Un « top » des équipements cyclables — Orléans 2021

Aussi certains que fleurissent les marronniers en automne, les flops et les flops en forme de bilan de l’année écroulée — sous les tonnes de peinture — sortent en hivers, ce billet en est donc un.

Pour commencer, un petit publigâchage : il n’y a pas eu création d’équipements de qualité à Orléans en 2021, pas plus qu’en 2020, 2019, 18, 17… le dernier équipement de qualité a un peu plus de 30 (trente) ans et c’est la liaison Thinat-La Source.

Qualité

Par équipement cyclable de qualité, il faut entendre : fluidité, praticité, intégrabilité (à ce qui est en amont et en aval), agréabilité, normé… Ça fait un peu langage de propagandistes, non ?

Par équipement de qualité, il faut comprendre :

— réalisé en ligne droite continue (sans passage de droite à droite) ;

— situé à droite, dans le sens de circulation (le sens de circulation des véhicules en Europe continentale) ;

— conçu sans bordures, malgré la légende du fil de l’eau ;

— étudié pour la circulation d’une bicyclette solo, d’une randonneuse avec sacoche, d’un vélo-cargo, d’un tricycle, d’un vélo tractant une charrette…

Par équipement de qualité, il faut entreprendre :

— de respecter les quelques textes si peu contraignants voté en local ou étudié à l’échelle nationale (plan vé-é-èl’-hoooooo ! Céréma…) ;

— de publier son référentiel « aménagement » afin que pour les aménagements à venir, les riverains, les VUSistes puissent dire « d’accord, l’aménagement que vous nous proposez est aussi bien que celui de la rue Lamartine, merci monsieur le maire, merci madame la mairesse, vous etes quelqu’un de parole qui n’opposez pas les modes de déplacement, je revoterai pour vous, merci pour la place à 5000€00 dans l’espace public, non, c’est trop » ; inversement, les cyclistes, les piéton⋅ne⋅s diront « ouais, encore une merde ! Mais vous n’avez rien compris aux enjeux de la mobilité entre la gare et la desserte des équipements scolaires, sportifs, culturels de l’endroit » ;

— de ne pas croire devoir re-inventer la piste cyclable à chaque goudronnage ;

— de regarder quelques films réalisés aux Pays-Bas et se dire une bonne fois pour toutes « si cela n’existe pas aux Pays-Bas, il n’y a pas une seule bonne raison que cela existe ailleurs en Europe… bonne nouvelle, la cité johannique est dans l’Union » ;

— de circuler avec des enfants aux heures de pointe, les samedis après-midi… comme le disait un mafieux « la peur doit changer de camp ! ».

En Or

Cela a été dit, il n’y a pas eu d’équipements de qualité réalisés à Orléans et dans l’agglomération cette année. D’ailleurs, le classement des flops va être fait selon les 22 villes de l’agglomération.

Nihil novi sub sole

Rien de neuf ou de bien transcendant dans les villes suivantes qui n’ont souvent été parcourue qu’une seule fois dans l’année :

Boigny-sur-Bionne : le centre a été bétonné à neuf (avec quelques plantes en pot pour verdifier), le sens de circulation a été modifié, rien n’a été fait du point de vue « vélo ». Note : une grande partie de la circulation se fait sur les trottoirs ou dans d’étroites bandes « piéton + vélo (bidirection) » (en sortie de ville, dans la zone (aménagement départemental)). Rien d’extraordinaire.

Bou : découverte d’un double-sens lors des réunions secrètes dominicales. La anse est circulable pour le loisir.

Chanteau : une visite unique au printemps et se perdre sur le circuit vétété… pour cause de fleurs vues au sortir du tunnel sur la voie de chemin.

Poésie minimaliste :

Fleurs

Odorantes

Respirer.

La Chapelle-Saint-Mesmin : rien devant la petite salle municipale pour stationner un vélo lors d’un spectacle de théatre, rien… de plus que le parc de stationnement de l’ancienne maison de retraite.

Chécy : aime faire circuler les cyclistes sur les trottoirs dans la zone (aménagement départemental). Rien d’extraordinaire.

Combleux : votre serviteur a trouvé moyen de « perdre » le fil du canal en rentrant la nuit tombée 🙂

Marigny-les-Usages : une traversée unique, sur la route. Rien d’extraordinaire.

Ormes : traversée en rentrant du boulot, les soirs d’été. Rien d’extraordinaire.

Saint-Cyr-en-Val : traversée en automobile avec le soleil rasant matinal. En adaptant sa vitesse, point de problème. Rien d’extraordinaire.

Saint-Denis-en-Val : Rien d’extraordinaire.

Saint-Jean-de-Braye : la rue de Fredeville a oublié les cyclistes dans la tranche achevée, les chemins en parallèle, comment dire, ce sont des… chemins.

La ville avait un début de réseau il y a 30 ans (selon une informatrice), mais ce réseau — lycée, zone — n’a jamais été (re)travaillé : largueur, suppression des bordures, continuité, augmentation des dessertes (théâtre, mairie, château…).

