Théorème de J.B. Corot : « la ville de Copenhague est équipée de 350 km de pistes cyclables surélevées, séparées de la route et très sûres » dont plus de 550 km font les trottoirs d’Orléans et son agglomération.
Petit billet de présentation de mon compteur-orienteur-odomètre multi-satellitaires évoqué dans le billet au dinosaure (>fr).
45 000 avant le présent est une date du calendrier de la grande Humanité, une date parmi d’autre. Dans ce qui correspond à l’Europe d’aujourd’hui, certains étaient peut-être en train de manger leur père, pour peu que la chasse ne soit pas bonne ou que le garde-manger sonne d’un bruit étrangement caverneux, l’opportunisme fait le viandard.
— Attends là, Sapiens était chasseur-cueilleur. Faute de grive, tu manges des airelles. Et la cueillette, c’est pour les femmes p’t’être ?
— Par confort intellectuel, probablement à tort, c’est une tâche qui es souvent attribuée aux femmes…
— Phallocrate !
— Si je peux finir. Mon propos n’est pas de spéculer sur les rôles des individus dans la tribu, mais de placer cette idée que « Madame de Néandertal, pour peu que se soit elle qui assure la corvée de cueillette, elle devait avoir le fameux sens de l’orientation. Trotter 20/30km pour cueillir des baies, traverser des bois, des ruisseaux, peut-être fuir un animal, et pour en fin de journée retrouver son abri, cela suppose d’avoir un certain sens de l’orientation. Un sens que les « savants » des 17e et 18e siècle ont retiré aux femmes.
— Mais, mais, mais… de qui a le sens de l’orientation, on s’en fiche. T’es complètement déboussolé toi de vivre confiné dans ta grotte (>lm-Rapieta), tu dois nous parler bicyclette sur ce jouèb, le reste, on s’en fiche !
— Il fallait bien donner un début à nos problèmes d’orientation. Le retour de la cueillette en est un, non ?
Sur la vie des femmes dans la préhistoire, lisez « Madame de Néandertal — Journal Intime » un livre écrit par 2 conteuses, Pascale Leroy (Journaliste, éditrice) et Marylène Patou-Mathis (Docteur en Préhistoire, directrice de recherche au CNRS, spécialiste des comportements des Néandertaliens et des premiers hommes modernes d’Europe) :
Pour se repérer, il y a la voûte céleste au-dessus de nos têtes. Historiquement, les personnes passaient de longues, longues, très longues nuits au coin du feu. Lever les yeux au ciel, observer, comprendre a permis de concevoir tout un système de lignes et de figures. Ce champ d’étoile est probablement à l’origine des premiers chants, la marche des étoiles expliquant la marche des humains.
Si observer les étoiles est une bonne méthode pour se situer sur une échelle de temps — les saisons —, une bonne méthode pour se repérer géographiquement, elle laisse à désirer pour se guider. Deux grands obstacles se présentent alors. Primo, les étoiles sont visibles la nuit, donc pour se laisser guider au quotidien, il faut — ce n’est pas une insulte — être nyctalope. Secundo, si vous vous déplacez la tête en l’air, avec toutes les bordures que la mairie d’Orléans pose en travers des trottoirs — le pouvoir de nuisance est très ancien — vous risquez de trébucher.
Il existe d’autres systèmes pour se repérer sur le chemin de la vie, par exemple, des pierres dressées ou des arbres remarquables. Attention, je n’ai pas dit que les menhirs — les pierres levées en français — avaient été « plantés » pour se repérer, mais, par opportunisme, certaines routes ont probablement passé proche d’une de ces pierres, ces dernières ne bougeant que très peu, elles constituaient un bon repère.
Il en va de même de l’idée de planter un arbre sur un itinéraire, à un endroit particulier, au sommet d’une colline, à un croisement. Les chênes verts, par exemple, permettaient l’hiver de se repérer au loin.
Cela pouvait être d’autres essences d’arbre, suivant la région et le climat. Un bon moyen de le savoir, c’est l’étude de la toponymie. Parfois, pour indiquer un chemin, ou pour ne pas le perdre, il pouvait y avoir de petites constructions maçonnée ou pas, à vocation religieuse ou une reprise d’un culte plus ancien — les fontaines par exemple.
Les cartes existent depuis longtemps, entre autres pour le commerce maritime, mais également pour faire la guerre. Jusqu’au 18e siècle, la précision n’était pas leur fort. Elles pouvaient donner une image plus ou moins précise des lieux, mais sans plus.
