Quelques notes tirées d’une discussion d’un chaud samedi après midi sur la thématique « des équipements cyclables », sous entendu dans l’agglomération et de qualité.
Les « fondamentaux »
— Pas de vélos sur les trottoirs, ce dernier doit-être réservé à l’usage des piéton⋅ne⋅s, des personnes à mobilité réduite, aux poussettes…
— Pas d’équipement bidirectionnel en milieu urbain (sauf sur une traversante, et encore, il va falloir la relier à d’autres équipements).
— Ne pas faire faire de détour pour 200m sur un trajet qui pourrait rester en ligne droite. Sur un vélo, subir un changement de sens de circulation, c’est quitter un flux de circulation, donc ce mettre en danger ; il en va de même pour rejoindre la circulation (des motorisés).
— Pas de bordures sous la roue.
— Toujours parler « politique vélo » avec un plan papier sous les yeux car le vélo est un véhicule, pas uniquement un loisir ou un sport.
- Contre-exemple à Orléans : liste trop longue…
Aller plus loin dans la discussion
— Le vélo n’est pas une variable d’ajustement et le plan « vélo » local clame que tout équipement doit se faire d’abord en pensant « la place des piétons », puis la circulation des cyclistes, et ensuite, arrivent les voitures.
Depuis un an, les cyclistes ont bien compris que le plan « ça roule Carré » (du nom de l’ex) était un endormissoir — c’est bien là le pourquoi il n’a pas été proclamé trop fort — et que les politiques locaux murmurent à l’oreille des chevaux mécaniques.
La personne qui ne me croit pas ira constater l’étendue des dégâts : rue général De Gaulle à Olivet, rue de l’hôtel Dieu, toujours à Olivet, rue des Bransles à St Denis, rue Condorcet à Fleury…
— Faire des « itinéraires de circulation douce » sans toucher au plan général de circulation, c’est comme jeter un caillou dans une mare et croire que l’on a visé le centre d’une cible.
Par ailleurs « circulations douces » ne veut rien dire, c’est du langage de publicitaire drogué — pléonasme — les même qui vendent du « développement durable », de la « croissance verte ». Ce n’est pas pour rien que c’est un titre qui plaît aux élu⋅e⋅s.
— Penser réseau : comment de la mairie vais-je dans tel équipement éducatif, culturel ou sportif par exemple ? Comment joindre telle zone d’activité à cette autre ?
- Un exemple dans lequel nous avons été une simple variable d’ajustement, la « rue du Parc » à Orléans (>fr-Yann)
Toujours plus loin
Des détails qui n’en sont pas
— La qualité du revêtement : le trottoir cyclable du pont de l’Europe est cloqué, le trottoir à Olivet le long du tramway est fendu de partout. La voie verte de la Tuilerie est cloquée et fendue en même pas 2 ans…
— L’entretien doit être régulier car nombreuses sont les montures non équipées de Schwalbe Marathon Plus (cette propagande est offerte).
— La signalétique : le panneau rond B22a ne devrait pas être utilisé en milieu urbain, seul le panneau C113 carré y a sa place.
Attention à ne pas prendre les panneaux à la lettre, dans Orléans, il y a un panneau « voie-verte » de posé en haut d’un escalier, un panneau rond signale un trottoir « rue E.Vignat ». Le fameux itinéraire dit « Loire à vélo » est indiqué comme voie-verte, parfois avec le C133, ailleurs avec le B22a, ce, sur la seule traversée « nord » le long des quais de la mégalopole.
— Le jalonnement : ne pas faire confiance aux appliquettes (il y a souvent n’importe quoi de rentré dedans les cartes qu’elles utilisent) et préférer un jalonnement « panneaux » si possible en temps et en kilomètre (cela fait moins moderne, mais c’est plus efficace dans le temps).
— De quoi accrocher son vélo. De simples anneaux, pas des trucs fantaisistes qui font de jolis clichés dans la revue municipale mais sont inutilisables au quotidien, font l’affaire ; surtout pas de pince-roues.
