Théorème de J.B. Corot : « la ville de Copenhague est équipée de 350 km de pistes cyclables surélevées, séparées de la route et très sûres » dont plus de 550 km font les trottoirs d’Orléans et son agglomération.
Petite traduction d’un billet originalement écrit dans la langue occitane, disponible ici (>òc).
P’ita virada d’un bilhet escrich de’n prumier dins la linga d’aur, de trobar aquí (>òc).
Pour rejoindre le lieu des vacances, après avoir fait un bout de Vienne à vélo (>fr), être passé par Angoulême (>fr), avoir ouvert un passage par le nooooord (>fr), après avoir emprunté un chemin de pierres (>fr)… pourquoi ne pas suivre une route entre l’ancienne RN141 et le ruisseau Glane, ce, après être passé faire l’inspecteur des coronapistes dans Limoges.
Voici la carte des 10 premiers kilomètres dans la capitale, à la découverte des coronapistes :
Et le tracé des dénivelés :
En vérité, la capitale « historique » des lemovices semblerait avoir été un peu plus basse géographiquement. La seconde « citée aux 7 collines » a été « fondée » par l’empereur Auguste ; l’empereur n’est plus de ce monde, certes, mais sont restées les collines à gravir à la seule force des mollets.
Avis : ce billet est celui d’un promeneur à vélo, à la découverte des « coronapistes » de la ville de Limoges, en aucun cas il est celui d’un prescripteur ou d’un expert.
S’il y a des conseils à prendre sur les endroits à aménager, et sur la façon de le faire du point de vue « utilisateur », c’est auprès d’une association d’usagers que cela doit être fait, et en local, c’est le rôle de Vélivélo (>fr).
Premières diapositives pour montrer que de la gare des Bénédictins à l’hôtel de ville, il n’y a pas grand-chose pour affirmer la place du vélo en ville : quelques pictogrammes peints il y a fort fort fort longtemps, une bande peu large, puis rien. Bref, la situation est un peu la même que partout :
De l’hôtel de ville, le nouvel équipement fait longer la bibliothèque… francophone (>fr) pour rejoindre le pont de la Révolution et traverser la Vienne jusqu’au giratoire G.Pompidou :
Le cheminement vise à nous faire prendre un itinéraire secondaire avant le pont de la Révolution. C’est pas mal, mais perfectible. Quelques panneaux, quelques quilles, un peu de peinture, de la signalisation « discrète » et c’est tout, pour ne pas dire : « c’est le minimum syndical ».
Et pourtant ça marche, enfin, ça pédale, un peu comme pour cette femme :
Une montée de +10 % (donné prise sur un segment de la trace GPS), environ 13 km/h (je suis en train de la dépasser à 15 km/h, je mouline beaucoup pour ne pas me couper les jambes dans les premiers kilomètres). Elle roule sans assistance électrique. Bravo est le mot le plus approprié.
[Note : une personne m’a fait remarquer, avec examen du film, que pour la doubler à 15 en côte, elle doit rouler à 10km/h. Nous avons lancé une enquête pour retrouver la cycliste, lui installer un compteur, lui demander de remonter la côte et de nous communiquer sa vitesse ; ce billet sera mis-à-jour à ce moment. Merci de votre compréhension]
Le trajet est le même. Avant de descendre ce qui a été monté, petite pause sur le bout de couloir trolleybus avec une séquence où nous voyons des passagers descendre, une voiture les laisse traverser… le tout, sans feux régulateurs. Je ne dis pas que c’est le monde idéal, mais avec de la volonté :
Rien n’a véritablement été fait sauf quelques traces de peinture et un peu de signalisation :
Dans la montée du boulevard Gambetta, les places de stationnement pourraient être enlevées au profit d’un couloir trolley-taxi-vélo, de la mairie au tribunal, non pas l’unique petite portion du haut de la rue comme cela a été fait.
Sur la place d’Aine en elle-même, il y a l’idée d’affirmer la possibilité d’un cycle, mais la carte des représentations mentales et le territoire présent ne permettent pas une réalisation à la hauteur de l’ambition cyclable affichée — 5 % de part modale —, ou alors, l’ambition n’est même pas de changer de braquet et encore moins d’appuyer un bon coup sur les pédales… ceci est fort dommageable au pays de Poulidor.