Celui, ou plutôt ceux qui vont changer ça vont être les Cassini. En 1744 va être établie la première carte triangulée du royaume de France d’alors, puis, la carte étant un peu vide, la famille pour le coup, car c’est une œuvre qui demande du temps, va cartographier l’ensemble du pays entre 1756 et 1815.
L’affaire est également présentée par 2 anglais rigolos dans ce film (attention, le film est lié à une promotion) :
— C’est n’imp’ ce billet. Tu devais nous parler « compteur de vélo » et après de sombre histoire de cavernes, te voila en train de faire de la propagande.
— L’occasion de raconter cette probable légende sur les fameux guides colorés du fabricant de pneumatiques.
La petite histoire dit que les guides touristiques ont vu le jour pour faire faire des détours aux automobilistes, dans le but d’user les pneus. C’est ainsi que le pays se trouva être une collection de clochers, de panoramas à visiter, et, le cas échéant, de bonnes tables à déguster.
De plus, il ne faut pas oublier que Michelin et Citroën sont parmi les premiers à consteller le pays de panneaux routiers ; rien de gratuit, le nom du généreux donateur est écrit en gros.
Tant que l’espèce humaine se déplaçait sur des distances « à son échelle », une carte pliante était suffisante. La fin du 19e est l’augmentation de la mécanisation du monde débutée avec le navire à vapeur ; il voit la création de l’avion, l’automobile ou encore la bicyclette. Les distances vont s’allonger, il va falloir des outils pour suivre.
Pour un temps, ce billet ne va parler que des automobiles
Dans les années 1920, apparaît en Angleterre le « Plus Fours Routefinder », une montre GPS avant l’heure avec : une fenêtre de lecture, une trace géographique, les instructions de navigation.
Pour faire évoluer la trace et les instructions, il suffisait de tourner les molettes.
Le système est très rudimentaire. Les molettes sont mécaniques, ce qui ne simplifie pas l’usage, de plus, il faut un rouleau par trajet, ce qui n’est pas le plus pratique. Ce système n’indique pas véritablement où se trouve le conducteur ; pour peu qu’une route ait été sautée, il semble impossible de penser prendre la suivante au risque de se perdre.
Autre problème qui a limité la diffusion de l’engin, il n’y avait pas assez de voiture en circulation en Angleterre dans les années 20.
Avec le développement de l’automobile, de nouveaux modèles ont fait leur apparition. Plus gros, plus lisibles, relié au compteur kilométrique, ce sont des ancêtres de nos « GPS ». Pour en trouver des illustrations, cherchez « Iter Auto » sur la toile mondiale.
Note : j’ai longtemps cru que cet appareil était un poisson d’avril ou un objet « rétro-futuriste ».
C’est l’ORTF Télé-Bretagne qui présente « l’Autorama », un système de guidage routier moitié-carte moitié-guidage, relié au compteur de vitesse.
Dans le film ci après, nous le voyons en action avec de brillants mouvements de caméra pour nous assurer que ce qui est indiqué sur « l’écran » de l’appareil est bien ce qui figure « sur le terrain ». Le commentaire semble indiquer que l’on va pouvoir prendre du plaisir à se perdre pour mieux se retrouver.
— Tu débloques complètement ! Des vielles chanteuses oubliées maintenant.
— C’est également un sous-titre pour parler des 2 grandes femmes sans lesquelles nos systèmes d’orientation modernes n’existeraient pas… tu le vois, maintenant, le lien avec Madame de Néandertal ?
Née en 1914, à Vienne, en Autriche-Hongrie d’alors, devenue actrice dans les années 30, Hedy Lamarr est sacrée « la plus belle femme du monde » avant de s’installer à Hollywood.
Touche-à-tout de génie, en 41, elle propose à l’armée américaine un système de communication par radio-guidage. Le système permettait à une torpille de changer de fréquence par un système d’émetteur-récepteur, la rendant moins facilement détectable par les ennemis.
Ce principe est toujours utilisé à ce jour pour nos outils de communication moderne, c-à-d, positionnement par satellites, liaisons spatiales ou encore le WiFi.
Née dans les années 1930, en Virginie, aux Etats-Unis, d’origine très modeste, Gladys West bénéficie d’une bourse. Elle intègre le Naval Center en 1956. C’est l’une des premières femmes noires à y avoir travaillé.
Elle va y développer le « Global Positioning System », rien de moins que ce que l’on nomme couramment le GPS.
