Théorème de J.B. Corot : « la ville de Copenhague est équipée de 350 km de pistes cyclables surélevées, séparées de la route et très sûres » dont plus de 550 km font les trottoirs d’Orléans et son agglomération.
Il est des mots… auxquels répondre par l’insulte serait d’une futile facilité. À quoi bon !
Autant témoigner une fois de plus de ce qu’est la vie d’un cycliste du quotidien — joie, bonheur, santé — ce, après un bref coup d’œil dans le rétroviseur.
L’article est disponible ici (>fr)
Encore cette année 2019, le syndicat de la copropriété communale de la cité johannique a organisé une votation sur des projets « citoyens », des projets inclus dans un système de budget participatif.
Il y avait le projet de mise à une voie automobile du pont Ségolène Royal, mais les édiles locaux, partisans du réchauffement climatique — avec la promesse du retour des pieds de vignes au nord du fleuve, qui ne dirait pas oui ? — partisans des pollutions sonores et particulaires — sans oublier les quelques traces nocturnes laissées ici où là —, les édiles n’ont pas ouvert ce projet à la votatude… des fois que !
« Et puis, il ne faut pas opposer les modes de transport.
— C’est justement ce qui est fait, présentement…
— Ayatollah ! »
un autre projet, bien plus modeste prévoyait la pose de potelets — un mal nécessaire temporairement, c’est dit ici (>fr) — avec la volonté affichée de protéger les écoliers.
S’il y a des « intégristes du vélo » dans la cité johannique, il y a également des partisans du chaos-tomobile, et ceux-ci ont des alliés chez les bonimarcheurs locaux. Ci-après, 2 illustrations des renoncements politiques (devant le 41 de la rue des Murlins, il y a les marques d’installation, mais pas l’un des 5 potelets manquants du projet pour lequel nous avons voté) :
Sur un air de C.Trenet :
♪♫♬
Ho qu’ils sont beaux
Mes millions d’euros
Ho qu’ils sont laids
Ces vilains potelets
Millions d’euros, les laids potelets
Les laids potelets, millions d’euros
Mais touche pas à mon auto
♪♫♬
Cependant, le #GCUM — ici stationnement devant une issue de secours — est dans le code génétique de la mairie d’Orléans :
Ce n’est pas comme s’il n’y avait pas un parc de stationnement souterrain à proximité, un parc dont personne à la mairie n’a réellement jamais désiré voir les piétons sortir « vers la bibliothèque », même avec les travaux de l’année.
« Il ne faut pas opposer les modes » vous disent les combattants du monde des particules libres.
Les édiles locaux ont la même peur effroyable du vélo qu’un beauceron d’un arbre dans une plaine semée de blé. Ils ne peuvent pas connaître les joies simples que ce véhicule procure, au quotidien, même par temps de pluie.
La pluie est un des arguments le plus souvent avancé pour ne pas se mettre en selle. Sur environ 300 jours ouvrés, les habits de pluie ont été moins de 10 fois de mise en 2019.
Une ville avec un réseau cyclable, pas parfait mais relativement homogène si ce n’est ce qui a été commis ces 5 dernières années, de bonnes idées réalisées avec le nivellement par le bas engendré par la megapolisation des sévices. Les griefs sont : dos-d’âne en nombre, comment prendre et quitter l’équipement, pour aller d’où à où, pourquoi tant de haine.
Avenue d’Orador de Glana : bande peinte avec l’espace rétro-portière, un équipement assez bien fichu et continu depuis Lamballe.
Avenue de Verdun : après le carrefour, c’est quasiment un sur-trottoir à destination des cyclistes, après l’école, c’est une simple bande. L’équipement est souvent utilisé par les parents d’élève, et à Fleury, le 4×4 urbain est roi. C’est en virant vers la rue Anatole France que les premières gouttes tombent.
La zone voit les gouttes se multiplier. La photographie ci-dessus montre un feu dont l’appel-vélo semble ne pas fonctionner, carrefour refait en 2018/2019 (il manque également un sas vélo).
