Théorème de J.B. Corot : « la ville de Copenhague est équipée de 350 km de pistes cyclables surélevées, séparées de la route et très sûres » dont plus de 550 km font les trottoirs d’Orléans et son agglomération.
« Immobiles mobilités par temps chaud », « Un été avec Razemon »° ou encore sur un fameux modèle « Olivier découvre le train, Olivier commande un Uber, Olivier gare sa voiture… » sont autant de sous-titres auxquels vous avez échappés.
° pastiche d’une chronique estivale sur Paris-Inter.
J’ai la chance de passer une partie des vacances dans une quasi zone blanche. La 2G n’est disponible que les matins des jours pairs, la 3G passe les jours impairs multiples de la hauteur de la 3ème colline à l’ouest du village, et la 4G est une position recherchée au fond d’un ruisseau aurifère… dire que la boite à vomissure ouvre quotidiennement les portes sur les merveilles d’un monde numérique — digital world en patois de Paris — aux possibilités infinies — expanded life — par l’expression permanente et totalitaire d’un « moi » infantilisé à l’extrême.
La déconnexion (r)assure au moins sur deux points. Le premier, elle n’est pas mortelle. En second, la fonction « apprentissage de la lecture » du cerveau ayant été activé très tôt dans l’enfance — dans le gris temple de Charlemagne de ce village dans lequel il trône encore en majesté malgré son sacrifice sur l’autel de la rentabilitude —, elle ne peine pas à se manifester un jour de grand chaud.
Ce livre a été dévoré par un chaud après midi d’été avec 40°C au compteur (plus de 42°C à Brive — Briva —), pour une consommation de 2l d’eau. Lire, ou relire, donne soif !
Autant le dire maintenant, ce livre n’est pas un guide des 10 meilleurs parcs de stationnement du pays. De même, il ne présente pas le top10 des services pour le vélo en libre service ou encore le classement des appliquettes pour vous remettre en selle (c’est un vélo qui est nécessaire). Il parle des déplacements au sens large du terme, des expérimentations dans le domaine avec les réussites et les échecs, mais surtout une analyse de la chose.
L’ouvrage est une compilation d’articles écrits sur le cyber-cahier du Monde© dans la rubrique transport. Ils ont été regroupés par rubriques : train, vélo, à pattes, auto, RER… Les plus anciens datent de la fin du monde, celle de 2012, les plus récents ont sauté avec nos ami⋅e⋅s des rond-points.
Les 52 articles sélectionnés bénéficient quasiment tous d’une présentation, une petite (re)mise dans le contexte, et, cerise sur le papier, il n’y a pas les innombrables commentaires que donne à lire le jouèb de l’auteur. Des commentaires qui sont souvent intéressants, parfois constructifs, mais certains commentateurs virent en boucle. C’est en cela qu’un livre donne un confort incomparable de lecture ; en plus de borner une limite physique au monde, il impose le silence à ceux qui n’ont rien à dire.
Olivier Razemon réserve cependant un paragraphe à quelques-uns de ses insulteurs coutumiers.
Le dernier de couverture présente ainsi le livre :
Pourquoi les maires qui défendent les lignes de chemin de fer ne prennent-ils jamais le train ? Est-il vrai qu’on ne peut plus se garer dans les centres-villes ? Le Grand Paris Express va-t-il à coup sûr désengorger les transports en région parisienne ? Le « plan vélo » sera-t-il efficace ? Pourquoi les feuilles mortes empêchent-elles les trains d’avancer ? Comment expliquer la défaillance d’Autolib ? Qui sont les fraudeurs dans les transports ? Que disent les panneaux de signalisation de notre société ?
À ces interrogations, le livre donne des débuts de réponse, peut-être parfois d’une manière trop générale mais les sources sont souvent citées, de plus, ce n’est pas une thèse que vous êtes en train de lire. Chacune des chroniques est faite pour donner envie de débattre, d’aller plus loin que les lieux communs.
« Train », « lieux » sont des mots du déplacement, rien n’est gratuit, encore moins la livraison, et cela fait également l’objet d’une chronique, tout comme la sémiologie — la sémiotique pour être correct — des panneaux routiers et, par extension, de la signalétique, ou encore, la place des femmes dans les déplacements.
Journaliste, Olivier Razemon participe souvent aux débats sur la thématique des villes & des transports dans le poste de radio, par exemple : qu’est-ce qu’une ville moche ? (>fr-France culture), ou dans la vie réelle, il est par 2 fois au moins venu dans la cité johannique.
Il a déjà publié :
J’ai prétentieusement collé des liens vers mon cyber-cahier, pas la peine de les suivre, — publigâchage — je vous conseille la lecture de ces ouvrages.
L’ouvrage
« Chronique impatiente de la mobilité quotidienne » par Olivier Razemon, chez Rue de l’échiquier (>fr).
L’auteur te dit merci :
🙂
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Merci d’avoir fait ma propagande.
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Rien que pour cette phrase :
« C’est en cela qu’un livre donne un confort incomparable de lecture ; en plus de borner une limite physique au monde, il impose le silence à ceux qui n’ont rien à dire. »
j’aurais fait ta propagande.
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C’est la chaleur qui provoque ça… et le changement de rythme de vie.
Le livre est dans les bagages du retour, si tu veux le lire, il sera à dispo.
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