Théorème de J.B. Corot : « la ville de Copenhague est équipée de 350 km de pistes cyclables surélevées, séparées de la route et très sûres » dont plus de 550 km font les trottoirs d’Orléans et son agglomération.
Brut de décoffrage, un grand total de 23 390 km a été effectué par 84 cyclistes dans l’agglomération d’Orléans au mois de septembre 2020.
Attention, il en va des chiffres comme du langage des étoiles, leur grande force est que l’on peut leur faire dire n’importe quoi !
Vous aviez songé un jour aller à vélo d’Orléans au Pôle Nord ? Vous venez de le faire 5 fois.
Le chiffre de l’an passé, 15 995 km fait un bond de +46 %. C’est extraordinaire, mais ce chiffre ne s’est pas réalisé par sa propre volonté, non, il s’est forgé jours après jours, à la force de vos mollets.
Soit, sauf erreur 168 mollets. Une hausse de 27 % de cyclistes participant⋅e⋅s à cette déclaration volontaire du nombre de kilomètres effectués dans l’agglomération d’Orléans (et quelques autres, au-delà, mais jamais très loin).
Ce nombre de 84 cyclistes peu sembler un peu faible, mais, c’est une volonté de votre serviteur. Les déclarations sont faites avec conscience, c-à-d, que les individus font le choix de dire ou pas combien ils/elles ont cyclé. Le problème d’une application, en dehors du respect de la vie privée ou des données qui peuvent être vendues… c’est que l’automatisation de la tâche fait qu’elle est oubliée. Or, aller à bicyclette sans conscience n’est que ruine du trajet !
Au delà d’un débat philosophique qui ne sera pas tenu dans ce billet, et surtout pas dans le monde virtuel à coup de liens vers des études plus ou moins intéressantes, votre serviteur adresse ici UN TRÈS GRAND MERCI aux personnes qui ont fait des retours sur le comptage. C’était souvent joyeux, voir un peu trop enthousiaste pour les commentaires sur une des feuilles, très souvent encourageants.
Merci beaucoup !
Chaque cycliste a pédalé environ 278 km sans le savoir dans le mois, et chaque jour a été l’occasion d’inscrire quelques 780 km au compteur.
Le kilométrage par personne augmente de 15 %.
Attention 1 : c’est là que la méthode déclarative « à l’ancienne », avec un nombre réduit de participant⋅e⋅s, montre ses limites. Il est difficile d’écrêter les données pour éviter l’effet « Bill Gates » : lorsqu’il entre dans un bar, automatiquement, le pouvoir d’achat moyen de l’ensemble des présents augmente. Par exemple, il n’y a que 3 personnes qui font plus de 500 km par mois, c’est peu au regard de celles qui n’en font qu’une cinquantaine.
Attention 2 : loin de votre serviteur l’idée de dire que la personne qui fait 50 km dans le mois ne roule pas assez. Il n’y a pas de petites distances, et si cette personne n’a pas besoin de faire plus, c’est bien ainsi.
Encore une fois, au-delà du comptage, tous les kilomètres qui ont été effectués à vélo, à bicyclette, en gravel (même gris), en pliant, en cargo, en électrocylette… sont autant de kilomètres qui n’ont pas été faits en automobile. La personne qui fait 3 km à vélo fait plus pour la société que celle qui fait 8 km en automobile.
En moyenne toujours, le kilométrage moyen effectué individuellement et quotidiennement était de 7,82 km en 2019, il fait un bon de 19 % et passe à 9,28 km en 2020.
Ce kilométrage représente 37 min de vélo à 15 km/h (ou 27 min à 20km/h) ; ces vitesses ne sont pas sorties d’un pignon magique, ce sont les vitesses d’usage qui rendent efficaces les « ondes vertes » (souvent improprement nommées « autoroute à vélo » par les publicitaires et les politiques pour effrayer madame Michu).
Nous sommes, cyclistes d’Orléans et de la mégalopopole, toujours au dessus de la moyenne nationale des déplacements (modes confondus ?) du quotidien : 7 km.
Est-ce à dire que « s’il y avait localement une infrastructure de qualité, ce nombre exploserait ? » — Poser ainsi la question est une manière de donner une réponse, non ?
Il y a encore des cyclistes qui roulent sans matériel pour réparer, et, sans pneu increvable… je ne vais pas de nouveau faire de la propagande pour une marque allemande de pneu — fabriqués en Asie — dont le nom commence par un « S ». Sur ma randonneuse, j’en suis bientôt à 12 000km sans avoir rencontré un certain monsieur Pschitt.
Quelques cyclistes sortent de l’agglomération pour aller travailler — le vélotaf — d’autres pour des trajets utilitaires — le vélut’ —, alors, avec une infrastructure de qualité, imaginez le nombre de… hein ! je me répète, oké.
Beaucoup de personnes ont compté pour la première fois le nombre de kilomètres qu’elles font au quotidien ; elles ont été surprises de découvrir au final un chiffre assez élevé (NDR : très proche des 270km de la moyenne de l’enquête). Il y a encore un nombre impressionnant de personnes qui sous-estime le nombre de kilomètre qu’elles font.
Pour cette seconde opération, après le grand-confinement et en période de COVID, c’est une réussite, modeste, mais réussite.
Pas de conclusion ferme et définitive car la méthode de collecte n’est pas fiable à 100 %, les résultats ne sont donc qu’une indication générale. Les chiffres collectés ne doivent pas êtres surinterprétés, ils sont un indicateur général qui rejoint ce qui se donne à voir au quotidien — il y a beaucoup de cyclistes qui circulent — et les chiffres annoncés officiellement — forte augmentation —.
Nous ne sommes pas encore, et bien loin s’en faut, au point de bascule qui nous ferait atteindre une masse-critique, cette masse qui rendrait impossible certains aménagements présentés ici ou là (>fr) des aménagements qui ne prennent pas les déplacements en vélo au sérieux. Mais nous avançons.
Pôle nord (et aurores boréales tous frais payés) pour les uns, camps en Sibérie pour les autres ! C’est aussi ça l’esprit KGB. 😀
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Il y en a un qui a traduit 😀
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Bravo à tout le monde et à toi qui gère toute la face cachée de l’événement. 😉 Comme prévu j’ai commencé à participer pour moi toute seule, Penn ar Bed mais j’ai fait beaucoup moins que lorsque j’allais au boulot (plus de 120 km / mois sans compter les courses les jours non travaillés, les déplacements durant le boulot et autres) alors je n’ai pas continué de compter. Il y a tout de même eu un aller-retour sous une vraie grosse pluie, en jupe, sans veste de pluie car je pensais que je passerais
entre les gouttes d’un petit crachin mais non…
Ah, il y a l’enquête « vélo » de l’ADEME qui est en cours, à diffuser largement (je n’ai pas l’adresse URL sous la main).
Kenavo à Vélo !
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Je vais terminer l’épopée KGB2020 en faisant une comparaison avec Brest dans un prochain billet (qui malgré tout est une belle réussite (malgré fessebouc, malgré…)).
Il n’y a pas de petits chemins ou de petits trajets, seulement des nécessités que le vélo peut souvent combler !
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