Théorème de J.B. Corot : « la ville de Copenhague est équipée de 350 km de pistes cyclables surélevées, séparées de la route et très sûres » dont plus de 550 km font les trottoirs d’Orléans et son agglomération.
Loin de là l’idée de refaire une énième fois la réunion de juin 2019, loin de là l’idée d’aller circuler sur d’hypothétiques chantiers sur lesquels écloraient des travaux de qualité, ce qui va être difficile après 30 ans de rien, ce ajouté aux 30 ans de retard dans le schéma de pensée.
Loin de cela, dans ce tout petit circuit urbain — aucunes sorties de l’agglomération — pour voir quelques réalisations de l’ancien plan vélo. Car oui, le nouveau plan avec les engagements qui sont les engagements de la possibilitude locale, a été voté. C’est bien ! Mais avant, ce qui est incroyable, c’est qu’il y avait déjà un plan qui ordonnait les réalisations dont brillent la cité johannique. Le pourquoi par ailleurs, lors de la réunion, il n’y a pas eu de retour qualitatif sur ces superbes réalisations, même pour les plus récentes.
Voici donc un petit circuit, initialement prévu pour le jour des morts, qui navigue entre les différentes rues du paradis, et de l’enfer, de l’ancien plan vélo de l’agglomération. Le circuit a été tracé sur un mode « quotidien » avec Naviki, c-à-d, mélange de voiries peu passantes, pistes et chemins. Les petits points indiquent l’emplacement des rues.
Au départ du siège de la mégalopole, c’est déjà la merde. Il faut absolument fuir l’avenue des Droits Humains ; c’est un équipement réalisé sur une conception ancienne de la voirie, toutes les intersections datent des siècles passés et comportent des bordures, et surtout, il échoue sur le trottoir de la confusion à l’intersection de la rue Marie Stuart, puis les cyclistes sont priés de faire le trottoir… Une alternative existe en passant par le quartier St Marc. Quelques ralentisseurs, rien d’insurmontable, et un des rares équipements du tronçon, une voie verte longe la voie de chemin de fer, allée Irène Joliot Curie. Attention, il y a des bordures en entrée et sortie de l’allée, ce qui est très dommageable, rien ne sera dit sur la propreté, vous comprenez bien que nous sommes loin ici d’une zone touristique et que l’endroit est moins souvent balayé que le devant de la préfecture (dans le quartier St Marc, nombres d’architectures sont cependant remarquables). Ensuite, il faut suivre la rue Malakoff, puis le Grand Villiers et viser la plaine du Belneuf. À noter que le feu au Grand Villiers détecte les vélos, ce qui est une très bonne chose.
La rue du paradis, à Orléans est là, ni joyeuse, ni triste, ni rien :
Poursuivre se fait en traversant St Jean de Braye et en tâchant de rester vivant. La ville ne brille pas par des équipements de qualité. Il y a pourtant presque un réseau, mais c’est très vieillot, sale et inconfortable. Du Belneuf, on vise la rue Palissy, une rue dans laquelle a été fait il y a peu un équipement déjà ancien. Les cyclistes sont mélangés aux piétons, et tout ce beau monde est jeté du même côté. Rien ne sera dit sur la signalisation de la chose, la piste obligatoire dans une direction devient un trottoir dans l’autre… C’est fait sur une ancienne mode, et c’est raccord avec la rue Denis Papin. Une rue avec une piste-trottoir étroite, sur laquelle il faut faire attention aux intersections et aux coupures dans le chemin.
Il faut poursuivre vers le château de Charbonnière, par la rue éponyme. Rires. Encore un trottoir peint dans les deux sens, ou pas — selon la largueur, rien à voir avec un problème de pot de peinture — et le truc se termine droit au mur si les flèches sont suivies de trop près. Un plan vélo qui s’écrase ?
La chose se continue en dos d’âne, sur des kilomètres, avec une semblable absence de qualité, entre places de stationnement et foutage de gueule. Le nombre de kilomètre est témoin de l’importance de l’ancien édile local, un responsable des transports. Enfin, un trottoir peut toujours servir à poser sa caisse.
Pour changer, et parce que la destination n’est pas le château en lui même, la rue des Bas Avaux s’offre à la roue du vélo, puis le bois du Compoint. Ne rentrons pas dans l’enceinte du château et suivons la route du Compoint, en ligne droite, toute droite. La route va devenir chemin, une fois passée la ligne de chemin de fer, elle sera chemin cyclable, puis… à la suite des récentes ondées, ruisseaux et bains de boue.
Heureusement votre serviteur n’avait pas pris son vélo de ville car à cette heure-ci, si ça se trouve… il serait ou en train de manger de la mousse, ou en train d’être dévoré par les loups dans d’horribles souffrances. Écoutez le en train de crier « je suis végé, le tofu est mon ami » et les fauves de dire « groard ! »
Cet égarement est le même que vécu par la randonneuse et son cavalier, entre 2 barbelés, dans les bois où coule un chemin presque perdu. Mais un chemin cela se travaille un peu avant et avant l’enfer de Chanteau, il y avait à traverser une seconde voie de chemin de fer, donc, en suivant le sens du vent, la migration des animaux, la pousse des lichens… et les indications de l’ordiphone, le chemin des Avaux est devenu route de la chapelle à l’entrée de Chanteau.
Finalement, un enfer bien agréable — en cul de sac — sur quelques mètres et surtout avec 2 gigantesques flaques qui décrotteront la randonneuse, le randonneur, lui, boit de l’eau en bouteille dans cas-là.
