Théorème de J.B. Corot : « la ville de Copenhague est équipée de 350 km de pistes cyclables surélevées, séparées de la route et très sûres » dont plus de 550 km font les trottoirs d’Orléans et son agglomération.
C’est l’automne et le chou est un légume de saison (qui occasionnellement fait péter). À défaut de pouvoir faire le cyclo-cueilleur de « gratte-cul » et de « poirette du berger », des fruits situés hors la zone-libre, tant pis pour les confitures, tant mieux pour les oiseaux qui s’en nourriront, faisons contre mauvaise fortune bon cœur et profitons du panier de légume pour une bonne soupe au chou.
Pour cela il faut… ouvrir un livre de recettes, et dans ce domaine, rien ne vaut un Ginette Mathiot (>fr-wkpd), un livre qui se négocie à 1€00 dans les réderies ou dans une bouquinerie.
L’avantage du livre est qu’il ne nécessite ni connexion, ni branchement ou abonnement, qu’il s’ouvre en 1 seconde ; l’avantage du Ginette Mathiot c’est qu’il est impossible de rater les recettes données. J’ai une édition dans laquelle elle nous fait part de son sentiment sur les végés, la brave femme, et dont moult recettes sont à base de… saindoux. Votre serviteur est bonne pâte et, en qualité de non-intégriste, il ne brûlera point ce chef d’œuvre, il se contente de remplacer ce qui le gène par autre chose.
Un billet fourre-tout avec de la feuille de chou, des photographies, des zones visitées.
Planter des panneaux publicitaires, c’est récolter des critiques. En ce début novembre, une ville de l’agglomération est à l’honneur pour sa « zone moche ». Comme le dit l’adage « que l’on parle de vous est une chose, il y a pire, c’est que l’on n’en parle pas ».
Et nul doute que cette zone, la ville fera son possible pour la laisser moche, pour ne pas l’humaniser, pour ne pas perdre face aux volontés bitumées et bétonnées de Chécy, Saran ou Olivet de gagner un jour la distinction :
Saint-Jean-de-la-Ruelle, dans le Loiret, reçoit le prix de la triste banalité avec ce commentaire : « Pas si simple de faire comme tant d’autres communes françaises en rendant banales à l’extrême les entrées de ville. C’est pourtant la prouesse que réalise Saint-Jean-de-la-Ruelle en imitant ce qui se fait… partout. Nos félicitations. »
Pour les tenants du « avant c’était mieux », voici une vue de l’endroit, construit comme un parc de stationnement géant, pour le bonheur de la consommation, trouvée sur un réseau mal-dit social avec un oiseau bleu comme logo :
Le numéro de « Chécy magazine 47 – automne 2020 » fait la part belle à l’arrivée de la vache sacrée cyclotouristique. Pourquoi pas, la ville sera ainsi encore plus vite traversée, et c’est tant mieux pour nos cintres car le reste du « réseau », c’est tout et surtout n’importe quoi. Entre trottoir peint et trottoir, même les réalisations récentes datent des années 80, dix-neuf cent quatre-vingt : double sens étroit et partagé, changement de direction au milieu du rond-point… des équipements réalisés avec la grande participation de la nuisance départementale, ceci explique probablement cela.
Étrangement, des équipements plus anciens, souvent plus modestes, semblent « plus efficaces » même sous la forme de simples bandes hésitantes.
C’est dommage car la cité possède de nombreux chemins de terre, certains avec du jalonnement, mais rien de qualitatif n’est fait pour les rendre cyclables et les mettre en réseau. L’ensemble est conçu comme un « truc » pour les enfants et les promenades avec la belle-doche le dimanche, très souvent, le début de bonne intention se heurte à une bordure très haute (ex : rue R.Boucher de Molandon (dans la zone)), à une fin entre jardinière et chaussée (ex : rue de la malécotière (vers la campagne passée l’autoroute urbaine)).
/!\ un chemin n’est pas un équipement cyclable utilisable au quotidien, mais dans l’optique de faire un réseau, pourquoi ne pas commencer par les valoriser, les nettoyer, voir passer une couche de calcaire.
