Théorème de J.B. Corot : « la ville de Copenhague est équipée de 350 km de pistes cyclables surélevées, séparées de la route et très sûres » dont plus de 550 km font les trottoirs d’Orléans et son agglomération.
Un tout petit retour sur une vélorution qui n’en était pas tout à fait une…
Le trajet était connu depuis longtemps, c’était celui imaginé pour la vélorution de printemps (>fr-becancaneries), comme un pré-écho (cela n’existe pas) aux propos tenus par celui qui allait devenir maire pour la quatrième fois :
« Je souhaite une renégociation avec le délégataire. Quand vous allez bosser le matin sur les zones d’activité, vous ne prenez pas votre vélo. Je veux que demain il y ait des lignes de bus. Je souhaite l’extension des lignes de tram et de nouvelles lignes de bus pour desservir ces zones d’activité… »
En local, pour l’instant, le groupe « vélorution », plutôt pondéré dans ses actions, a décidé de ne pas faire de manifestations afin de ne pas essuyer les remarques sur les gestes barrières, la distanciation physique, etc. (nous avions un masque à l’arrêt, et pour quelques un⋅e⋅s, même en roulant).
D’une vélorution « cap à Saran », le chemin a donc évolué en un trajet d’étude à destination des élu⋅e⋅s, des responsables politiques, décideurs, techniciens, (ces 2 notions sont également valables au féminin).
Ce samedi 17 octobre, sans trop le vouloir, nous nous sommes donc retrouvés une petite trentaine à « aller au pôle local », bien moins que les kilomètres promis par le KGB2020 (>fr-becancaneries).
Les cyclistes de plus de 8 ans ne doivent pas rouler sur les trottoirs, encore moins quand le dit trottoir est à peine de la largeur d’une poussette. Ce, pour ne pas subir des « arrêts » aux carrefours alors que les automobilistes suivent les règles communes de circulation en milieu urbain (priorité à droite…), pour ne pas subir les bordures « nécessaires pour l’écoulement de l’eau », pour ne pas changer de côté de circulation sur 200m (il faut couper la route pour utiliser le truc, de nouveau couper la route pour se ré-insérer dans la circulation…)… sans oublier les stationnements sur le trottoir.
Pas de photo des 2 cheminements vantés par l’ex-maire dans le terrain des Groues.
Il était satisfait de pas grand-chose à tel point que pour prendre les « voies vertes », il n’a jamais vu les multiples bordures, il n’a jamais songé à améliorer l’accès, et, de l’autre côté du terrain encore vague, dans une autre commune, celui qui n’était pas encore président était heureux d’avoir des choses à montrer dans sa feuille de choux, n’a pas fait mieux. Les 2 itinéraires aboutissent sur un trottoir, même pas en face d’un passage piéton (ce qui aurait été un moindre mal), le trottoir d’une rue équipée d’un côté d’une bande peinte, de l’autre d’un vide aussi grand que la vision métropolitaine de ces « décideurs ».
Note : le petit cortège a affronté la sale habitude d’un stéoruellan à stationner comme une merde devant la sortir de la chose : avec la maison et la voiture, il a acheté l’espace qui mène devant le monument. Si certains pouvaient passer avec des montures « classiques », il y avait un tandem et un tricycle dans le groupe, rien n’est jamais facile dans ces cas là.
Et ce n’est pas à St-Jean la Ruelle que l’on va emmerder les français avec des équipements cyclables de qualité, voir innovants.
Sous notre roue, alors que nous passions à l’arrière d’un établissement scolaire, il a fallu montrer à quelques personnes comment relier les bandes blanches peintes dans un quartier d’un côté à une piste bidirectionnelles sur 200 m de l’autre, voir relier le tout à ça :
Une idée de ce qu’une trentaine de cyclistes représentent. Ce quartier tout neuf est une ode aux déplacements motorisés :
Pourtant, à condition d’en contraindre l’usage, il y aurait là la possibilité d’une superbe voie sur le modèle du dernier équipement de qualité de l’agglomération (c-à-d Avenue G.Galloux) :
Ce qu’il faut bien entendre, c’est que ce trajet de voie cyclable, de la ville-centre vers la périphérie, au-delà d’un itinéraire donné, offre la possibilité de desservir d’autres villes de la même agglomération.