Dans l’agglomération, il y a très peu de ces équipements — appel-vélos — qui sont en état de fonctionnement. Il y a un calque sur la carte participative. Si vous laissez en commentaire une location (rue et ville) avec l’état de l’appel (fonctionne ou pas), je l’ajouterai sans problème :
Tombe la pluie et 500 m plus loin, le cycliste est mouillé avant d’avoir enfilé ses protections. Il y a besoin de pluie, c’est certain, mais là, c’était dantesque… et joyeux.
Quelques images pour montrer la nécessité d’avoir un bon éclairage sur sa monture, car entre la pluie et la nuit, entre les déchets fréquents sur cette route en cul de sac et les barrières, vous pourriez ne pas voir la ligne de désir :
La voie verte de la tuilerie — Saran, ça rend pas cycliste — et son absence de qualité ont déjà été moquées ici. Présentement, sont à craindre les bandes podotactiles glissantes (bande de plastique bosselé), les rond-points (tous ont été percutés par des automobilistes en 2 ans, mais c’est aux cyclistes que les courbes et les changements de sens ont été imposés) et le changement de direction très mal réalisé.
Les voies cyclistes à doubles sens sont une plaie lors des croisements avec les automobiles la nuit pour cause d’éblouissement. Dans le sens de circulation, le cycliste est moins ébloui, mais pour connaître cela, il faut quitter son bureau, ne pas prendre son 4×4 et monter sur un vélo pour rouler avec l’Orléans qui se lève tôt.
Plein phare — de vélo — sur la forêt, aux limites des schémas directeurs du SCOT,de l’INTER-SCOT et du PDU réunis, avec le rail de l’aérotrain à droite, sous la pluie :
Au bord de la nuit
En bordure de la pluie
— Imperturbable
L’insulte n’a pas été proférée, mais sans avoir un grand préjugé sur les zozos en marche, elle doit bien être dans le catalogue des éléments de langages.
Après un long détour sur la route du retour du travail, les cheveux au vent, un détour pour photographier des panneaux « invisibles » (sujets d’un prochain billet), à trois pas d’un panneau qui n’a sa place ni ici, ni sur un trottoir, le « où suis-je » de vendredi, il y a un équipement de qualité.
Un équipement de cette qualité rare qui fait d’Orléans une ville qui compte… pour des prunes. C’est cette même qualité qui fait que la vélorution existe.
Allez, pour nos grands fauves ! Photo souvenir — rue de la folie, Ingré — d’un équipement hydro-cyclable :
Signé : un des guides de la vélorution.
D’humeur badine, je pause ici une rare image de propagande du système vélo d’Orléans.
L’image — jamais distribuée dans le fameux chocolat d’Orléans — montre un camarade cycliste qui offre la protection aux chiens d’Orléans contre la pollution automobile.
Attention, l’abus de chocolat — comme l’absence d’exercice — augmente les risques de surpoids et les problèmes de santé qui vont avec. De plus le cerveau est un organe qui a besoin d’être « oxygéné » au quotidien.
Comme je l’ai écrit sur Twitter en réponse à quelqu’un qui n’appréciait pas le qualificatif d’ayatollahs, ce genre d’expression fleure bon le second pic pétrolier et la fin des Trente Glorieuses… Et puis je rappelle qu’en Iran ce sont les ayatollahs qui ont gagné. A bon entendeur ! 😀
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Ce ne sont pas véritablement des progressistes non-plus, et l’insulte est utilisée en lieu et place de « rigoristes », « intégristes », « fondamentalistes », « totalitaristes ».
J’aurais rien dit à « radical » au 2 sens du terme.
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Je suis en joie de voir que ton blog reprend des couleurs 🙂 🙂
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Il manquait d’eau 😄
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Tiens, lu dans la presse :
« A Annecy, le maire UDI Jean-Luc Rigaut a inauguré des places de stationnement sécurisées pour vélos, explique : « A force d’entendre les ayatollahs du vélo me mettre, à raison, des coups de pied aux fesses, je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose. » Bientôt un hashtag #Jesuisunayatollah ? »
https://www.lopinion.fr/edition/politique/municipales-2020-velo-est-deja-gagnant-201629
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