Les moyens inventés pour se guider ou pour se repérer ont été légion. Votre serviteur n’est pas la personne la plus qualifiée pour vous en parler en détail, mais l’internet est votre ami. Qu’ils soient radio ou satellitaire — Spoutnik a été lancé 1957 — le système pour se repérer est « globalement » toujours une « forme de triangulation ».
Transit (1959) est un système américain qui permet de localiser un point sur Terre grâce à un satellite (principe du GPS). Ce système a compté jusqu’à une dizaine de satellites opérationnels, il a fonctionné jusqu’en 1996.
Omega (1968) est un système radio américain (et alliés) basé sur 8 stations internationales. Il était précis à 6km près. Les stations ont fonctionné de 1971 à 1997.
La radiogoniométrie n’est pas un système de guidage à proprement parler mais plutôt un système de repérage grâce à des ondes radio entre autres. Certains voyages — ballons, avions, autos, bateaux — se faisaient avec un⋅e conducteur⋅trice et un⋅e navigateur⋅trice, le rôle de cette dernière personne est de situer le véhicule sur une carte en utilisant une boussole, un rapporteur et une règle, puis, de donner le cap à suivre. Pour se repérer, en mer il faut viser les amers — Un amer (terme de la marine) est un point de repère fixe et identifiable sans ambiguïté — en l’air et sur route, il faut viser ce qui est remarquable — église, tour, etc. — et la nuit ou loin de tout, c’est un relèvement par radio.
La différence entre la radiogoniométrie et le système « GPS », c’est que l’une détermine la position à partir de la direction d’un signal (ou le relèvement des émetteurs), l’autre utilise seulement la mesure de la distance des émetteurs.
Il n’y a point de hasard à voir la date de 1997 apparaître plusieurs fois. C’est le moment où le système GPS est au point, en crypté et à destination de l’armée. Le cryptage a été supprimé « définitivement » en mai 2000 par Bill Clinton… mais il pourrait être réactivé à tout moment.
GLONASS est le système satellitaire de la Russie, Beidou, celui de la Chine, QZSS, le système du Japon et Galileo, le système de l’Union Européenne (une des particularités de Galileo est son système de mesure et sa capacité à la correction de ses inexactitudes). L’Inde est plus ou moins en train de concevoir son système.
L’intelliphone pour compter au quotidien (>fr-opération KGB) ses kilomètres, c’est bien, perfectible, mais bien. Pour être guidé jusqu’à Chambord (>fr) dans l’espoir de visiter le château — arriver sur place, savoir son vélo protégé d’un autocollant (>fr-Paravol) mais avoir oublié son anti-vol —, ça passe encore. Il en va un peu différemment au retour de Tours (>fr) où après avoir confondu une route et un chemin, après d’autres petites péripéties, l’ordiphone a montré « une limite » en comparaison de la bonne vieille carte.
Pour me guider, j’ai également utilisé quelquefois les GPS amovibles du boulot, l’un d’eux avait une fonction « piéton » très pratique pour être utilisée à vélo.
Dans mon idéal de compteur e/o compteur-GPS, je ne cherchais pas des fonctions hyper-sophistiquées (cadence, fréquence cardiaque…) mais de la facilité, de la robustesse. Après quelques demandes de-ci delà, dans le monde physique et dans le monde virtuel, j’ai acheté mon compteur suite à une présentation sur ce blog (>fr-Actu-du-VTT-GPS) du Bryton 420, même si je craignais l’absence de cartographie.
Le blog lié ci-dessus est très bien fait, les billets sont bien clairement écrits, richement illustrés. Certains demandent au tenancier un véritable service avant-vente, voir après vente, et il répond toujours courtoisement aux questions, il fait des recherches en fonction de la demande. C’est très agréable de se perdre dans les billets – sur un site qui cause GPS, vous l’avez 🤣 –, vous y trouverez la description de plusieurs marques, plusieurs modèles, des informations sur les dates de sortie des produits. Bref, c’est une mine d’or.
Je ne vais pas le cacher, il y a des boutiques « officiellement » référencées sur le site de Bryton, mais, quand tu vas dans une boutique vélo, avec un vélo, et que le parc de stationnement n’est prévu que pour les 4×4 — rien pour accrocher un seul vélo — tu fais demi-tour, tu demandes conseil à ton vélociste habituel pour satisfaire ton caprice et tu es heureux de que hors catalogue, il puisse te procurer ton cadeau. Merci Cyclable Orléans (>fr).
Je ne vais pas paraphraser le blog lié dans le paragraphe au-dessus. La prise en main est d’une simplicité extrême. La notice simplifiée fournie avec l’appareil est… sommaire, cependant, une notice ultra-complète est disponible en téléchargement (>fr).