Les recherches dans les différentes feuilles de chou municipales ont été faites au début avec les mots « vélo » (mais cela renvoie à « développement ») et « cyclable » (pour « bande » e/o « piste »), mais, lors de la lecture d’un projet sur l’ancienne friche de Quelle©, votre serviteur s’est rendu compte que la novlangue des ouine-ouineures renvoyait les cyclistes à « déplacements doux », l’autre nom du trottoir.
Dans la feuille municipale, le numéro de novembre parle de l’installation du « pôle Eurovia© », une installation dont il se parlait ici (>fr).
Le numéro de septembre annonce dès l’édito :
Dans les prochains mois, nous nous rapprocherons de vous pour travailler ensemble à l’aménagement de tout l’espace public. Voiries, espaces verts, stationnement, place des vélos et des piétons… Tout ceci devra être discuté pour que notre ville retrouve un bourg qui lui ressemble, imaginé par ses habitants, pour ses habitants
Le mot important est « place des vélos » jumelé avec « piétons » car la suprem’soviet n’imagine pas que le vélo puisse rouler un jour, et encore moins, puisse être un véhicule à part entière. Pour être passé à Capitalist’park, la mairie devrait plutôt songer à ouvrir une annexe à côté de la « place » de bitume et aux animaux de béton, elle serait au plus proche des administré⋅e⋅s.
Voici la zone de Saran dite « des joyeux consommateurs » :
« L’équipement » de cyclabilité est de cette année 2020 : nombreuses bordures, basses mais quand même présentes, et elles le seront encore plus avec la dégradation à venir, il est visiblement plus confortable pour les piétons que la partie de calcaire au mobilier urbain posé là comme un chien son caca. Il va de soit que pas une bordure n’a été observée sous les roues des voitures.
Quelques vue de la circulation dans le « park » :
Au final, un bout « d’équipement » presque de qualité, puis rien sauf le pointillé habituel car les vélos sont des pièces rapportés dans ce lieu pensé en l’an 2000. Comprendre les espaces, les cheminements est très difficile sauf pour les automobiles ; le trottoir passe de gris-clair à rien, la trace cyclable est aléatoire e/o cachée dans les fourrés.
Plus loin, sur la RN20 (anciennement), voici le résultat du travail de sape de toutes tentatives d’ôter les cyclistes des pieds des piétons :
Autant le (re)dire, la notion de « déplacements doux » est l’équivalent d’une feuille de papier toilette usagée et jetée à la face des cyclistes.
C’est le cri du gros rougeaud quand il a abusé de la poire d’Olivet.
Si la zone est en bonne liste pour le concours de « zone moche », rien n’est dit sur le vélo dans la feuille de chou municipale. C’est pas plus mal pour une ville qui était arrivée seconde au hasard d’un classement des villes cyclables (>fr- *.pdf), sans le mériter vraiment, mais sans démériter non-plus.
Explications : la ville a un embryon de réseau, mais complétement disparate, peu homogène. Les édiles en sont cependant très fiers. Le premier d’entre tous, non pas poser avec son vélo pliant à la moindre caméra présente ferait mieux d’améliorer les choses. Améliorer les changements incessants de direction, dépeindre les trottoirs, revoir les angles droits (ex : rue V.Hugo) ou les bordures.
Pire, les dernières réalisations l’ont été avec le nivellement métropolitain, un nivellement par le bas, copié sur ce qui se fait de pire, c-à-d, Saran. Les 2 villes sont des villes de zones moches, de 4×4 urbains, mais de très grand luxe pour Olivet ; de là à les jumeler dans l’art de la flèche et du pictogramme sur trottoir (ex : Rue De Gaulle), il faut faire fort.
Pour en revenir à la feuille de chou locale, il se parle au moins des piétons… gênés par les poubelles des riverains.
Se moquer d’une ville est facile, cela pourrait presque passer pour partisan. Alors, quid des autres St-Jean de l’agglomération d’Orléans, semblent-ils la première Joconde venue ?
