Théorème de J.B. Corot : « la ville de Copenhague est équipée de 350 km de pistes cyclables surélevées, séparées de la route et très sûres » dont plus de 550 km font les trottoirs d’Orléans et son agglomération.
Il fait un chaud, vous savez où trouver de l’ombre, voici quelques suggestions de lectures sur une thématique plus urbaine que cycliste, mais l’un va en partie de pair avec l’autre, surtout dans une ville bloquée dans les années (19)70.
Présentation de la collection sur le site de l’éditeur (>fr)
« Dyschroniques » exhume des nouvelles de science-fiction ou d’anticipation, empruntées aux grands noms comme aux petits maîtres du genre, tous unis par une même attention à leur propre temps, un même génie visionnaire et un imaginaire sans limites…
Lire à l’ombre d’un arbre, d’un bosquet, dans un parc ombragé est un plaisir estival, gratuit, non violent, apaisant.
Cependant, personne ne doit ignorer qu’un massacreur à la serpette sévit dans les rues grises de la cité johannique et marque ces êtres vivants d’un insigne fluo pour les envoyer à l’abatage et laisser place libre aux parcs de stationnement.
Dans les démocraties modernes, de type « nord de l’Europe / protestante », qu’un ministre soit découvert avoir triché au bac, qu’une ministresse se paye une friandise avec sa carte bancaire « parlementaire » et, par honneur, par fierté, par devoir, par considération envers la fonction… sous la pression également, il en va d’une démission.
Dans la république de la France, les ministres, préfets, élu⋅e⋅s locaux… quand il est découvert… rien !
En local, règne un micro-Néron en jupette de pneus découpés avec pour couronne 2 essuie-glaces tressés et pour lance un levier de vitesse, un sous empereur à la particule fine suivi par une cohorte de véhicule d’un autre âge qui aime à repasser en automobile sur les arches du vieux pont en souvenir du temps béni des cliquetis. Animé d’une haine toute beauceronne de l’arbre — le feuillage empêche la pousse du blé donc le remplissage de la lessiveuse —, choqué d’avoir été pris le doigt dans l’encrier d’une fausse signature d’un titre officiel de « meilleur ouvrier », le micro-Néron se venge sur les arbres municipaux :
Craignant qu’ils ne subissent les mêmes dégradations que les tilleuls de la place Domrémy, un Orléanais […] a demandé au maire d’Orléans, Serge Grouard, « la suppression du stationnement automobile le long du jardin des plantes […]
La réponse de l’empereur des particules est publiée par MagCentre (>fr)
Que dire de ce commentaire sous le billet :
« Sachez qu’un arbre ça absorbe le CO2, donc une voiture qui s’arrête et qui démarre sous un arbre, ça nourrit celui-ci. »
Il se dit que le ginkgo biloba du jardin des plantes a survécu aux dinosaures, à la bombe atomique… je ne sais rien des bombes présentes dans l’orléanais, mais il est resté localement un dinosaure qui pourrait bien faire un sort à icelui.
Un livre de Kate Wilhelm, parue en 1970, il décrit une époque où l’amour de la nature est synonyme de folie.
« Jan, s’il te plaît, retournons tous les deux dans la tente. As-tu déjà passé une nuit en entendant la pluie au-dessus de ta tête ? As-tu déjà vu tomber de la neige bien blanche qui ressemble à un tapis éblouissant ?
— Tu sais bien que non.
— Quand nous rentrerons à la maison, nous nous retrouverons au soixante-deuxième étage, avec quarante-sept autres étages au-dessus de notre tête. Nous ne verrons tomber du ciel que des particules de poussière qui s’accrocheront à nos fenêtres ou à nos vêtements. »
Dans un monde surpeuplé, des expéditions sont menées dans l’espace-temps afin d’exploiter les richesses d’une époque au bénéfice d’une autre.
Un jour, une mission découvre « un futur vierge ». Alors que l’ensemble de l’expédition est angoissé par le silence d’une forêt de séquoias géants, un biologiste contemple ce nouveau monde.
