sont restées des intentions pieuses.
1. L’organisation de la voirie se fait uniquement dans un système « auto » et les projets d’urbanisme sont pensés avec ce critère unique — la phrase traduite du patois communicationnel et administratif veut dire « faire passer les routes là où sont les zones, pavillonnaires ou industrielles ».
2. Le transport en commun stagne, voir baisse légèrement à cause d’un réseau obsolète — ce sans parler des couloirs à Ste Euverte ou devant St Paterne.
3. Il y a eu des choses de faites pour le vélo mais d’une qualité tellement médiocre que ne rien faire aurait à 80 % été souhaitable pour le confort et la sécurité des cyclistes — et poser des pavés glissants partout ne favorise pas la marche.
4. Le stationnement est assez bordélique en soirée, autour des écoles, les jours de marché.
5. NC
6. Cela n’a jamais été fait
Avant de parler des 5 orientations nouvelles qui semblent aussi convaincantes que les 6 précédentes, un tour d’horizon des horreurs entendues.
La question des transports infuse dans le quotidien délirant comme la pomme et la cannelle dans le pisse-mémé le soir, c’est pourquoi à un moment, la rapporteuse du diagnostic a expliqué, au sujet de la tangentielle, que même les cyclistes peuvent « s’exprimer dans le transport » ; je pense qu’elle voulait dire que « même les cyclistes aimeraient pouvoir se déplacer » (dans une voie de service le long d’une voie rapide par exemple, comme cela ce fait en Europe du Nord).
Quelqu’un, probablement Thiberge — vice-président délégué aux Transports et déplacements, à la Politique ferroviaire (>fr-agglo) — a parlé d’intermodalité « piéton – vélo ». Peut-être était-ce pour décrire l’action de monter ou descendre de bicyclette, parce que je vois pas trop ce qu’est « l’intermodalité » présentement. D’ailleurs, ce mot, utilisé tout au long de la soirée, comme « part modale »°, « péri-urbain »¹, n’a jamais été défini.
Une première question parlait « place du numérique dans tout ça », une seconde regrettait que la tangentielle ne se prolonge pas au-delà du pont de l’Europe — et c’est un commissaire enquêteur qui gagne une tringle à rideau.
Votre serviteur jamais avare d’ouvrir sa grande gueule, mais sans agressivité, a repris les points, dans le sens inverse, avec les arguments suivants :
L’aménageur dont le cerveau est bloqué à 1950 préfère ce schéma ci :
à icelui dont rêve les cyclistes :
Images tirées de Copenhagenize (>en)
Après il y a eu des interventions — dans le désordre — d’un chauffeur de bus, d’une personne a priori hostile au vélo et aux transports en commun qui parlait des équipements à venir qui doivent être de bonne qualité (sa réflexion tournait autour des travaux d’entretien de la ligne 1 de tramway), une personne parlait du prolongement des lignes de tramway, une autre de bus à haute qualité de service (moins d’arrêts, trajet direct, desserte « utile » (?)).
Forcément dans ce genre de réunion, n’importe qui peut-intervenir, alors 2 vélorutionnaires firent part de leurs interrogations sur la volonté de passer de 55 à 50 % de part modale auto. Un de ces dangereux extrémistes se demandait d’où sortait ce chiffre de 50, pourquoi pas 45 comme le pasti, le numéro du département. Le second, mais vous savez ces gens ne vivent pas dans la réalité des choses, regrettait le manque d’ambition des 5 axes, notamment sur la réduction des gaz à effet de serre.
Mais où vont les gens chercher tout ça ?
Les réponses ont été celles d’un politocard : j’aime le centre-ville, le bâti ancien c’est des commerces, c’est des habitants, le bus a un coût, j’ai fait des trottoirs cyclables dans le hameau (?), j’aime la marche, on va tous au supermarché, il y aura demain des bus autonomes, je ne connais pas Fleury — j’ai alors cité la rue Louise Michel au grand fauve présent mais cela ne lui disait rien non plus. Autant le dire ici, jamais, JAMAIS AU GRAND JAMAIS, cela n’aurait été le cas avec Lemaignen, lui au moins, il connaissait ses dossiers. De plus, absent d’une réunion « déplacement », le « vice-président délégué à la politique cyclable et circulations douces » était en train de placer ses indemnités mégapolitaines au crédit municipal de La Chapelle-Saint-Mesmin (>fr-agglo).