Un coup de peinture pour rénover les lignes jaunes tracées ne ferait pas de mal, mais, même en partie grandement effacées, j’ai été très agréablement surpris de voir les automobilistes respecter l’équipement. De plus, la suppression de places de stationnement au profit de la coronapiste est une très bonne idée tant les places ne manquent pas en l’endroit. Savoir s’il faut contourner le feu pour suivre le couloir bus jusqu’au périphérique (et le stade de Beaublanc — bòsc blanc —) doit faire partie de la culture locale, pour le dire autrement, il manque du jalonnement :
La surprise a été très agréable — je ne suis pas payé par la mairie de Limoges (>fr) pour dire du bien — même s’il y a encore beaucoup à faire. La crise actuelle de la Covid19 est un levier formidable, faudrait voir à s’en saisir pour :
Attention, de la peinture sur la route n’est pas un équipement cyclable en soi, cela peut aider cependant dans l’attente d’un réseau, d’un équipement qualitatif. Cet avis n’est rien de plus que celui d’un touriste à vélo, certainement pas une comparaison avec une de ces villes plates qui crament pour 5 millions de peintures par an.
Avec un relief qui n’est pas pour aider, Limoges part de très très loin et je le dis une fois de plus, la surprise des 4 fois rien ici ou là a été agréable, même si c’est de l’adaptation de choses existantes, l’expérience est encourageante avec « le respect » vu ici ou là de la part des automobilistes. Les « oui mais les cyclistes » seront étonnés du petit décompte de quelque 15 cyclistes (14h00, un lundi), pas un seul sur un VAE…
Les coronapistes et coronacouloirs dans Limoges sont une belle surprise, mais il y a encore du boulot.
En papier :
Dans le montre-couillon :
Faire l’inspecteur des travaux finis, c’est bien, mais Jean-la-critique-facile est en vacances et il doit quitter la cité porcelainière pour rejoindre la cité gantière… en suivant le cour de la Glane, une petite rivière qui prend source dans les monts d’Ambazac — Embasac dans la langue du pays — pour se jeter dans la Vienne — Vinhana — comme ne le montre pas vraiment la carte suivante qui est celle de la trace suivie :
Les monts ont été traversés dans le confort d’un train régional en matinée, il n’y a pas lieu de remonter pour redescendre, heureusement, car passé le parc des sports de Beaublanc, en direction de l’aéroport, une première petite pente de 10 % s’offre à la roue. Descendre jusqu’au lit de l’Aurence — une rivière qui tire son nom d’un antique filon aurifère — c’est savoir devoir remonter, un peu, beaucoup, ce, avant de baguenauder avec Jan-d’Auvernha dans la campagne limousine :
Sur le GPS :
« La carte numérique du GPS, centrée sur l’individu et son itinéraire personnalisé, ne permet pas d’avoir cette vision globale qu’offrait la carte routière, ni la même liberté de choix. Cela a été un véritable renversement cartographique, d’une représentation ouverte de l’espace à une représentation utilitaire et contraignante »
explique Quentin Morcrette.
Première curiosité sur la route, le pont colombier. La bâtisse date du XVII siècle, elle était attachée au château de Vairac. Il semble que c’est un exemplaire unique en France de par sa structure.
Le pont surplombe le Glanet, un affluent de la Glane.
Il y a un très bon documentaire de Michel Follin et de Marc Wilmart, disponible ici (>fr).
Sur le nom en lui-même, Oradour vient d’oratoire, rien à voir avec « or » qui dans la langue du pays s’écrit « aur » comme dans l’Aurence passée auparavant.
Il y a une « expérience » de menée par le conseil général : les bas-côtés ont été peints d’une trace jaune-orangée, la partie centrale de la route n’est pas peinte. La vitesse est limitée à 70km/h.
Pas vraiment d’avis sur la question. Certainement pas une merveille, peut-être que sur une courte distance cela peut pallier à un problème local.
La Vergogne est un ruisseau, il n’y a pas une honte à le traverser à vélo en passant par le petit pont. Il se jette dans la Glane.
La légende des bicycliquinoïstes (>fr-becancaneries) qui veulent retourner vivre dans des grottes dans lesquelles l’humanité n’a probablement jamais vécue… n’en est pas une.
Sauf à entendre que « las còuts » désigne une terre essartée et cultivée (MàJ fin mars 2021).
Le chemin s’est très très très bien déroulé, le cul posé sur une randonneuse acier chargée de 13kg de bagage, mais une charge très mal répartie. Un moment « frayeur & accotement me voici » à l’entrée de la cité gantière avec un camion qui dépasse sans tenir compte des distances de sécurité et des effets de souffle.
Les culottes courtes ont appelé un beau soleil pré-printanier, un dernier pont à passer, la terriiiiible côte de Croyer (>fr), puis la suivante, autant de collines, et le chien va aboyer car il voit dans Jan-d’Auvernha un monstre à cornes.
Avec une faute dans le titre « …lu long de Glana » et beaucoup de confusion dans la dénomination des coronapistes et coronacouloirs.
Hermès est le dieu protecteur des voleurs et des voyageurs, c’est une des sculptures de la gare des Bénédictins.
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