Théorème de J.B. Corot : « la ville de Copenhague est équipée de 350 km de pistes cyclables surélevées, séparées de la route et très sûres » dont plus de 550 km font les trottoirs d’Orléans et son agglomération.
Un second numéro spécial du « masque & la plume », un numéro consacré à la lecture d’ouvrages « vélo & transport ».
Rappel :
« Le masque & la plume » est une véritable émission de radio, proposée par París-Inter et présentée par Jérôme Garcin. Elle est diffusée, habituellement, en soirée tous les dimanches… en ces temps de crise, elle l’est également le dimanche à 11h00.
Ce numéro 2 est le petit frère du numéro 1 dont la thématique était une petite sélection de courts et moyens métrages, disponible dans ce lien (>fr-ce site)
En dehors de la thématique transport, votre serviteur est également le tenancier d’un cyber-cahier écrit dans la langue occitane. Pour peu que cela vous intéresse, il a commis une sélection de petits livres « science-fiction des années 60-70 », des récits particulièrement angoissants. La présentation des livres est bilingue — français / occitan — et accompagnée de la bande annonce de films en lien avec la thématique des livres présentés.
Un livre dont le sous-titre est « une chronique de la libéralisation des transports : SNCF, cars Macron et quelques autres ».
Un livre petit par sa taille, très dense par son contenu, sur la thématique des transports ferroviaires, pardon, des « mobilités », ce, en 4 grands chapitres, pas toujours faciles à lire de part la quantité de détails donnés.
Le premier est une chronologie de la gestion de l’ancienne société des chemins de fer, de la scission (1997) entre l’infrastructure et la société de voyage — une scission faite alors que l’Union Européenne n’avait demandé que la séparation « des comptes » — a sa réunion (2014), les 2 actions ont été faites sans vergogne par le même haut-fonctionnaire. Le second parle de la mise en concurrence des réseaux, en partant de ce qui a été fait du côté de la route. Le troisième et le quatrième chapitres traitent de la « massification » des transports et des rapports de classe induits.
Le livre, au-delà des différents développements comporte un grand nombre d’encart, très intéressants pour parfaire sa culture d’une part et de part la mise en perspective des différentes visions politiques du territoire ; par exemple le plan Freycinet de 1879 était un héritier de la Révolution avec sa vision « départementaliste » du pays alors que le rapport Spinetta privilégie lui les métropoles et la grande vitesse.
Loin de moi l’idée de vous dire de sortir pour prendre le train et assouvir un besoin d’évasion. C’est une incitation au voyage immobile, un voyage sur la thématique du paragraphe précédent, sans autorisation infantilisante.
Prendre le train de l’imaginaire est fort simple : Asseyez-vous, ouvrez le poste de radio, fermez les yeux et… évadez-vous.
Philippe Garbit reçoit Samuel Delziani, Régine Péhau-Gerbet, Gaëlle Caudal et Didier Leroy pour la « Nuit des Gares », 17 épisodes disponibles en baladodiffusion.
Faut-il aller au-delà du titre pour en donner le contenu. Sérieusement.
Une sagesse extrême orientale nous enseigne que la souffrance a une cause, cette cause a des origines variées, la souffrance cesse lors de la cessation de la souffrance, le bonheur apparaît alors en enfourchant sa bicyclette.
Cette sagesse connaît des variantes et votre serviteur n’est pas certain d’avoir reporté ici l’exactitude du déroulé du gourou. Cependant, l’idée principale est la bonne. Présentement une des causes des souffrances des cyclistes est connue, elle a 4 roues, et son origine est connue, documentée depuis longtemps, au moins depuis 1880.
Ce livre est un recueil d’articles de presse, d’extrait de livres, sur l’automobile. « À charge » le livre met à mal l’idée de l’instrument technologique « désiré » par la population tant le recueil des plaintes est grand : ici un piéton écrasé — mort —, ici un cambriolage, ici le mépris de classe.