Pour finir ce billet & ce compte-rendu, il y a une petite dame — qu’elle me pardonne la formule — qui se dit ravie, enchantée d’être présente, que tout semble allait pour le mieux, que les mots sur l’écran sonnent doux à son oreille, sauf que, il faudrait peut-être joindre les actes à la parole, peut-être moins jargonner et agir plus.
Et la voici de donner en exemple le faubourg St Jean, en partie limité à 30 mais jamais cette limitation n’est respectée, le boulevard de Châteaudun avec ses multiples « arrêts » lui font horreur, le faubourg Bourgogne aussi. Elle explique ne pas comprendre pourquoi parfois le trottoir-piste se termine dans l’herbe, elle explique s’être faite klaxonner et sermonner le long de la merd, de la piste à St Paterne (>fr-Jehanne à vélo).
Pour elle, une solution consisterait à ce que les élu-e-s, concepteur-trice-s, urbanistes utilisent une fois par semaine au moins, ou le bus, ou le tramway, ou le vélo et s’il n’y a rien de cela, qu’ils réfléchissent en marchant.
À la fin de la soirée, certains sont allés lui faire comme une révérence 🙂
Il ne faut jamais aller à une réunion la fleur au fusil. je n’avais pas pris la peine de potasser Le Rapport d’évaluation 2015 du Plan de Déplacements Urbains – Agence d’Urbanisme, pour la bonne et simple raison c’est que j’ignorai qu’un tel document exista. Faites attention à votre petit cœur en le lisant, ou allez directement aux annexes pour ne seulement rire.
Au même endroit du site de la mégalopole, les documents d’analyse sont déchargeables ici (>fr-agglo) en fin de page.
Vous êtes arrivés jusqu’ici, bravo. Rien ne vous a été dit sur le fait de faire un festival de bateaux arrivés en camion pendant la semaine de la mobilité, rien ne vous a été dit sur le fait que ce même festival supprime l’attrape touriste « Loire à vélo ». En bonus, le machin St Paterne, la nuit en 3 images :
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° « Le retour de la bicyclette » de Frédéric Héran, introduction page 9 : « Pour mesurer l’importance de la pratique de la bicyclette dans un territoire, l’indicateur le plus simple et le plus utilisé est la « part modale », c’est-à-dire la part des déplacements réalisés à vélo sur l’ensemble des déplacements, y compris à pied. Un déplacement, quant à lui, est un trajet effectué par une personne avec un ou plusieurs modes, pour un motif précis (travail, études, achats…), entre un lieu d’origine et un lieu de destination différents. Un déplacement utilisant plusieurs modes est comptabilisé selon le mode le plus lourd : par exemple, un déplacement à vélo puis en train est compté dans les déplacements en train ».
¹ Larousse en ligne :
À proximité immédiate d’une ville.
Situé au-delà des banlieues ou des périphéries immédiates d’une ville centre de l’agglomération, l’espace péri-urbain constitue un espace d’urbanisation nouvelle par lotissements et constructions individuelles, prenant parfois la forme de mitage (éparpillement de constructions dans la campagne). Il peut conserver une forte proportion de paysages ruraux, mais reste polarisé par la ville, par ses infrastructures, son habitat et le mode de vie de ses résidents. Cet espace est essentiellement consacré à l’habitat individuel. Le phénomène péri-urbain est significatif de l’évolution de la ville occidentale qui tend à l’étalement et à la spécialisation des territoires urbains. […].
² à ce sujet, voir le site de SPLF (>fr)
Je n’ai pas compris l’allusion à la rue de Châteaudun. S’agit-il d’une autre rue que celle, tranquille et peu passante, de mon quartier ?
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C’est le bvd de Châteaudun (j’ai corrigé dans le billet), la dame faisait référence au coté « place Dunois » du bvd. Elle a très clairement dit que dans ce sens — bvd St Jean -> Coligny — circuler sur la chaussée est moins anxiogène que le trottoir « aménagé » pour elle (et je partage son avis).
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Skates, trottinettes et compagnie n’y figurent pas. Sinon, tous moyens de transport traditionnels de l’agglomération sont passés au crible dans le diagnostic du plan de déplacements urbains (PDU) commandé par la métropole.
Dans la Rep’ :
http://www.larep.fr/orleans/economie/services/2017/09/23/pour-leurs-trajets-les-habitants-de-la-metropole-d-orleans-choisissent-la-voiture-plus-dune-fois-sur-deux_12562510.html
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Sans finasser outre mesure on notera que le mot « vélo » n’apparaît qu’une seule fois dans l’article et pas dans le paragraphe intitulé « Apprendre à partager » (la voirie).
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