ISBN : 978-2-36935-515-1 | 64 pages
Un livre de Damon Knight, paru en 1954, dans lequel il se parle d’un monde où l’humain s’émancipe de la machine pour vivre en symbiose avec la nature.
2064. Trente ans plus tôt, le monde moderne, électrique, industriel et mécanique, a bien failli disparaître. Seules 22 mégacités sont parvenues à préserver, coûte que coûte, ce mode de vie.
Face à elles ? Les Bourbeux ! Une civilisation rurale et tribale dont les techniques sont issues d’une coopération avec la nature. Lorsque le grand New York vient à manquer de métaux, ses dirigeants envoient un émissaire à la Campagne, pour troquer ses gadgets sophistiqués contre des matières premières.
Beaucoup à prendre et à jeter dans ce récit où sont évoqué diverses évolutions de « la science », sans réelle critique objective du mésusage possible de celle-ci. Des points de vue très bien imagés et très actuels sur la rentabilité ou les loisirs sont développés dans ce court roman.
À travers quelques descriptions de New York, la modernité est moquée un peu à la façon d’un Jacques Tati dans « Playtime ».
Un livre drôle, très fin, subtil, même si le manichéisme des différents modes de vie est parfois caricatural.
ISBN : 978-2-36935-085-9 | 160 pages
Un livre de Marion Zimmer Bradley, paru en 1955. L’autrice imagine une société d’abondance frugale soustraite à l’empire de la technologie.
L’équipage du « Homeward » a réussi son retour vers la planète-mère, la Terre, après 130 ans de voyage. Après une telle séparation, ils s’attendent à trouver sur Terre une technologie sur-développée et une humanité colonisatrice d’autres planètes. Mais la désillusion est grande : le concept de nations n’existe plus, le fédéralisme et l’autogestion régissent la prise de décision collective, la science semble avoir disparu au profit d’une économie primitive fondée sur la commune et l’agriculture, et le véritable progrès est celui de l’épanouissement humain.
Le rejet de la croissance économique illimité dans un monde qui lui, l’est, limité, et la critique de la technologie pour la technologie au détriment de l’utilité pour le commun, sont les principales caractéristiques de ce petit livre à la lecture très rafraichissante en ces temps de crise.
Ce n’est pas un bréviaire de l’idéologie de la décroissance, simplement un manifeste.
ISBN : 978-2-36935-233-4 | 144 pages
La galerie Danysz expose « Tumultes » à la Collégiale St-Pierre-le-Puellier, jusqu’à la fin d’août 2022.
Des œuvres de 7 artistes contemporains sont présentées pour dire/montrer/interroger le monde actuel dans les rapports qu’entretient l’humain avec la nature.
« Tumultes évoque ce bruit de fond qui s’installe dans le paysage et prend de l’ampleur, révèle Stéphane Guerreiro, co-commissaire d’exposition. Il y aussi cette idée de rumeur du monde. »
Sept artistes d’aujourd’hui expriment comment la nature se manifeste et s’exprime, comment l’homme l’entend et reçoit son message. À travers leurs œuvres, ces citoyens du monde éclairent chacun à leur manière l’enjeu écologique, pas de manière scientifique ou documentaire, mais avec leur instrument de prédilection, leur art : vidéo, photo, performance, installation. Différents médiums empreints de leur sensibilité révélateurs du monde qui nous entoure, avec cette idée chevillée au corps et au cœur d’un art contemporain qui interroge, qui véhicule des émotions.
Le livret de l’exposition, le carnet des textes de présentation des œuvres, des photos de qualités, un film sont disponible dans ce lien (>fr-mairie d’Orléans)
Quelques images publiées sur mon compte chez le mammouth (>fr) :
« L’avenir est un risque pour nos cœurs »
Dans le passé, 2020, j’avais déjà acheté et lu des livres de cette collection, un poil cher pour l’édition papier, mais la présentation et la remise dans le contexte de l’époque des textes, les suggestions pour « aller plus loin » sont excellentes.