— Le régime de priorité d’une voie cyclable doit être le même que la route qu’il longe (/!\ c’est un poil plus complexe mais l’idée est celle-ci).
En cas d’équipement « dédié » (passerelle, voie séparée…)
— Penser qualité de circulation de l’équipement : comment je monte sur l’équipement, comment j’en descends, que vais-je trouver en bout de piste ?
— Comment un tel projet s’insère-t-il dans le schéma de circulation vélo ?
— À quoi va servir un tel projet : si c’est à visée touristique, il y a de fortes chances pour que « l’équipement » soit inutilisable au quotidien (aller à l’école, aller faire les courses, au cinéma…).
- Un exemple de passerelle bien pensée (>fr-Jeanne à vélo)
Clore les débats pourris
Pour calmer un⋅e élu⋅e⋅s qui voudrait faire croire des choses — il y a deux « ex » qui à force de se montrer à côté d’un vélo avaient laissé penser qu’il et elle étaient cyclistes — la seule et unique interpellation à retenir est :
« Vous avez raison, donnons-nous rendez-vous samedi après-midi avec vos (petits) enfants pour visiter ensemble et à vélo cet équipement en or que vous nous avez vendu ! »
Il y a de fortes chances que l’élu⋅e décline l’invitation.
Nous avions une personne chargée des déplacements et du bétonnage de la forêt qui pour faire le kilomètre entre la bibliothèque et le musée a trouvé moyen de prendre sa voiture, soit plus d’une demi-heure de retard (1km en milieu urbain = 15mn de marche, moins de 10mn en vélo libre service).
Des liens, des sites
Pour comprendre le système vélo, en local, il y a moult analyses sur les 2 cyber-cahiers liés à ce billet. Il y a également la catégorie « Copenhagenize » de ce jouèb (>fr).
Un aperçu du réseau cyclable est donné dans la perfectible carte participative (>fr)
Au-delà, il faut aller sur le site du CEREMA (>fr) qui, après inscription obligatoire, permet de télécharger gratuitement certains documents (d’autres sont en vente).
D’ailleurs, tout cycliste digne de ce nom a équipé sa monture de Schwalbe Marathon Plus. J’en suis à près de 4000km avec les miens, sans aucun souci. 🙂
Merci pour le rappel de la destination des trottoirs : les piétons, rien que les piétons. J’arrête pas de le dire aux cyclistes et conducteurs d' »EDP », qui exigent -en plus de rouler sur le trottoir-, qu’on leur parle gentiment et avec le sourire lorsqu’ils nous filent entre les pattes, en nous klaxonnant parfois… A quand une bonne grosse opération de contrôle et de verbalisations dans la rue Bannier et sur les boulevards ?
Autre chose : se déplacer à vélo en milieu urbain, c’est autre chose que de pédaler sur l’Île de Ré en juillet-août. Ce que je veux dire, c’est que ça suppose un minimum de connaissances (du code de la route, du comportement des automobilistes, 2RM, piétons, les règles de priorité, les DSC, etc.) mais aussi d’aisance et d’appropriation de l’espace et d’un environnement qu’on croit peut-être connaître parce qu’on le parcourt à pied, en bus ou en voiture, mais qui est totalement différent lorsqu’il faut gérer de très nombreux paramètres et un peu sa survie sur son modeste biclou dans une métropole pas toujours vélo-friendly.
Je vois trop de néocyclistes qui se lancent la fleur au fusil et se mettent en danger et adoptent des comportements inappropriés (coucou les trottoirs !) parce qu’ils ne se sont jamais exercés à rouler en milieu hostile. Partirait-on en excursion dans la jungle en tongs et en slip de bain ? Je ne crois pas… 🙂
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Pour les pneus M+, Jan-d’Auvernha en est à 11000km sans crevaison à ce jour en cyclant au quotidien entre les tessons de la rue de Bourgogne et les chemins de la forêt d’Orléans, en se promenant sur quelques petites routes de Beauce, des Charentes, de la Touraine ou du Limousin.
Je plussoie entièrement la remarque au sujet des néo-cyclistes.
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