Théorème de J.B. Corot : « la ville de Copenhague est équipée de 350 km de pistes cyclables surélevées, séparées de la route et très sûres » dont plus de 550 km font les trottoirs d’Orléans et son agglomération.
3 petits bouts d’itinéraires au cours desquels un trottinetiste* me course, je course sans le vouloir une bagnoliste et nous nous coursons sans le savoir un cycliste et ma pomme.
Par course il ne faut point entendre celle qui nous conduit aux champs Élysées, c-à-d une partie des enfers selon les mythes grecs, mais plutôt cette façon que chacun⋅ne a de se mouvoir dans l’espace, un peu à l’image de la micro-aventure arrivée à Mark Wagenbuur et relatée ici (>fr J-à-V) :
Mais elle était là, presque 5 minutes plus tard ! Elle avait pris un chemin plus court que la véloroute qui traverse le village de Ressen. Ce qui m’a laissé pantois.
_ _ _ _ _
* dans la culture populaire un trottineur est un cheval qui trottine, un taxi qui tire sur les kilomètres et c’est un des surnoms donnés à l’anti-monte lait. Je pense que l’usager de la trottinette, même électrique doit être un trottinetiste. Oui, j’me pose des questions existentielles de bon matin !
La personne en trottinette me suivait depuis la gare de Fleury — Est-elle descendue du train ou du tramway pour me laisser placer le mot intermodalité dans ce billet ? Est-elle venue depuis la ville centre en passant par le massacre des promesses de non-opposition des modes de la rue Lamartine aux places de stationnement à +5000€00 ? — et elle me double une fois tournés touts deux dans la rue J.Ferry.
En monovitesse, je la suis à bonne distance puis, le très léger relief et sa motorisation aidants, dans la rue du bois « saleç », elle me distance.
Passée la voie de chemin de fer, je prends la rue des Bruères, elle, elle prend la rue du chêne Maillard.
À la sortie de la rue du chat, je me retrouve… devant le trotinettiste un temps, celui du nouveau déplacement.
Je tourne rue Debacq pour voir l’étendu des dégâts suite à la non-création de trottoirs larges et plats ou encore d’aménagement cyclable de qualité. Je tourne ensuite rue du hameau, je tourne sur l’absence de trottoir traversant, un équipement qui aurait pu permettre une « liaison douce » du quartier Maillard jusqu’à l’espace de divertissement. Je tourne et roule pour finalement recroiser notre personne à trottinette qui circule maintenant sur la voie verte de la tuilerie.
Par chance, il ne sera pas renversé lors du passage de droite à droite (cette voie verte est un équipement de presque qualité entre 2 giratoires, mais il y a un danger dans ce changement de côté de circulation (réalisation du conseil département du Loiret, une nuisance ne vient jamais seule)).
Sur cette loupe, mon trajet est en vert, celui de la seconde personne est en orange.
2 billets « dans le coin » :
Au sortir d’une absence d’équipement de grande qualité, j’ai un panneau « arrêt » (marqué « stop » puisque la ville de Saran est vendue au capitalisme américain mortifère). Le référentiel à roue conduit par madame tartignolle s’arrête pour me faire signe.
Pluto est l’ami de Mickey et je suis plutôt « légaliste » autrement dit, je lui montre le panneau qui m’oblige et lui fait signe de passer. J’imagine cette personne laisser des commentaires sur fessebouc « j’ai voulu être gentille avec un cycliste alors que je promenai Khaled, le cycliste nous a fait des signes… ».
Une fois le tank passé, je continue mon chemin via le chemin de la caillerette, au milieu du parc des sports et des déchets, en direction de ravin de la mort.
Quelle surprise au Bois-Joly de voir que, « une voiture » était obligée de me céder le passage avant de tourner allée Loquet.
Je ne veux pas jouer les moralistes MAIS, à vélo, il y a 900m entre le probable point gardiennage et le probable point pavillonage, 900m de temps passé en plein air, 900m d’expérience avec les enfants en toute sécurité, 900m de choses à ce dire, 900m sans écran, 900m d’activité… En auto, il y a +1,5km, le carburant ne doit pas être assez cher.
Il y a 2 catégories de cyclistes urbains, les bons et… non, ça, c’est les alcooliques… il y a ceux qui sont au parti fauxcialiste et qui suivent scrupuleusement les flèches infantilisantes et infamantes sur les trottoirs et ceux qui roulent sur la route comme tout usager adulte d’un moyen de locomotion.
Ce soir-là, un cycliste avait fait l’un des trottoirs de Coligny ; moi je longe le centre des impôts, rue des Murlins, sur la roue pour éviter les piétons, les barrières et l’inutile crochet sur 300m.
Nous sommes donc deux à attendre pour traverser, lui, comme un piéton (il a plus de 8ans) ; moi, avec les autres adultes véhiculés.
Le feu passe au vert, je traverse pour prendre l’étroit double-sens de la rue des Murlins quand l’autre cycliste doit attendre la fin de l’écoulement du flux de voiture dans la même rue 😀
Bref, roulons.
Arrivé à la bibliothèque, libre de voitures ce soir-là, je m’installe dans le sas vélo pour prendre les boulevards. V’là t’i pas que casque jaune arrive traverse le carrefour pour prendre la rue Bannier.
Pour que je le rattrape au giratoire de la cathédrale, il est probable qu’il soit passé par le Martroy, histoire de souffrir un peu plus peut-être.
En passant par le médiocre équipement des boulevards (voie bus, puis bandes étroites, crevasses dans la chaussée, voie indéterminée puis bande étroite), après avoir respecté les feux (points noirs sur la loupe) et les priorités (points bleus), il semble anormal que je le rattrape.
Il n’y a pas vraiment de conclusion à tirer de ces trois petites expériences vécues le cul sur la selle.
Mark Wagenbuur après avoir été pantois mesure les distances et tient ces propos :
Il est assez étrange que la principale piste cyclable traversant le village soit plus longue qu’un autre itinéraire que l’on peut emprunter.
Des propos assez abscons pour nous autres à Orléans.
Une Orléans dépourvue de pistes et d’un réseau cyclables de qualité, même pas un embryon hors la liaison Galloux. Quand par malheur, il y a 300m de mal aménagés, ce sont toujours 300m d’équipement peu cyclable, 300m déposés ici ou là dans un plat de spaghetti préparé par les nounouilles locales.
Comme toujours, je me suis bien amusé à te lire.
Et c’est marrant que tu te sois arrêté sur « pantois » qui est une manière de surtraduction d’une formulation plus impersonnelle : « Weird that that is even possible. »
En traduction comme à vélo, on prend parfois quelques libertés… 😎
J’aimeJ’aime