À partir du point précédent — St Jean de la Ruelle —, il y a/aurait sous la roue des cyclistes la possibilité d’aller à Saran par une petite route (et autrement que le cul dans une auto).
À partir du point présent — limites Saran-Ingré — avec un aménagement qui privilégierait les cyclistes ou pour le dire autrement d’une manière moins stigmatisante et moins excluante, qui n’oublierait pas la possibilité de rouler à vélo, il y a un peu à faire pour permettre aux élèves de Saran d’aller au lycée d’Ingré, pour que les élèves d’Ingré aillent au circuit vélo de Saran… d’une manière autonome (voir §6).
Suite à des travaux sur l’autoroute, les cyclistes peuvent aller dans la zone par un chemin et un pont (passage peu agréable car fait de terre, de cailloux, de boue, d’ornières… mais encore interdit aux automobiles, donc préservé de la circulation de transit. Il faut tout faire pour que cela reste ainsi) ou par une « voie-verte », actuellement coupée par les mêmes travaux, ce qui fait que un cycliste comme celui-ci roule sur la route :
Quand un équipement est étudié avec les émoluments des élu⋅e⋅s dans une colonne de tableur, la marge bénéficiaire dans une autre… il est fort à parier d’une absence totale de qualité et de praticité.
Il existe une voie dans la zone, c’est indéniable, mais, mais, mais… mais, pour le plaisir de mamaiser, c’est un équipement d’un autre âge, étroit, bidirectionnel, qui passe de droite à droite, fait le tour d’un trou d’eau (certaines villes appellent cela des lacs)… bref, le département a nui encore une fois, sans être bien gêné par les villes ; il faut dire que le maire d’une ville peut sans problème être préposé aux giratoires du département, c’est la vitalité démocratique qui se joue dans le cumul.
La vitesse dans la zone du pôle45 est incroyablement élevée (autos, camions…), les règles de priorité plus qu’aléatoires et difficilement compréhensibles. Une solution pour ralentir la vitesse serait de poser des coussins berlinois, mais sauf erreur de mon cintre, c’est un équipement dangereux pour les motard⋅e⋅s, mais encore, il semblerait que certains exploitants du lieu y sont catégoriquement opposés car les ressauts pourraient casser les verres des flacons de parfum… que leurs importe alors que les cyclistes aient l’ivresse des effluves de gasoil (ce, sans oublier que les cyclistes, s’ils ne sont ni en sucre, ni en porcelaine, n’aiment pas être secoués comme un sac de betterave). Une autre solution pourrait être la pose de potelets pour délimiter les voies de circulation à l’approche des rond-points ; les potelets réduiraient le champ des conducteurs, ceux-ci ralentiraient… peut-être !
Lors de la reconnaissance entre chien & loup, il y a eu débat participatif sur la façon de rouler autour du rond-point, votre serviteur maintient qu’il faut suivre l’étroite bande ceinte du double-sens pour traverser.
Note : pour rappel, l’idée première de cette vélorution était de faire connaître Emmaüs, l’emplacement, le lieu ou encore son activité dans le domaine de réparation des vélos.
De la même façon « qu’il n’est si belle route route qui ne devienne chemin ». Cela tombe bien pour notre chemin du retour, en voici l’entrée d’un. Cela fait bientôt 5 ans que votre serviteur réclame à la mairie de Saran un panneau à poser sur la pile du pont de la voie expresse pour indiquer le, oserai-je le qualificatif, merveilleux, secret et bien caché « chemin du Ran d’Abbas ».
Un simple panneau pour indiquer aux élèves le terrain de cyclo-cross, la direction du lycée, pour les travailleurs et travailleuses 🙂 la direction de la zone, et au-delà de ce panneau, en général, la cité manque de jalonnement à l’attention des piétons, des promeneurs… il faut de plus préserver absolument l’endroit qui bruissait ce samedi 17 octobre de « c’est beau ici », « c’est magnifique », « mais on est où, là, chuis perdue », « l’autoroute passe là derrière »…
Celui-ci a fait tout le chemin avec nous, et ses parents, cela va de soi, et avec un vélo jaune (ce qui est une preuve de sa vaillance et de bon goût) :
Au delà de parler « établissements scolaires » suite à la présence dans le cortège d’une « éco-déléguée » d’un lycée de l’agglomération, lors de la reconnaissance en début de soirée, c’est la première chose entendue des parents présents : il faut éclairer ce chemin !