Peut-être que les menus pourraient être agencés un pixel différemment, mais globalement, ils sont très logiques. Un regret est la dépendance à l’ordiphone pour l’agencement des différentes pages ; à titre personnel, j’aurais préféré un outil entièrement autonome, et en même temps, pouvoir faire ces réglages depuis un ordinateur, voir, un ordinosaure sous linux 🙂
Les premiers essais de traçages et suivis de trace ont été faits sur de petites distances. Pour ma pomme, cela a été fait en allant tenir le stand vélo à Emmaüs sur 2 jours. J’avais mis 4 traces : la route que je connais, celle que quelqu’un m’a demandé d’analyser (exportation/importation de fichier *.gpx), une en laissant le logiciel « décider » du chemin, la dernière en « dessinant » la trace.
4 chemins, sur une petite distance et dans un environnement « connu », c’est une méthode pour appréhender l’outil dans ses fonctions de guidage et, comprendre que sans la cartographie, il y a obligation à bien préparer son trajet, car les indications à l’écran sont très précises.
Des 4 chemins, il y avait par exemple la trace à analyser. Elle passe dans un lotissement, enfin, c’est ce que je croyais car j’ai pour habitude de rouler sur la route, surtout un jour de pluie. Or, le BR420 a sonné pour indiquer un changement de direction. Je vois une bordure et un chemin boueux, je reste donc sur la chaussée… à en perdre la trace sur l’écran. Je fais donc demi-tour — je ne suis pas perdu et je suis largement en avance —, je retrouve la trace et salis mon vélo. L’outil nous guidera jusqu’à destination, mais par un chemin ou plutôt des traces de tracteur que quelqu’un a comprises comme un chemin.
Sur ce terrain-là, celui du terrain, rien ne vaut une carte papier qui certes risque de pas être à jour, mais est en général mieux renseignée. J’ai vérifié plusieurs « chemins » aussi bien sur les cartes d’un système libre de cartographie en 3 lettres que sur une carte en ligne d’une des lettres de GAFAM, pour constater les même erreurs en quelques endroits.
Note : je sais qu’il existe des moyens de signaler les erreurs en ligne, merci.
Concevoir la voie est une chose, suivre la voie en est une seconde et ne pas se perdre sur la voie une troisième ; l’amer est une saveur du voyage. Sur un appareil sans cartographie apparente, c’est à vous de planter les menhirs, arbres, restaurants, sommets, qui seront autant de repères.
Encore une fois, j’aurais aimé faire cela sur un ordinateur, en ligne, par confort. Mon intelliphone ayant un écran modeste, je ne voyais pas le bouton vert « sauvegarder POI » de l’application. Il apparaissait sous la carte, ce qui le rendait inutilisable. Une astuce consiste à momentanément changer la langue ; en passant à l’anglais le temps de la manipulation — le bouton « save POI » est visible —, et en revenant au français à la fin de la manœuvre, le problème est résolu.
Cette fonction de repérage peut être utile de plusieurs façons. Les sportifs aimeront peut-être connaître le moment où le sommet du jour a été atteint, les touristes peuvent indiquer les fameux points remarquables pour ne pas oublier le moment photo, des alertes peuvent être créées pour se sustenter.
Les 2000km entre le 5 décembre 2019 et le 6 mars 2020, lors de la reconnaissance du trajet de la vélorution de printemps. 2000Km au milieu de ce qui devrait être une voie verte, d’une grande qualité. L’idée se heurte à une absence totale de vision de la mairie de Saran — le vélo est un instrument individualiste petit-bourgeois et contre-révolutionnaire — combiné à une absence de volonté de l’agglomération d’Orléans — le vélo est un truc de bobos bouffeurs de quinoa —, ainsi, l’idée de faire de cette ancienne route une voie verte est laissée a « pourrir » sur place.
Après le confinement, suivant le temps libre, qu’il soit bien compris que les 2000km vont être doublés, triplés, quadruplés même. Je n’ai aucunes idées, enfin presque pas, ni du comment, ni du où, mais je sais pourquoi.
Concernant Marylène Patou-Mathis j’ai lu ses « Histoires de mammouth », livre dans lequel elle explique l’origine des croyances en l’existence (passée) de géants :
https://www.hominides.com/html/references/histoires-de-mammouth-0982.php
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S’il est aussi bien écrit que Madame, je le lirai avec un grand plaisir.
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Oui, j’ai le souvenir d’un livre qu’on lit avec plaisir et facilité.
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