Théorème de J.B. Corot : « la ville de Copenhague est équipée de 350 km de pistes cyclables surélevées, séparées de la route et très sûres » dont plus de 550 km font les trottoirs d’Orléans et son agglomération.
Dans une célèbre pièce de l’illustre Molière, monsieur Jourdain apprend, au cours d’un échange avec son maître de philosophie, qu’il dit de la prose depuis longtemps, sans le savoir :
« Par ma foi ! il y a plus de quarante ans que je dis de la prose sans que j’en susse rien, et je vous suis le plus obligé du monde de m’avoir appris cela. »
Molière « Le bourgeois gentilhomme », acte II, scène 4.
« Par son cintre ! Il y a plus de dix ans qu’une coronapiste passe sous les roues du vélo sans qu’il n’en sût rien, et quelques traces malhonnêtes peintes sur la chaussée, nous apprennent cela »
L’appel vélo présent sur la première diapositive fonctionne, mais est terriblement loooooooooooong. Au sortir de l’étron, en longeant la coronapiste de la rue Lamartine, s’offre une pièce oubliée là du temps de l’occupation Bordure de la ville (>fr). Avant les flèches nouvellement peintes, les cyclistes se faufilaient entre les feux.
Cette rue, peu de passage automobile, est en vérité occupée par les résidant⋅e⋅s qui, en même temps que la maison avec garage, courette cimentée et jardinet, ont acheté la chaussée qui va avec. Ceci renvoi dans les rails du tramway les cyclistes qui aimeraient aller et venir à la gare de la métropole ou les cyclistes qui aimeraient aller et venir en direction du futur quartier d’affairistes de l’autre côté de l’océan ferroviaire.
Au delà des 4/5 maisonnettes, toujours de la peinture jaune ajoutée au sol car avant, les cyclistes étaient très bêtes et ils allaient dans le parc de stationnement ; cela est arrivé lors de « l’événement à 8 milliards » qui vend du « découvrez des endroits insolites », comme si les cyclistes au quotidien rêvaient de faire du vélo sur la scène du théâtre, et pourquoi pas dans la cathédrale…
Encore plus loin, un nouveau spomenik Bordure se présente sous la roue du cycliste. Faut-il rappeler que la destruction du quartier et la non-construction d’une gare unique datent de l’époque de domination faucialiste sur l’agglomération johannique. Aucune vision d’ensemble, aucune volonté d’épargner les deniers, tout pour le prestige d’un petit notable local qui n’était pas encore en train de visser sa plaque de sénilateur sur le portillon de son pavillon.
Au delà de la voie, autour de la gare en elle même, rien de fait !
La peinture est posée dans le sens jacobin du pays, c-à-d, de la banlieue vers la ville centralisatrice. En venant des autres villes de banlieue — Saran, Fleury — les élu⋅e⋅s, et en même temps, les résidant⋅e⋅s semblent privilégier les déplacements avec de gros véhicules motorisés.
Votre serviteur en veut pour preuve d’avoir (pour)suivi un automobiliste corse jeteur de portières et d’enfant à la gare jusque dans ce quartier qui aujourd’hui « craint le bruit des camions », sans renier les accès à l’autoroute urbaine, sans rechigner d’être à deux tours de roues de la départementale très roulante qui offre un accès aux marchands de cholestérol ou de diabète, à l’abattoir ou encore à l’hôpital psychiatrique.
« Mais Dieu se rit des prières qu’on lui fait pour détourner les malheurs publics, quand on ne s’oppose pas à ce qui se fait pour les attirer. Que dis-je ? quand on l’approuve et qu’on y souscrit, quoique ce soit avec répugnance. »
« Histoire des variations des Églises protestantes » (1688) de Jacques Bénigne Bossuet
Le long de la ligne de tramway, la rue Lamartine continue sa course dans un sens unique ; beaucoup de cyclistes la remontent en roulant sur la plateforme du tramway. Le tunnel est à sens unique pour les motorisés et il est peint de signaux contradictoires pour les cyclistes : non-pas laisser les cyclistes rouler dans le même sens que les voitures, au risque de les ralentir un peu, il y a volonté de les faire rouler dans la bande adjacente… une bande — potelétisée — qui devrait être réservée à la circulation des vélos dans le sens contraire ; elle peut servir également à l’usage des piétons car le trottoir n’est pas large.
