Théorème de J.B. Corot : « la ville de Copenhague est équipée de 350 km de pistes cyclables surélevées, séparées de la route et très sûres » dont plus de 550 km font les trottoirs d’Orléans et son agglomération.
En ce printemps 2021, l’aérotrain, enfin son monorail, connaît un petit rafraichissement sous la forme d’une coupe des arbrisseaux qui le bordent dans son trajet forestier et saranais.
L’occasion d’un petit placotage et d’un diaporama sur les 3 derniers kilomètres du rail de béton.
De la ville de Cercottes, jusqu’à l’entrée dans la forêt, le long de quelques champs, c’est ce trajet qui se donne à voir dans le film pris lors des inondations d’il y aura 5 ans au mois de juin (>fr-bécancaneries) :
La forêt est un des endroits où les piliers sont graphées (l’autre endroit est la plate-forme de Chevilly) ; l’art, les gouts et les couleurs sont objets de débats en d’autres lieux que ce cyber-cahier.
Un écart dans le droit chemin a été fait pour une pause devant un trou d’eau :
Sortir du bois est l’occasion de découvrir l’amorce d’un embryon de bande peinte à destination d’hypothétiques cyclistes dans une Saran qui ne goûte pas les petites reines.
Loin de votre serviteur l’idée ou l’envie de glorifier « une voiture de train équipée d’un réacteur d’avion », même avec des améliorations techniques, inévitables innovations techniques, le bruit et la consommation seraient bien éloignés du bilan d’une bicyclette.
Sans sous-estimer le traumatisme des promesses non-tenues — la politique locale est un marigot dans lequel se baignent beaucoup d’arrivistes pour peu d’arrivé⋅e⋅s — à l’époque (le rail devait relier le quartier nouveau de La Source à l’entrée de Paris en 20 mn, avant la première crise pétrolière), ou encore le trauma d’avoir toujours aujourd’hui, pour les agriculteurs par exemple, cette verrue grise comme décor, il est dommage que toutes tentatives d’utilisation du rail soient encore sujettes à crispation :
Rien ne sera dit ici sur la collusion d’une « start up » et de quelques politocard⋅e⋅s locaux pour vendre un peu de vent.
premières fois que l’on s’affranchissait de la roue pour se déplacer sur terre
Aujourd’hui, autour de la plateforme de départ, il y a une base de loisir et un parc de stationnement. Suite à l’abandon du projet dans les années 1970, un petit lotissement a sauté de terre… comme par hasard. La ville était tenue en ce temps par « un ancien cheminot », la société concurrente au tégévé, alors à turbine gaz… de Lacq (une catastrophe industrielle (le projet de train et l’exploitation de la poche de gaz)).
Loin de votre serviteur l’idée « d’opposer les modes » ou de dire que l’un valait mieux que l’autre, mais le même élu a longtemps promis de faire « un musée » de l’aérotrain ; les promesses ne valent qu’auprès des oreilles qui les croient (la même personne défend l’idée d’une déviation inutile et, son fils est devenu propriétaire d’une voiture du « métro aérien » de Chateauneuf/Loire, avec appel à la subvention pour le restaurer pour en faire un… musée).
Il est vraiment dommage que la plate-forme ne soit pas mieux mise en valeur. Elle pourrait de fait être utilisée comme espace d’exposition en plein air avec des panneaux explicatifs du projet et pourquoi pas une borne multimédia ou la possibilité de monter sur le monorail pour le parcourir sur quelques mètres.
Ce n’est pas l’idée du siècle, mais le patrimoine industriel et technique est un patrimoine à part entière. Ce rail est unique en l’état et des brevets tirés de l’expérience, aussi malheureuse soit-elle, sont en exploitation à ce jour. Il ne faudrait tout de même pas oublier que c’était l’une des premières fois que l’humain s’affranchissait de la roue pour se déplacer sur terre.
Dire, raconter, faire connaître est un excellent moyen pour comprendre le monde et éviter de (re)faire ou dire n’importe quoi, par exemple, que le rail est un aqueduc. Orléans est une ville qui préfère les rumeurs à la culture, même scientifique.
Pour comprendre un peu de la technologie développée, il y a cette vidéo :
Beaucoup plus — trop — enthousiaste que votre serviteur, un reportage de RFI, « les 3 vies du monorail » :
Bâti en 1968, le monorail d’Orléans est d’abord la voie d’essai d’un aérotrain qui dépasse les 400 km/h. Mais le choix du TGV par la SNCF lui sera fatal : le monorail change de destination, devient galerie, support, décor…
Il y a des images du monorail, quelquefois accompagnées de micropoèmes, cachées dans ce tiroir (>fr-bécancaneries).
Blanc immaculé.
Carte et territoire.
Envie de pisser.
[…] il y a dans cet album un décor sous la forme du rail de l’aérotrain, un rail et le petit monde de l’enfer pavillonnaire avec son semblant de vie. Ceci sans oublier les années 90 qui sont assez bien rendues au final, entre la zone, les BX-Fuego-R5 et Benny B […]
Par ailleurs, l’ambiance générale de cette bédé fait furieusement penser au western beauceron « Les premiers les derniers » (>fr-fiche Allociné)
L’aérotrain a été un des sujets de billet chez Olivier Razemon (>fr)
Et dans un esprit un poil semblable, il est cité dans ce billet :
Même si cela doit décevoir les inventeurs de l’Hyperloop, ou de ces nombreux « trains » à sustentation magnétique, ou même de ces trains sans conducteur (la belle affaire !), il leur faut se faire à cette réalité : des innovateurs des XIXe et XXe siècles ont déjà tout pensé, tout imaginé, tout essayé… Et tous ont échoué car leur invention, qui résolvait certes tel ou tel point technique, ne tenait aucun compte de la réalité ferroviaire déjà existante depuis des décennies et aurait exigé, pour être utilisée, l’insensée destruction ou la coûteuse réadaptation de l’ensemble du ferroviaire existant.
Un cahier numérique remarquable (>fr)
Rien.
Il y a une heure à rattraper, et pour ce faire, rien ne sert de courir, il faut partir à bon moment… et écouter de la musique
😀
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