Une barre de céréales et ça repart (ce billet n’est pas rémunéré).
De Chanteau, il faut rejoindre Saran. Le plus simple est la départementale — rte de Chanteau — en passant par Fleury, mais, sur un mode cyclorandonneur, pardon, cyclocrosseur, suivons de nouveau un chemin, suivons la route du moulin jusqu’à ce qu’elle devienne… chemin de boue suite aux ondées. Ce n’est pas grave, sur le vélo, il y a un triple plateau, autant utiliser celui qui donne de la vélocité, la roue arrière est bien assez autonome comme ça pour glisser seule dans l’ornière de son propre destin, dans l’argile de la vie.
Enfin la route de Chanteau, puis l’hôpital. Ici le trottoir de Curembourg par la magie d’un panneau devient « voie verte », avec sots et ressauts. La zone se traverse puis le quartier de Montaran. La grande différence entre Fleury et St Jean de Braye, c’est que au moins à Fleury, un effort avait été fait, il y a ~30 ans, pour nous faire circuler certes sur des trottoirs plus ou moins larges, mais dans le sens de la circulation. Cela se donne encore plus à voir en entrant dans Saran, toujours quartier Montaran où, les cyclistes n’ont plus rien pour rouler, sauf l’ordre de circuler au pas. Il faut un peu de courage pour trouver la piste qui passe derrière le cinéma au départ de la rue de l’ormeteau. Cette piste — rue de Montaran — coupe l’ancienne RN20 pour devenir rue Picasso. Encore une fois, mais présentement c’est un peu complexe à gérer, tout le monde est du même côté, ce qui fait un bel espace pour stationner. La voie se continue vers la rue de la Montjoie.
C’est au milieu de la rue que la mairie de Saran ouvre régulièrement la porte de l’enfer pour les cyclistes. Et ça marche.
Le trajet pour rejoindre Ormes par la piste du pôle 45 est un enfer. Rien, rien, rien à se mettre sous la roue, sauf un trottoir, encore. Hors les travaux sur l’autoroute et la cassure — probable & momentanée — du petit pont, la rue de l’orme au coin et le chemin des Marmitaines auraient été un bonheur ; dans le doute, prenons la piste principale du pôle 45, un équipement qui a besoin d’un sérieux coup de jeune, plus que tout au niveau des intersections. Les perpendiculaires sont d’un autre âge, rien de plus.
Voilà, à Ormes, le paradis est dans la zone.
Vous avez appelé Freud pour avoir une réponse à ceci, youppi ! Maintenant, illustration d’une bordure.
Souvent, l’explication qui est donnée pour justifier la présence des bordures aux croisements des « pistes cyclables », c’est qu’il faut laisser l’eau s’écouler. Rien à dire, ça marche !
Il faut quitter la rue du paradis pour viser la Chapelle, en traversant Ingré. Contrairement au chemin illustré sur la carte, prenez la rue du château d’eau, puis vous trouverez un trottoir-piste direct entre les 2 villes. Côté Ingré, c’est presque acceptable, côté La Chapelle, l’équipement ne peut pas être qualifié.
Vous étiez rue d’Ingré, puis rue des 3 fosses, voilà l’impasse du paradis.
Dans une ville aussi grise, espérer autre chose qu’une impasse, c’est être croyant, je n’ai pas ce luxe. En quasi parallèle, dans un effet miroir, la Chapelle présente la rue de l’enfer.
Quasi parallèle mais avec un destin différent puisque la circulation dans cette rue est aisée. Je vous laisse interpréter la symbolique entre un cul-de-sac et une voie libre, pour qui, comment et pourquoi ?
Une autre fin à cette petite sortie du dimanche lundi était possible. Pour cela il fallait traverser au pont de l’Europe puis aller chercher la rue… Il n’y a ni enfer ni paradis du vélo au sud de la Loire, il y a mieux. Je ne publigâcherai pas le nom de la rue mystère pour le moment, espérez le printemps, elle sera découverte.
Les leçons à retenir de ce petit tour, sur une thématique un peu bâtarde, c’est que « avant » ce n’était pas mieux. Rien n’a été fait avec le plan ancien, rien de qualitatif, rien dans l’optique d’un réseau, rien ou très peu ; question réseau, au nord de l’agglomération d’Orléans, il faut sauver Fleury et malgré tout St Jean de Braye, même si les seuls équipements presque dignes de ce nom, datent d’environ 30 ans, et si à chaque fois, les interventions récentes l’ont été pour détruire, pas pour consolider, ce qui est dommage. Le nouveau plan ne semble pas avoir pour ambition de faire mieux.
La finalité de ces petits tours est de découvrir les villes. Ainsi d’Ingré ou Chécy & Semoy (2 villes visitées à d’autres occasions), de Saran dans une moindre mesure, on découvre un véritable réseau de chemins, de venelles, un réseau quasiment cyclable, sauf sur 2 grandes choses à changer : la bordure haute qui bloque le passage, et la signalétique (directionnelle, qualitative…) absente.
Les fées du titre de conclusion sont une référence au chemin pris pour quitter la route nationale et rejoindre les bords de Loire, rien de plus. Contrairement à une idée reçue, les fées sont historiquement des êtres maléfiques, de là à les imaginer penchées sur le berceau du plan vélo, il n’y a qu’un tour de roue que votre serviteur fera une fois sa monture lavée.
Concernant la bordure inondée c’est vraiment de la mauvaise foi : celle-ci date de 227 av JC. A cette époque ils n’avaient pas nos moyens techniques.
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