Il y a un mandat électoral de cela, un « chef » avait déclaré que pour traverser, une simple passerelle ne saurait être suffisante pour le public du quartier d’affairiste.
« Une bite dans le ciel orléanais » ont été ses propos rapportés.
Il vendait, pardon, vantait un projet d’un téléphérique éventé (>fr) (NDR : un endroit passablement dangereux les jours de neige 🙂 ).
Au delà, il y a un étroit chaussidou rue Semard, puis un second tunnel. Dans ce tunnel dit « de l’ardoise », les bandes ont également été « protégées » par la pose de potelets plastiques. La pose a été faite non-pas côté motorisé mais côté vélos, ainsi visuellement, l’espace est réduit et, dès qu’une personne avec des sacoches circule — ce qui n’est pas improbable dans l’environnement d’une gare — il lui faut redoubler d’attention. De plus, la sortie du tunnel n’est pas protégée elle, or, c’est au niveau du feu que les automobilistes se déportent dans la bande pour éviter ceux qui tournent (et par charité, rien ne sera dit sur le sas vélo qui n’est même pas respecté par les auto-écoles).
Ce tunnel est partie intégrante de l’embryon de réseau fleuryssois.
Pourquoi pas faire un espace prioritaire qui partirait de la gare, longerait le cimetière pour échouer rue É.Zola (futur piscine, lycée, muséum, gare routière, centre-ville…) ou rue E.Vignat (station de tram, parc des sport, lycée, centre-ville…)(ceci à condition d’enlever les cyclistes du trottoir ou de refaire le faubourg St-Vincent (vers théâtre, vers l’Argonne…). En écrivant ceci, votre serviteur reste dans le schéma jacobin décrié précédemment, mais sans revoir la totalité du plan de circulation, toute amélioration n’est que plâtre sur jambe de bois.
Il y a beaucoup de débats autour du concept de « vélo-rue » ; ce concept mal défini est aussi utile comme épouvantail à S.U.V que « autoroute à vélo » dans un film de propagande de « chasse, pèche & voiture ».
Ce cahier vous offre un lien magique pour illustrer la possibilité à défaut d’une île, d’un îlot véloruïsé :
Utrecht a mis dix ans à retenter l’expérience. Cette fois, d’autres villes avaient pu mener à bien des expériences couronnées de succès. Qu’avaient-elles fait différemment ? Tout a à voir avec l’apaisement du trafic. Pour qu’une vélo-rue fonctionne, les automobilistes doivent emprunter un autre itinéraire. Ces dernières années, supprimer des voies de transit est devenu plus courant. Quand ce type de politique est mise en place il se produit exactement ce qui est nécessaire : le trafic motorisé est dévié et les rues des secteurs résidentiels, qui offrent souvent les chemins les plus courts, voient le trafic vélo dominer.
Corona signifie couronne. Dans le quartier gare, ce n’est pas celle de roi des aménagements qui est disponible, à vous de terminer ce billet en trouvant le qualificatif approprié.
Hymne non officiel des traces de peintures dans l’agglomération d’Orléans.
Grayssoker – « Aulos » Vladimir Cauchemar (Accordion Cover) Video : Julien Sanine
« un automobiliste corse jeteur de portières et d’enfant » : 🤣
Très bon billet mais je n’ai pas compris : les pictos jaunes viennent d’être ajoutés rue Lamartine ?
J’aimeJ’aime
Rue Lamartine, le long de la ligne de tramway, les pictos jaunes ont été ajoutés :
— Avant les cyclistes en direction du centre-ville roulaient, enfin, slalomaient entre les automobiles stationnées, sur une rue d’environ 400m de la rue de la joie jusqu’à la gare. Beaucoup roulent sur la plateforme du tramway pour éviter les automobiles stationnées ou roulantes (parking du personnel de la gare dans le voisinage).
— Maintenant, les cyclistes en direction du centre-ville roulent sur la chaussée, enfin, slaloment entre les automobiles stationnées…
Je pense vraiment qu’il y a l’idée au niveau de l’agglomération de faire un cheminement de la gare jusqu’à la rue É.Zola dans un futur plus ou moins proche, au dela de la futur piscine, en liaison avec le quartier d’affairistes en devenir. Ces traces assez malhonnêtes en sont les prémices. (je n’ai aucunes preuves de ce que j’avance).
J’aimeJ’aime