Théorème de J.B. Corot : « la ville de Copenhague est équipée de 350 km de pistes cyclables surélevées, séparées de la route et très sûres » dont plus de 550 km font les trottoirs d’Orléans et son agglomération.
Je pourrai mentir et dire que c’est à l’occasion des déboires dans l’achat de billets pour un simple trajet vers Angoulême que j’ai trouvé le temps de lire. Publigâchage : « la sncf© n’est véritablement pas la société qui va aider les personnes à aimer prendre le train, que ce soit pour une desserte régionale ou pour un petit voyage avec un vélo », ce n’est plus un secret pour personnes que l’on habille la vieille dame d’oripeaux commerciaux presque décents… afin de mieux la vendre dans peu de temps !
Je pourrai mentir et dire que c’est à l’occasion du prochain festival de la bédé (>fr) que l’on m’a demandé de lire et parler des ouvrages suivants. Je pourrai… mais le dimanche, c’est souvent la rubrique « livres » de ce jouèb qui est sollicitée, une forme d’hommage au masque et la plume (>fr-París-Inter).
Aujourd’hui, deux bédés qui parlent « transport » (et dans lesquelles il y a au moins une scène avec un vélo).
Marion Montaigne fait partie de ces heureuses découvertes tirées de la lecture de La Revue Dessinée (>fr). Ses reportages graphiques étaient très très bien racontés, avec un dessin assez particulier pour de la vulgarisation scientifique. Cela peut ne pas plaire, ou l’inverse. Mais, autant un reportage dans un zoo, c’est facile, autant s’envoyer en l’air dans une fusée après quelque cinq ans d’entraînement, c’est une autre affaire.
D’affaire, cela va être celle de Thomas Pesquet ; le cosmonaute européen est le véritable héros de ce livre qui ce veut être de vulgarisation scientifique ; cela ne veut pas dire que c’est un livre austère, loin de là, c’est tout le génie de l’autrice.
L’aventure commence par le petit Thomas auquel il faut plus que dessiner des moutons pour le calmer, quoique… pas de publigâchage ! Un enfant pousse comme une plante, et le terreau de certains est le cosmos, c’est ainsi qu’un jour de 2008, une annonce éclaire la vie du héros. Heureusement sinon, il n’y aurait pas de livre !
Le récit est très plaisant. L’humour est une constante, planches après planches, et plus que tout, ce livre parle de l’humain Pasquet, avec ses craintes, ses moments de doutes, mais également ses certitudes. Les humeurs du cosmonaute, mais celles de la famille ne sont pas oubliées et elles sont traitées d’une manière pudiques et souvent très drôles, entre saucisses sous-vides et vidange de la machine à laver.
La plus grande partie du livre traite des entraînements, de l’organisation de ces entraînements entre les différents sites des agences spatiales. Cosmonaute est un métier, pas des plus faciles.
Après s’être envoyé en l’air, et le passage des sacs de caca, voilà c’est dit, plusieurs anecdotes sont racontées sur l’organisation à bord, le rangement, l’intendance, sur le comment est préparée une sortie extra-véhiculaire. Tout ça, sans c’la pét… pas de publigâchage !
Passé un petit séjour de 6 mois, avec une héroïne de l’aventure spatiale américaine en la personne de Peggy Whitson, en impesanteur à seulement 400km au-dessus de nos têtes, nous retrouvons notre Pesquet national en prise avec le plancher des vaches et notre bonne vieille gravité.
Conclusion : divertir et apprendre, c’est le but réussi de ce livre. Il est à lire, même par les non-passionnés qui prendront, à coup sur, du plaisir, ce grâce au style de la dessinatrice, mais aussi grâce à la personnalité des cosmonautes… qui dans cette partie-ci de l’Europe se font appeler « astronautes ».
Au nord de l’agglomération d’Orléans, il y a un colosse oublié. Un colosse de béton, une super-structure de plusieurs kilomètres qui longe la ligne de train. Entre les piliers de ciments, des aventures ont éclos, certaines probablement joyeuses, d’autres, beaucoup plus glauques.
Au-delà des vacances d’été et du grand changement, passage de l’enfance-adolescence à l’adolescence tout court — il faut dépasser les premières pages du livre et attendre l’arrivée de la « perturbation » —, il y a dans cet album un décor sous la forme du rail de l’aérotrain, un rail et le petit monde de l’enfer pavillonnaire avec son semblant de vie. Ceci sans oublier les années 90 — l’aérotrain est incendié en 1992 — qui sont assez bien rendues au final, entre la zone, les BX-Fuego-R5 et Benny B. Elles collent à merveille à l’ambiance générale du livre.
Conclusion : l’histoire est plaisante. Les espoirs et les attentes des protagonistes sont suffisamment bien rendus et cela les rend très attachants, à un point tel que l’issue finale a été pour ma pomme, très inattendue.
Un certain « urban designer » dont les bureaux sont situés à Copenhague, semble avoir écrit un livre sur les aménagements urbains à destination des cyclistes, mais pas que.
Son livre semble causer des bienfaits du vélo, de la qualité de vie urbaine dont il est la colonne vertébrale, du dynamisme du commerce… mais visiblement, l’« ouvrage » n’est disponible que chez un marchand en ligne à l’enseigne orangeasse.
Joindre les actes aux paroles ne doit pas être une épreuve insurmontable pour garder un minimum de crédibilité, si ?
Concernant Thomas Pesquet, il était venu à Pithiviers au printemps dernier répondre longuement aux question d’un public de collégien(ne)s : https://www.youtube.com/watch?v=FNHX3XH9M44
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