Théorème de J.B. Corot : « la ville de Copenhague est équipée de 350 km de pistes cyclables surélevées, séparées de la route et très sûres » dont plus de 550 km font les trottoirs d’Orléans et son agglomération.
« Petit voyage le long d’une ligne blanche » dans une ville périphérique, dans une ville dont les édiles sont bloqués depuis 150000 ans dans les années Pompidou.
Dans un « journal gratuit », il y a peu, un membre du conseil syndical local, le représentant de la petite giscardie du sud, s’épanchait sur les critiques adressées à l’endroit de son comparse en peinture, lui est spécialiste en sculpture de bas-relief et ses vilénies seront traitées ultérieurement du mot cambronnien.
Ce billet ne proposera pas une analyse supplémentaire sur ce qui ne va toujours pas dans la mégalopopole de « arrêtez avec Orléans, par pitié ! » selon certains, « on fait tellement pour le vélo°, on agit dans les villes, croyez moi » selon d’autre.
Ce billet est un pastiche.
° lors d’un récent conseil syndical, le chiffre de moins de deux kilomètres d’équipement cyclable a été annoncé pour 2021, l’émolumenteur à la politique vélo a répondu par « il ne faut oublier le machin-tour, la journée de doucitude… ».
A little journey along a white line
But the way of the rainbow
Is beyond the “stop” panel
Beyond cars… on the sidewalk
Il est si beau ce panneau « arrêt »,
Par delà duquel existe le Paradise Lost
Le profil gracieux en dos de chameau
Et autres entrées charretières
Sur un trottoir pictogrammé
Nous sommes un peuple inculte
Mais ne sommes pas sourds au génie aménagementiel
Parlez sécurité, planéité, piste isolée avec les modes opposés
Along a white line
Et pardonnez-nous désirer ne pas rouler
Au milieu des vas-à-pieds
Frais descendus de leur V.U.S. « tanké »
Along a white line
Montrez-nous des choses et d’autres
Le résultat d’un plan éclos un jour d’été
Peu contraignant, vite signé
Par l’ensemble du syndic, à l’unanimité
Parlez-nous budget, conception
Nous sommes un peuple peu brillant
Mais fort capable d’apprécier
Un équipement de qualité
Mais quand vous really paint a white line
Quand vous get down to brass tacks
Pour parler bike ride
Et du international tourism
Et de la Loire Valley
Un peu plus fort alors assumez
Vos poignées de mains lors des buffets
Nous ne sommes ni aveugles ni sourds
Nous roulons trop près des pictos « vélo »
Et n’entendons que notre souffle au-dessus du cintre
Et le concert de quelques frustrations mono-tonales.
Paint a white line
Qu’on vous « croive »
Dans la feuille brassicole
Oui, quelle admirable voie-verte
Green Way
Green, pour écologiser,
Green, pour espérifier,
Green, pour boulvardifier,
Green, pour dollardiser
Paint a white line
Pour les autos stationner,
Pour le cul de l’électeur flatter
Dans de bovins instincts
Paint a white line
Tell us that God is a great big shot
And that we’re paid to trust him
Paint a white line
Parlez-nous de ne pas opposer les modes
Paint a white line
Un coup de peinture
Une flèche, un picto
Pour deux pov’vélo,
C’est parfait pour se laisser acheter
Pour qui se vend
Pour qui se vend à perte d’âmes
Oui pour qui se vend…
A little journey along a white line
Big deal
Mais comment vous dire
Le bonheur de circuler
Vous raconter
L’histoire du peuple de la simplicité
Qui veut, chez lui, rentrer le soir
À l’heure où le soleil s’en vient crever dans une ruelle
Pour vous dire, oui, que le soleil se couche, oui
Chaque jour de nos vies, dans le milieu de votre empire
A little journey
Soyez à l’aise sur votre selle,
Nous sommes un peuple rancunier
Mais ne reprochons à personne
Un cintre droit
Ou papillon
Un monovitesse
Ou une courroie
Sortir pour quelques tours de roues
Ressentir la route, faire un trajet
Pas besoin d’être costumé
Pas même médaillé
A bike ride
C’est une si petite distance
Cinq kilomètres
Nous sommes faits pour ce trajet
Avec le mot cycl·habileté
Avec efficience et confiance
The way of the rainbow
Après les ordures
Après les bordures
Après l’oreillette
Après le changement de sens
Après l’interruption
Après les manques en largueur
Après la non-qualité du tapis…
Beyond cars… on the sidewalk
Tell us again about Freedom and Democracy
Nous savons qu’il faut les modes… opposer
Les personnes à pied… sanctuariser
Les motorisés… limiter !
Don’t paint a bike line
Si vous n’êtes pas capable de l’emprunter
Sans mourir écraser
Et comprenez nos agacements
De nous voir reculer dans le temps
De vous savoir bloqués au siècle passé
D’un passé dépassé, décomposé
Et pardonnez nous quand vous nous demandez poliment
How do you ride ?
De nous entendre vous répondre
Fuck you !
… Dans d’autres cités
Des choses sont plus avancées.
Je n’ai pas encore visionné les diaporamas mais bravo pour le texte, très juste. 👏
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