Ville d’un émoi nocturne récent (>fr) la trace louche est déjà effacée (rue du port St Loup) pour peindre de nouveau des places de stationnement, et, le barbouillage n’est pas achevé en ce 11 novembre 2020, il est fort à parier que la coronapiste mue en 3 pictogrammes éparpillés.
La ville avait pourtant annoncé un programme ambitieux dans sa feuille de chou, numéro 246, page 10, septembre 2000 :
À Saint-Jean de Braye, l’axe retenu concerne la RD 2152 des bords de Loire au Rond-point “Dior”. Une première phase a permis l’aménagement fin juin de la rue du Port Saint-Loup, de l’avenue Charles-Péguy, de l’impasse et de l’avenue du Capitaine-Jean jusqu’au Rond-point du Pont-Bordeau. La seconde phase de marquage prévoit une déviation par les boulevards Jean-Rostand et Jean-Mermoz, sur un tronçon qui était trop étroit pour garantir un aménagement en toute sécurité.
Même si le fait de faire faire la déviation aux cyclistes ne semble pas la meilleure proposition pour limiter le trafic des automobiles, il y avait de l’ambition… peut-être trop.
/!\ un signal fort aurait été de prendre sur la voirie auto et de « casser » la ligne droite automobile. Quoi, les automobiles auraient passé à toute vitesse dans des endroits habités ! Cela aurait été dangereux pour les résidents des rues pavillonnées ! Les voitures font du bruit et polluent ! Non, cela ne se peut pas, les automobilistes respectent les vitesses, sont pleins d’empathie…
Dans son numéro de novembre, n°248, il se donne à lire :
[rue de Frédeville] l’accessibilité des trottoirs aux personnes à mobilité réduite. Des nouvelles bordures y seront aussi posées. Pour les cyclistes, une chaussée banalisée sera créée. Les bandes cyclables seront en enrobé grenaillé coloré afin de bien différencier la voie des véhicules de celle des vélos.
Encore une fois, beaucoup d’ambitionnitude à l’affiche, car dans les faits, sauf erreur, il n’y a pas la place pour tout cela. C’est bien pour cela que les cyclistes sont encore « officiellement » obligés de monter rouler sur le trottoir, même dans « l’éco-quartier » en Z30 et aux trottoirs à angles droits.
Encore une fois, pourquoi ne pas avoir coupé la rue en 2 ou 3 parties avec des sens différents de circulation ? Le rond-point final de la rue de Frédeville est une ode à la consommation de drogue, cela va-t-il être refait ? Il semblerait qu’un « chemin des écoliers » existe en parallèle, peut-être aurait-il mérité d’être travaillé AVANT la rue pour l’intégrer dans un schémas cohérent de circulation.
Votre serviteur a conscience de la série de « yaka – fokon » énoncés, mais il maintient, et c’est valable pour toutes les villes, que aménager un bout de rue sans reprendre l’intégralité du plan de circulation, cela ne sert à rien. Cette refonte du plan de déplacement — à l’échelle de l’agglomération — devrait se faire dès le début, sur le mandat car oui, c’est compliqué, mais une fois les priorités retenues, cela devrait être plus clair pour tout le monde.
Pas grand-chose à dire d’une ville qui très longtemps à pris beaucoup de soin à peindre en zigzag — l’abus de blanc ? — les trottoirs. Dans un article récent du journal local (>fr-la Rep’ (outil loupe en haut pour faire vos propres recherches)), la mairesse semblait découvrir que la finalité des trajets en automobiles étaient de finir sur une aire de parcage. Comme le dit la philosophe « Allo ! ».
Dans la feuille de chou, il se parle d’atelier. Pourquoi pas, mais si les locaux ont souvent une bonne connaissance de leur coin, ils n’ont pas toujours de compréhension d’un schémas global de déplacement, et, souvent, ils souffrent de connaissance de ce qu’est le vélo comme moyen de déplacement.
/!\ votre serviteur n’a pas prétention d’instruire qui que ce soit à une vérité absolue, mais d’expérience, les « ateliers locaux » font que rien de change, que la « démocratie » renvoie les cyclistes de droite à droite, sur le trottoir, derrière l’abribus.
