Théorème de J.B. Corot : « la ville de Copenhague est équipée de 350 km de pistes cyclables surélevées, séparées de la route et très sûres » dont plus de 550 km font les trottoirs d’Orléans et son agglomération.
Et pas un n’a voulu recevoir un pue-la-sueur en leur antre ; ils m’ont congédié et j’ai été viré.
Non, je plaisante !
Publigâchage, les clients se fichent de votre moyen de transport, fin du billet !
Ce billet ne nécessite pas que vous m’envoyez un lien vers les « boites à vélo » (>fr), je ne suis pas, encore, concerné par l’affaire.
Pour la société qui m’emploie, si se rendre chez les clients à vélo n’est pas un problème physique en lui-même, enfin, pour votre serviteur et dans les limites de l’absence d’un réseau cyclable de qualité dans l’agglomération d’Orléans, il n’en va pas de même pour la petite question de « l’image » renvoyée par l’acte de pédaler pour avancer.
« Orléans est une ville qui regarde l’entrain du vélo passer » est un sous-titre d’un billet de ce jouèb ; beaucoup d’entreprises sont encore soumises aux dogmes :
« le vélo est un truc de « bobo » du centre-ville habillé de toges tissées de poil de chanvre, bouffeur de quinoa et écraseur de chaton »
et par glissement dans la réflexion :
« ce n’est pas un truc sérieux ».
Avec la hausse du prix des carburants et la répercussion de celle-ci en frais de déplacement, certains clients sont devenus sensibles à des notions oubliées, tant :
« l’intervention sera faite lors du passage du technicien dans votre canton »
que :
« livraison groupée »,
sans rien dire des fausses urgences du « tout de suite ».
En plus de la hausse des prix du carburant, il se trouve que nous avons un véhicule hors-service, ce qui fait que le « mulet » ne m’est plus disponible.
Fin du paragraphe #3615mavie.
Orléans est une ville cyclable, puisque pourvue d’un relief aussi plat que l’encéphalogramme de sa politique « vélo », une politique cyclable qui rend la cité johannique peu cyclamicable.
Votre serviteur joui d’une certaine cyclabileté, cependant l’exercice d’évitement des non-équipements mis en place localement devient de plus en plus compliqué.
La trace montre à peine plus de 5 km, rien d’extraordinaire en soi.
Au départ, il est très facile d’éviter le canicrotte du boulevard par un contournement du théâtre de la comédie humaine & de l’hôtel où des humains jouent une comédie si peu théâtrale. Ensuite, pour éviter l’équipement construit sur un modèle des années (19)50 de la circulation des cycles, il faut poursuivre dans le quartier St Marc jusqu’à un « sens interdit » bien limitatif dans la stratégie d’évitement. Encore une fois, cette avenue est pourvue d’un équipement presque qualitatif, ce qui la rend désagréable aux roues ce sont les multiples bordures en des intersections bien peu amicales, des arrêts de bus si peu contraignant pour la circulation automobile… sans oublier le dernier segment qui n’est toujours pas terminé depuis +20ans.
Le premier client du jour est situé sur cette avenue, et il en va du cycliste comme de la vache, le plus court chemin entre 2 points est le rêve.
Un rapide tour de son parc de stationnement, aérien, me le montre peu avenant. Je sais qu’il possède un râteau en sous-sol, mais je n’ai pas la clef et je préfère donc accrocher ma monture à son mobilier urbain.
Après mon intervention, je découvrirai 2 arceaux posés à proximité d’un arrêt de bus. Peu pratiques, pas visibles, je ne regrette pas de les avoir ignorés.
Le second client, si l’on regarde la carte et si l’on en croit l’aménageur, est dans le prolongement de l’avenue.
Sauf, sauf, sauf que pour sauver ma peau, je ne suis pas sans savoir que, entre le giratoire de la cité de l’agriculture et le nouveau collège, le trottoir+bande d’environ 2m50 se réduit comme peau de chagrin, pour ensuite être réduit à 1 petit mètre, sans oublier les encarts de stationnement (un équipement des années 50 où a été oublié la circulation des piétons et la possibilité du cycle). C’est là que « une bonne connaissance globale du territoire » peut prendre une grande importance, et pour cela, rien ne vaut une loupe du trajet emprunté :
Je ne vais pas raconter les autres rendez-vous en ce matin, pas plus que l’ensemble des rendez-vous de cette opération, pris essentiellement en matinée pour des questions d’organisation personnelle et vélocyclopédiquement.
Il m’avait été demandé, comme au quotidien, de faire attention à vélo ! J’ai depuis longtemps cessé d’expliquer que ce sont les automobilistes qui tuent les cyclistes et les piétons, rarement l’inverse.
Il m’avait été, insidieusement, demandé de « dissimuler » ma monture, ce que je n’ai pas fait pour la bonne raison que voilà : les immeubles dans lesquels j’intervenais, quand ils avaient un « garage » pour vélo, celui-ci prenait la forme d’un râteau casse-roues, jamais celle d’un arceau. Je ne pouvais cacher ni ma monture puisque le râteau était souvent posé devant l’entrée des immeuble, ni ma déception suite au peu de considération faite pour les « déplacements doux » (ceci est un langage de publicitaire et de politique, utile pour la com’, c’est un cache misère du non-respect des piétons, des cyclistes). De plus, cela a été l’occasion d’échanges sur la place du vélo en ville et dans l’entreprise, uniquement parce que je suis bavard, ceci est en rien lié à ma fonction.
La cliente principale de l’opération a été agréablement surprise de ne pas voir figurer des frais de déplacement exorbitants. À elle de faire poser des équipements de qualité maintenant.
Pas un⋅e client⋅e ne m’a vu arriver en nage malgré la lourde sacoche… accrochée au porte-bagage, ce qui est sa fonction.
Pas un⋅e client⋅e ne m’a vu ne pas arriver à l’heure…
Bref, avec une infrastructure de qualité, j’aurai été capable de faire un client de plus par matinée, mais ceci est de l’organisationnel.
Il y a haiku et haiku, un peu comme le bon et le mauvais chasseur.
Il copie les grandes lignes de cette micropoésie d’origine japonaise, mais il n’en respecte pas la forme.
Exemple :
Ce n’est pas celui auquel il est fait référence dans le paragraphe précédent, c’est le système d’exploitation informatique d’une légèreté à « reviscoler » un ordinosaure… et un prétexte à ce billet relativement anodin.
Ce billet a été tapé sous CalligraWords (sans correcteur efficace, merci de votre indulgence. Calligra est un logiciel de qualité, simple dans sa présentation mais sa prise en main peut paraitre laborieuse aux personnes habituées à LibreOffice par exemple), les captures d’écran précédentes sont celles du navigateur des internets WebPositive (la navigation est très perfectible. Les cartes capturées proviennent du site du SCASB).
Au final, Haiku OS est un système très léger, très très rapide, suffisant pour des fonctions basiques.
Cependant, attention aux réglages un peu fastidieux et à quelques habitudes déroutantes (par exemples, le copier-coller se fait avec « [alt][c] – [alt][v] », les accents propres à la langue occitane sont placés… étrangement).
Comme en matière de politique cyclable, c’est une question de volonté !
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