Dans nos discussions, il allait de soi de ne pas mettre un éclairage permanent et fort, ce afin de ne perturber la faune, mais, dans l’optique d’un équipement de qualité, pourquoi ne pas imaginer une détection de passage et l’allumage alors des lampadaires sur l’ensemble de la voie, voir, plus gadget, par grappe de lampadaires, ou encore, pourquoi ne pas imaginer être précédé selon notre vitesse par les 5 lampadaires devant la roue…
Votre serviteur aime les solutions les plus simples et les plus pérennes.
Le trajet était une découverte pour beaucoup de personnes et après être passé sous le pont du suicide — il y a un ravin de la mort dans une cité voisine — nous voici dans un quartier récent, une occasion supplémentaire de médire sur les aménagements.
Présentement, il y a eu quelques traces peintes à l’angle droit du cerveau malade de quelques aménageurs qui imaginent la terre plate, puis depuis peu, ce chaussidou à relier avec des traces ici ou là, mais rien de qualitatif :
La présence d’une automobile dans un équipement cyclable est la preuve de la bonne qualité de celui-ci (la flèche indique une place libre 50m plus loin).
Habituellement « je cycle seul, tout seul et anonyme, la ville et ses pièges sont mes privilèges, je suis riche de ça… », en groupe, j’entends des :
« Alors c’est toi Tonton JiPé© ?
— Haaaaaaaaarg, un touitos anonyme de plus »
Je rigole, c’est toujours bien de mettre un visage sur des pseudos ou des surnoms.
« Je passe par là tous les jours !
— Mais, mais, mais, je n’ai pas reçu votre déclaration au KGB ! »
Voilà comment se rendre compte que 3 déclarations pour le moins manquent, soit environ 1200km.
« J’ai été attentif à ce que tu as dit sur telle administration, j’y travaille
— … ! »
Et là, le petit hypocrite caché en votre serviteur ne dit rien du tout du mal qu’il pense de l’appliquette verdâtre, toujours avec le masque social du non-dit, il pose ici un lien riche des commentaires suivants (>fr) :
- Ikook
Pour les itinéraires pour vélo, GeoVelo est à l’image de la France du vélo : le tiers-monde pour une version pessimiste ou, si on veut être plus optimiste, de l’amateurisme. Il faut donc aller chercher les outils ailleurs et c’est en Angleterre qu’on trouve un outil parmi les plus performants, Cycle travel.Les trains français? Le site de la Deutche Bahn. C’est triste mais c’est comme ça.
- Vincent
… ou en Allemagne, le calculateur d’itinéraires Brouter-web
Seul un élu métropolitain et de l’opposition au maire étiqueté « bravitude & girouété » (vice président à la politique vélo) était présent. Sur le vice-président, un extrait de sa pensée complexe :
« le chiffre en lui-même n’a que peu de valeur, précise Christian Dumas, maire d’Ingré et nouveau vice-président de la Métropole en charge de la politique cyclable. Ce qui compte, c’est de créer les conditions pour augmenter la part du vélo. »
[…]
« Mais on n’en fera pas partout », explique Christian Dumas, qui sait que ce type d’équipement n’est pas l’alpha et l’oméga d’une politique cyclable.
Résumé : « il ne faut pas opposer les modes ».
Par ailleurs, ici ou là, certain⋅e⋅s se gaussent dans les commentaires des journaux des concepts de « vélotaf » ou « vélut-ilitaire », parlant sans cesse « des cyclistes » sans distinguer l’usage du quotidien, du loisir dominical pour aller manger un gigot-flageolet chez la belle-mère, du loisir cyclo-sport ou cyclo-randonnée, et, ce qui est plus grave, de la pratique purement sportive. Ils n’étaient point des nôtres.
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