Passé les premiers émerveillements devant le monstre d’acier — un gros jouet pour oisifs — une toute autre réalité fait jour, comme l’écrit le journaliste satiriste Léon-Charles Bienvenu, dit Touchatout, l’auto « embête tout le monde » car elle « assourdit, empoisonne et menace tout le monde, avec ses pouf !… pouf !… assommants, ses buées de pétrole et ses allures désordonnées ».
Face aux méfaits, à l’autophobie de nombreux paysans, les constructeurs — et avec eux des aventuriers, des journalistes — font mettre le paquet pour convaincre la population de se prosterner devant le nouveau dieu de la modernité, le symbole de la civilisation. La première Guerre mondiale parachèvera cette idéologie.
« Écraseurs! Les méfaits de l’automobile », une anthologie établie par Pierre Thiesset, éditée par les Éditions Le Pas de côté.
Entre linguistique et Félibrige (1864-1925)
Quatrième de couverture
Jules Ronjat (1864-1925), un savant et un linguiste, certainement un des plus grands romanistes du début du XXe siècle. Au parcours étonnant. Né à Vienne (Isère), en dehors des limites linguistiques de l’Occitanie, c’est par admiration pour Mistral qu’il apprend l’occitan provençal et se dévoue totalement à sa « Cause ». Élu majoral du Félibrige, il en deviendra même baile (administrateur).
Entretenant une correspondance suivie, non seulement avec le « Maître » de Maillane, mais aussi avec les plus grands linguistes de son temps, il est surtout l’auteur d’une importante Grammaire istorique* des Parlers provençaux modernes en quatre volumes, demeurée sans équivalent.
À travers sa vie, son œuvre et son engagement, nous découvrons l’histoire interne du mouvement félibréen et du mouvement renaissantiste occitan de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, à la marge d’un monde beaucoup plus vaste, celui de la linguistique.
Préconisant une historiographie de la linguistique, prenant en compte agendas, témoignages, carnets de routes ou de voyages, Jean Thomas, étudie sa vie et son œuvre à travers des sources inédites, notamment sa correspondance dont il établit une édition critique.
Mais, mais, mais, mais, mais, direz-vous pour le plaisir de mamaiser, le confinement ne lui réussit pas à l’autre grand c**, il s’est trompé de blog pour son billet, v’là-t’y-pas qu’il nous parle de l’occitan ici alors que c’est un blog « vélo ». Et bien oui… et non !
Oui. Ce livre raconte l’itinéraire original d’une personne dans les méandres de l’histoire politique et culturelle de la fin du XIXe et début XXe siècle. Nous le suivons dans ses études, son militariat, quand, alerte, il quitte la capitale pour s’installer à Vienne. Nous voyons comment le fait de s’être marié avec une jeune allemande l’obligera à l’exil en Suisse.
Et non. Ce livre trouve sa place dans cette modeste sélection. Figurez-vous que l’individu appartenait à cette race de pionniers, aux défricheurs de sa discipline, ce, à une époque où les communications n’étaient pas celle de notre époque — quoique en ce mois d’avril 2020 — moderne. Ce savant a voyagé à travers l’Europe en train, pour des rencontres professionnelles, pour des études, et, le reste de ses informations, au-delà des documents historiques, il les recevait par courrier par des informateurs. Élisée Reclus a en partie travaillé de cette façon pour écrire son encyclopédie « l’Homme et la Terre ».
Et au-delà du train, pour sa Grammaire Istorique* des Parlers provençaux modernes, et pour d’autres travaux sur la langue des Grisons par exemple, s’il y avait besoin de vérifier une information, Ronjat ne détestait pas enfourcher sa bicyclette.
Pour compléter la palette des talents du savant, il était alpiniste chevronné, randonneur. Il aimait la photographie. Bref, c’était une personne dans son époque.
*graphie de l’auteur
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