L’arrivée du tramway n’a en rien arrangé les choses puisque cela s’est accompagné de trace de peintures sur les trottoirs, de panneaux farfelus, de « truc » à angles droits dans « l’éco quartier ».

Saint-Jean-de-la-Ruelle : la salle des fêtes a terminée sa quatrevingtization. Il y a même des cyclotouittos (militants fauxcialistes ?) pour trouver l’endroit bien aménagé. Et que dire du double-sens invisible, que dire des trottoirs non-différentiables de la chaussée, que dire un peu plus loin, dans le même quartier, d’une chaussée entièrement bitumée à neuf avec des traces intermittentes entre trottoirs, bordures et caniveaux, que dire sauf « c’est lamentable ».

Saint-Jean-le-Blanc : la rue Demay est en réserve pour 2022, mais déjà, le trottoir est assez confortable pour poser son VUS. Quoi dire des figurines infantilisantes posées comme un chien fait sa merde… sur le trottoir et en d’autres endroits de la ville, sauf que c’est du plus beauf effet.

Saint-Pryvé-Saint-Mesmin : une traversée unique. Rien d’extraordinaire.

Semoy : rien d’extraordinaire en dehors de la découverte des figurines infantilisantes « c’est moche, ça doit coûter une blinde et ça n’est utile en rien ».

L’ensemble de ces villes a été traversé lors de circuit plus ou moins touristique, sur le modèle de Roger Toulouse (>fr) ou des spomenik installés le long de la ligne 1 du tramway par l’ex omnipotent :

De ce fait, peut-être que des équipements de qualité éclos en 2021 sont demeurés invisibles car bien cachés ; dans ce cas, merci de me le faire remarquer gentiment en commentaire, je passerai en dire du mal en 2022.

Fleury-les-Aubrais

Enfin une ville qui a procédé à plusieurs aménagements offrant par là, la possibilité d’un classement.

Pas d’équipements en or.

Un équipement en argent avec une rue J.Jaurès passée en sens unique et création du double-sens pour les cyclistes (pas certains que les trottoirs soient toujours d’une largeur confortable pour les personnes en fauteuil, quel gâchis que l’équipement de la rue J. Guesde perpendiculaire réalisé il y a ~4ans).

Un équipement en bronze pour la rue du 11 novembre, elle aussi équipée d’un double sens, d’un appel cycliste en fin de bande, mais, sur la longueur, les endroits où le stationnement a été maintenu sont anxiogènes car les automobilistes ne ralentissent pas et roulent sur la bande même si un cycliste est présent. Quel dommage ne n’avoir pas repris l’ancienne partie de la rue (niveau bibliothèque) aussi bien pour la bande bidirectionnelle peinte au sol, pour la signalétique idiote dans le sens de circulation, les bordures devant la bibliothèque ne donnent pas envie d’aller attacher sa monture le temps d’une rencontre, d’une exposition…

Un équipement de merde rue de Curembourg, déjà moqué ici (>fr).

Et pour finir, un endroit qui sera commenté par d’autres et a déjà été « trollé » sur le réseau de l’oiseau bleu, la grosse perte pour la cyclamabilité du quartier gare avec la soumission au dogme automobiliste dans la rue Lamartine.

Nous sommes bien d’accord que l’ensemble s’entend du tunnel de l’ardoise (bandes peintes) jusqu’à la rue E.Zola (entreprise, établissement scolaire, piscine, vers le centre-ville…), pas uniquement l’embryon de vélorue détruit. Cyclamabilité : priorité donnée aux piétons, puis aux cyclistes, limite du gabarit des véhicules motorisés, limite de vitesse, suppression totale des bordures… oui, cela fait beaucoup !

Ingré

Les 2 tunnels réalisés par la société autoroutière sont en argent, ils seraient en or s’ils étaient signalés et accompagnés de jalonnement.

Le 3me cadeau de la société autoroutière passe au-dessus de l’autoroute ; quel dommage de ne pas avoir insisté pour avoir un équipement de part et d’autre de la chaussée. Pour insister, il aurait fallu avoir un interlocuteur digne de ce nom. A priori, ni le maire d’Ingré, actuel préposé aux pictos « vélo » ni son prédécesseur qui brillait par la vacuité de sa présence ne semblent avoir parlé plus haut que le tintement des coupelles de champagne lors de la signature du contrat.

Le truc est non emprunté ici (>fr).

Gros équipement de merde avec la départementale sur laquelle a été opposé les modes, avec la voiture reine.

Mardié

Pas véritablement d’équipements à évaluer, mais une partie du lieu est le théâtre de la folie destructrice de la nuisance départementale.

Adieu le bois, bonjour la pollution sonore, visuelle.

Au cours de 2022, il faut vraiment que des photographes aillent sur place pour documenter la destruction du lieu et celle de « Loire à vélo », pour dénoncer le saccage à l’UNESCO et faire perdre l’étiquette « patrimoine mondial » à Loire de Jargeau jusqu’à Mer (autre chantier inutile).

Olivet

La petite giscardie du sud a peint des coronapistes. Pas mal, mais le moment (fermeture d’un pont) semble avoir été mal choisie, cependant dans la presse il y avait les témoignages des commerçants qui ont perdu du chiffre d’affaires (et le problème, c’est le vélo, pas l’ambiance générale) et des témoignages d’automobilistes qui râlaient car obligés de passer par le centre-ville. Faudrait savoir !