J’avais même fait un pastiche localiste (>fr) de « Vent d’est – Vent d’Ouest » de Franck M.Robinson :
Un livre de Mark Reynolds, paru en 1967. Mark imagine un complot contre le progrès économique.
« La différence qu’il y a entre une réforme et une révolution, Bill ? Les uns veulent replâtrer la libre entreprise pour qu’elle devienne plus efficace. Les autres veulent en voir la fin et ériger un nouveau système socio- économique. Ceux-ci sont nos ennemis. Aussi longtemps que nos beaux parleurs ne s’intéressent qu’aux réformes, ils ne constituent pas un vrai danger. C’est quand ils commencent à parler révolution que notre service doit agir. »
Quelques belles pages sur les impasses du système productiviste et consumériste, quoique datée (1967) la réflexion n’en demeure pas moins acceptable de nos jours.
ISBN : 978-2-36935-029-3 | 120 pages
Un livre de Robert Sheckley, paru en 1955, un livre où il se parle des derniers grands-projets-inutiles.
« Plusieurs milliers d’hommes et de machines étaient déjà sur la planète et au commandement de Morrison, ils se disperseraient, supprimeraient les montagnes, raboteraient des plaines, déplaceraient des forêts entières, modifieraient le cours des rivières, fondraient les calottes glaciaires, façonneraient des continents, creuseraient des mers nouvelles, bref, accompliraient tout ce qu’il faudrait pour que le Plan de Travail 35 devienne un centre d’accueil favorable à la civilisation technologique unique et exigeante de l’homo sapiens. »
Malheureusement, depuis 1955 il y a eu d’autres grands-projets-inutiles, et il y en a encore, avec la même propension à nier les cultures locales, à se croire maître des éléments : déviation de Jargeau par exemple.
ISBN : 978-2-36935-040-8 | 50 pages
Petites listes de quelques parcs ombragés dans l’agglomération où il fait bon libre, pardon, vivre le temps d’une pause un livre entre les mains (liste non exhaustive) :
Il y a également de l’ombre au parc des longues allées & pont Bordeau (St Jean de Braye), au Belneuf (Orléans-Argonne), à la pointe de Courpain, les bords de la Bionne à Boigny, Combleux ou Bou en bord de Loire…
La gourde est remplie d’eau, un coussin, un vélo… hop ! Lecture.
« « La vague montante » Un livre de Marion Zimmer Bradley », oui j’en ai entendu parler récemment ainsi que d’autres auteurs de science-fiction que je n’ai pas encore lu. J’ai trouvé « Ubik » de Philip K. Dick (en anglais), j’ai lu deux livres d’A. Huxley, « Marina di Vezza » et « Cercle vicieux » (« désherbés » par la médiathèque), Pierre Boule « Les vertus de l’enfer » (pas de la science fiction a priori), etc.
Et, c’est dans « Brave New World » qu’Huxley nous explique que les travailleurs des espaces verts et dans la nature, ne devaient pas aimer celle-ci car elle donne une envie de liberté (les termes ne sont pas corrects mais il y a bien cette notion de nature = envie de liberté).
Au sujet des arbres, par ici, il a suffit qu’un élu fasse de la course à pieds près de la gare pour qu’il décide que les voitures sans cesse stationnées le long de la rampe, la rue qui mène de la gare au port de commerce le gênaient visuellement. Et dans les journaux, il a dit que c’était pour préserver la santé des arbres, leurs pauvres racines écrasées par les roues, que le stationnement sera désormais interdit. Cela fait donc plusieurs mois que les troncs des arbres sont reliés entre-eux par un ruban rouge et blanc pour empêcher le stationnement des automobiles. Un seul ruban suffit pour régler un problème persistant pour les piétons qui ne pouvaient pas circuler sur l’allée qui longe ces arbres… Je mettrai cela sur mon futur blog vélorutionnaire. Depuis, on aimerait tous lui faire faire le tour de nos rues, nos quartiers puisque c’est le seul moyen d’obtenir quelque chose or, toutes les rues ne permettent pas de faire une autopromotion…
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