La ville est mentionné uniquement pour sa volonté de faire, elle-aussi, des ateliers participatifs, c’était l’objet de la prise de note (>fr). Il est de noter que la ville désirait expérimenter une circulation sur une voie sur un pont et dans une zone de danger, ce au bénéfice des cyclistes.
C’est la ville dont le maire s’est illustré par son opposition au test, ce qui n’était pas un grand engagement. Peut-être les édiles ont-ils déjà les devis pour la construction d’une passerelle ; les cyclistes habitués aux réunionnites ont déjà, eux, entendu parlé d’un projet vieux de 20 ans, par la bouche même du père de Loire.
Rien ! Le dernier numéro de la feuille de chou est un « hommage » à l’ancien premier d’entre tous, ancien responsable de la politique cyclable de la mégalopole.
Le n° 17, été 2020 narre une histoire drôle sur « une piste cyclable » aménagée rue de Monteloup. De la même manière que le Chaperon Rouge portait un habit démodé au moment où le conte a été figé, l’équipement est désuet avant d’avoir été inauguré.
Comment le cycliste doit-il s’y prendre pour faire traverser l’agglomération au tout sans que le loup ne mange l’oie ou l’oie les choux.
Les « choux » sont à comprendre ici comme une déformation de « champs », ce, sans oublier que suite à un éclat de rire royal, la ville est devenue « les Aubrais », avec la gare qui va avec, la masse salariale qui va avec, les syndicats et les politiques qui vont avec également. Des anciennes avenue staliniennes, la ville a su, probablement sans le savoir, les transformer au fil du temps, et ainsi, en prenant sur une voie, ont éclos du stationnement et de larges bandes accompagnées de l’espace d’ouverture de portière.
Rien de parfait mais c’est homogène et en forme de réseau dans lequel sont desservis : la gare, les écoles, la salle des fêtes, la mairie…
Avec la crise du corona-virus, l’ancienne équipe s’est « contenté » de repeindre ce réseau. Encore une fois, il est perfectible et critiquable, de plus, là également, l’ancienne mairie n’a rien fait pour l’améliorer (appel vélo, bordure, nettoyage…) mais il existe.
À toutes fins utiles et pour information, votre serviteur ne perçoit pas d’émoluments de la part de la ville de Fleury, il y a simplement que ce n’est pas uniquement une boule de haine 🙂 .
Il y a 2 cyclo-vlogueurs dans l’agglomération d’Orléans.
Le but de cette revue des feuilles de chou n’avait pas de but particulier. Les mots « bandes e/o pistes cyclables », « voie verte », ou pire « déplacements doux », quand ils ne sont pas des épouvantails à cons, veulent dire tout et surtout son contraire.
Les raisons sont nombreuses : pas de définition claire du trottoir, des lois ou des règlements qui peuvent s’opposer ou dont l’interprétation porte à confusion, pas toujours beaucoup de volonté de la part des politiques.
Peut-être que les cyclistes ne formulent pas toujours très clairement leurs désirs. Certains comme dans la capitale de la France le font avec textes/photos/dessins (>fr-Paris en selle) d’autres, comme dans la capitale du Limousin, en quelques pages (>fr-vélivélo), cependant, ces documents sont-ils compris par les décideurs et décideuses ?
Votre serviteur n’a pas la réponse et préfère vous laisser devant un film qui, s’il ne répond pas à la question posée, explore les difficultés à « communiquer ».
°(* ! *)°
Mais, mais, mais, sur la route du vélotaf, ne serait-ce point un prunelier sauvage qui offrirait ses fruits bleus et blets à la gourmandise d’un cyclo-cueilleur ?
— Allo Ginette, tu fais quoi vendredi soir ?
Les photos de Cap Saran sont géniales…
On entendra dans quelques instants « on fait des pistes mais personne ne s’en sert »… Mais triple buse, pour accéder à ta piste depuis chez moi, je dois mourir 5 fois…
Ce sont de dangereux opportunistes les élus qui vendent ces infras.
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ciclem mes ciclem plan, e pas… com dens Doctor Sleep, 2013 de Stephen King !
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