En cas d’aménagement définitif, il y a des points à revoir rue Jules Marie Simon (circulation sur un trottoir, comme souvent dans Olivet). La passerelle est imprenable en venant de la rue Hème.

Comme la presse locale raconte souvent n’importe quoi, dès qu’elle claironne des « pistes cyclables » rue Barbier par exemple, il est certain que c’est 3 pictogrammes pochés à la suite d’une opération de rétrécissement des trottoirs et de com’ ; il suffirait d’envoyer une personne en reportage.

Orléans

Liste trop longue.

L’antienne locale est « améliorer c’est insécuriser » dans des créneaux improbables, des écarts inutiles et dangereux de droite à l’extrême droite.

Les sévices prennent les cyclistes pour des con⋅ne⋅s, avec pose de bordures n’importe où, un exemple, le pont G5 : au temps des voitures, pas de bordure pour la voie nord-sud ; cette voie devient un équipement cyclable, hop, les sévices posent une bordure (et c’est très mal réalisé avec une bordure basse d’une largueur inférieure à la largeur de la chaussée), d’une oreille…

La cité johannique jouait avec ce « truc » sa carte de crédibilité en cyclabilitude, c’est raté.

Rien n’a été fait ailleurs dans la cité. Par exemple, au sortir du tunnel sous la trémie place d’Arc, à la rencontre des rails, le « joint de dilatation » est très pénible sous la roue d’un cycliste. Même endroit, descendre du parvis (ancien cinéma) pour utiliser la bande peinte dans le giratoire, c’est rencontrer une bordure haute de 20 ans… sauf à circuler au milieu des piétons et ne pas utiliser la bande du giratoire. Etc. etc.

Rien ne sera dit sur la guéguerre des 3 droites à Orléans, parce que à  « je nuirai plus que toi, il ne faut pas déshabiller un ex maire pour habiller l’autre » et nos pseudos amis du jour étaient bien muets l’intérimaire au pouvoir. Pour rester sur la partie politique, la liste amie avec le parti du chien est pour nous faire rouler dans le caniveau… bref, nous sommes dans la crotte pour ne pas dire la merde !

Et cette équipe veut nous fourrer sous la roues des « bordures » pour protéger « les bandes peintes », à voir dans le bilan 2022 !

C’est un billet de fin d’année, pas de méchante humeur 🙂

Saint-Hilaire-Saint-Mesmin

L’idée de la coronapiste sous la forme de chaussidou est bonne, mais la longueur de la chose — presque 1,5 km — rend l’ensemble dangereux, avec un faux sentiment de sécurité ; le chaussidou est un bon équipement sur 200/300m de voirie, pour relier 2 équipements, ce qui n’est pas le cas présentement. De plus, beaucoup, beaucoup trop d’automobilistes roulent n’importent où en l’endroit, le chaussidou ne leur a jamais été appris ni à l’auto-école, ni dans les feuilles de choux municipales ou mégalopolitaines.

Saran

La dépose des « au pas », le petit tour dans la ville un samedi matin avec élus, conseillers et enfant laissent entendre une amélioration dans les temps à venir, pas un futur radieux, malheureusement.

Pas d’équipements en or, rien en argent, rien en bronze cependant.

La rue du lac est, comme votre serviteur l’avait annoncé en réunion, un trottoir déguisé en voie verte (de nulle part à pas loin, revêtement désagréable par temps de pluie, bidirectionnel dans une zone urbaine), c’est mauvais pour ne pas dire raté. N’en déplaise à un certain élu depuis très/trop longtemps, le soir de la réunion, il y avait un automobiliste stationné « malgré la bordure haute » sur le trottoir de la route de la fontaine St Martin (je dois avoir la photo dans l’intelliphone).

La rue des jonquilles a été coupée deux fois de plus, le machin bidirectionnel n’était déjà que dans la catégorie « c’est mieux que rien », maintenant, il pointe dans la catégorie « dangereux ».

L’opération de rétrécissement des trottoirs de la rue Debacq connaitra la folie des pictos et des flèches en 2022.

Du positivisme b*rd*l !

Bon d’accord, avec l’absence de lumière, je ne suis pas de la plus gaie compagnie du monde, mais je me soigne.

Je pourrais dire que j’ai sauvé une souris d’une mort certaine en bloquant la circulation afin qu’elle traverse à nouveau la chaussée et qu’elle puisse regagner son bout de pré, saine & sauve — comme quoi la légende noire qui me fait écraser les écureuils dans la forêt est une rumeur…  :

ratta

Mais, je vais terminer sur la surprise, le même jour, de voir un conducteur de chez Sécuritas me doubler pour ensuite prendre le temps de me laisser circuler dans la bande étroite peinte par la mairire d’Orléans pour fluidifier, avant de lui-même tourner à droite. C’est le code de la route, mais cela fait énormément plaisir :

Rendez-vous peut-être demain avec un bilan de l’année par mois et par moi 🙂