Théorème de J.B. Corot : « la ville de Copenhague est équipée de 350 km de pistes cyclables surélevées, séparées de la route et très sûres » dont plus de 550 km font les trottoirs d’Orléans et son agglomération.
Jeunes ou moins jeunes, les cyclistes ne sont pas une espèce rare, la 13eme vélorution a été le prétexte pour passer à l’Ouest… de l’agglomération, vers la Chapelle.
Pour d’obscures raisons, manifester dans le centre-ville d’Orléans était interdit en ce samedi 11 mai ; nous ne sommes ni à Lyon, ni à Nantes, des métropoles qui, elles, subissent régulièrement des violences urbaines. Loin de moi de cautionner telle ou telle attitude, cependant, il est à noter que 5 cars de CRS réalisent ce que nous avions imaginé pour le budget participatif (>fr), c-à-d, la libération du pont George V d’une voie automobile :
Pour y être passé, ils l’ont même libéré de toute circulation, sauf des modes dits « doux».
Comme quoi, il serait peut-être temps pour les élu⋅e⋅s de laisser la peur du jaune aux xanthophobes et d’inviter nos ami⋅e⋅s des rond-points plus souvent dans l’agglomération.
Voici la carte du trajet de la vélorution n°13 :
Le départ s’est fait tranquillement, au pied du pont de l’Europe, un pays dont voici l’hymne en espéranto :
Cette pause musicale est une vengeance. Un couple participait à une course urbaine et ils ont demandé une photo, obligeants les cyclistes déjà présents à faire la chorégraphie de YMCA.
Départ par un chemin, mal signalé, qui permet aux cyclistes de passer sous le pont.
Nous suivrons le fleuve, serons attentifs aux quelques promeneurs et au niveau du camping, irons dans la zone commune de St Jean la Ruelle, Ingré et la Chapelle :
Il serait facile de dire que nous sommes partis sous le soleil, que certains manipulent le climat et font en sorte de nous accueillir par une petite averse. Ce serait colporter des idées conspirationnistes et donner beaucoup d’importance à des individus qui ne le valent point.
De plus, nous ne sommes ni en sucre, ni en retard. La pause ponchos, imperméables et pantalons de pluie est la bienvenue.
Le radar de surveillance indique un rythme de (futur) sénateur :
Voici le seul « équipement cycliste » digne de ce nom dans la ville du vice-président attaché à la politique du vélo et patin-cofin :
Avant ce passage, ce ne sont que traces, anciennes sur la chaussée, plus récentes sur le trottoir, après ces 200m, il y a des traces de peinture dans l’aire de stationnement jusqu’à la salle des fêtes.
Traversons et allons vers le « cœur de ville », c’est-à-dire la bibliothèque, la piscine, la mairie, la maison de retraite. Nous sommes lumineux avec nos gilets jaunes, heuuuu, nos équipements de protection :
Nous déposerons des offrandes aux dieux locaux pour avoir du beau temps à défaut d’équipements de qualité.
À la fin du parcours, le cortège a été accueilli en bordure de champ, tout près de la Loire, par le collectif de sauvegarde de la Grande Pièce.
En images :
Cette histoire d’offrandes, ça marche !
À la fin du parcours, nous avons été SUPERBEMENT BIEN ACCUEILLIS !
Quelques vues du retour, le long du chemin haut et le long de la Loire.
C’est l’itinéraire que l’on croit le meilleur, vers lequel « on » nous dirige puisque rien n’est fait pour relier les villes de l’agglomération entre elles, renvoyé avec la vague idée que le vélo, c’est pour la promenade du dimanche avec la belle-mère, c’est pour les petites fleurs…
Présentement, ce sont des marches, des mécanismes anti-vélo et surtout pas adaptés aux consommations nouvelles et quotidiennes du vélo, par exemple, un père qui tire son enfant. Nous avions un tandem 3 places dans le cortège, un cycliste en tricycle couché.
En début de billet, je parlais « signalétique ». Ce vététiste vient de se laisser surprendre par un escalier à marches plates (5à 10cm) annoncé comme une voie verte par un panneau :
En même temps, il serait venu à la vélorution, nous l’aurions mis en garde !
Au final, moins de 50 personnes présentes. C’est peu et beaucoup.
C’est peu sauf si l’on songe au ciel menaçant, ce, d’autant plus que pas grand chose ne donne envie d’aller à la Chapelle sur un coup de tête, alors d’un coup de pédale, faut en avoir envie ou besoin.
Point info-route, au niveau de la zone, pour aller vers Ingré, il y a un tunnel accessible aux vélos, mais il est secret et pas près d’être signalé. Au delà du tunnel, il n’y a pas d’équipements de qualité. Cette zone de marchands de diabète a connu des travaux de verditudissement, les vélos ont été priés de faire le trottoir.
Ailleurs dans la Chapelle, par exemple, il n’y a aucuns équipements particuliers pour aller, ou envie de donner envie d’aller, à la gare, une gare dans laquelle passe et s’arrête encore quelques trains. Autre exemple, relier le terminus du tramway à la ville en vélo n’est pas prévu dans les schémas de pensée des grands fauves.
Alors 50 personnes, c’est autant d’héro et d’héroïne qui défrichent, parcourent et constituent une forme d’avant garde d’un futur dans les transports de l’agglomération, un futur que l’on souhaite le plus désirable possible.
C’est la première fois, probablement pas la dernière, mais voici une petite recette de saison, qui aurait pu être réalisée avec les produits achetés aux personnes présentes.
Ingrédients :
— Une botte de responchons* ou asperges sauvages (>fr) du marché du samedi matin ;
— Quelques fraises tirées du panier paysan ;
— de l’aillet tiré du panier paysan ;
— du miel acheté à une personne du collectif de la grande terre ;
— de l’huile d’olive, du sel, du poivre.
Faites chauffer le wok, mettez un peu d’huile. Une fois l’huile chaude, versez 5 à 10 fraises écrasées (et équeutées). Remuez un coup avant de verser les responchons (lavés).
Ajoutez une pincée de sel et couvrez pour 3 minutes de cuisson, feux fort.
Coupez l’aillet en lamelles ou en petits dés avant de l’ajoutez dans le wok, ajoutez également une bonne cuillère de miel. Remuez un peu avant de couper le feu.
Couvrez et laissez ainsi pour 3 minutes de plus.
Versez dans une assiette et faites un tour de moulin à poivre.
Notes :
Si vous n’avez personne pour ramener sa fraise, ça marche avec des cerises. Vous êtes un véganien perdu dans le coin, un sirop d’agave ou d’érable peu remplacer le miel, voir une petite cuillère de mélasse. Le goût va en être changé un peu.
*pour répondre à François-Régis Gaudry, qui dans « on va déguster » parle de « patois » niçois. La chose nommée responchons, qui ne pousse pas au bois de Boulogne, se prononce « répouchou » en patois de Paris, et le terme désigne également le tamier commun.
Deuxième jour consécutif du pont George V avec les foulées d’Orléans !
Les gens sont heureux de flâner le nez dans le vent.
Aucune bagnole pour les stresser et les mettre en danger.
D’ailleurs tous les coureurs rencontrés sont pour la fermeture du pont G5 aux voitures
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Des bonheurs d’expression et une recette accompagnée de photos gourmandes… tu nous gâtes !
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