La V93 est une proposition du département pour faire rouler les bicyclettes de Lemòtges¹ à Rechoard avec l’espoir de rejoindre l’Euro-Vélo 3 au niveau de Pressinhac et Sent Quentin.
- La route des pelerins² peut être visualisée ici (>fr).
¹ : ce billet est une traduction de l’occitan (>òc). Par paresse, les noms des villes ne sont pas traduits dans la langue de la France des 5 fermes. Si cela vous défrise les poils du renflement brun de votre anatomie, comptez combien de fois vous utilisez un mot de langue anglaise au quotidien ; il est fort probable que ce nombre soit 10 fois supérieur au nombre de mot de langue occitane présent dans ce billet.
² : les français⋅e⋅s utilisent plutôt le vocable de « scandibérique », mais le nom officiel est « route des pèlerins » et par extension « route des pèlerines ».
Voie 93 – Lemòtges à St Junian
Pour les congés, votre serviteur a pris l’habitude de rouler les derniers kilomètres. Ce fut conté quelques fois sur ce cyber-cahier. Lors d’une seule petite semaine de congés, il roule les ± 50km autour du village.
Au départ de Lemòtges, a été roulé un chemin « au sud », le long de la voie de chemin de fer, entre les ponts sur Vinhana : Benedictins, Aissa, Sent Iries, Quò-li-bufa, St-Breci… C’est dans ce lien en occitan (>òc)
Une autre fois, c’est le chemin « du nord » qui a été essayé : Benedictins, Bòsc-Blanc, Bela-Garda, Vairac, Orador de Glana, Diu-li-dòu… C’est dans ce lien en occitan (>òc)
L’été dernier, c’était un poil différent : Vernuelh, St Vertunian, St Martin et St Junian… Dans ce lien (>òc)
Et fin 2022, c’était encore une variation sur ce même thème qui s’abandonnait aux roues : Benedictins, Bòsc-Blanc, Bela-Garda, Vairac, St Vertunian, St Martin et St Junian.
Bref, toutes les routes mènent à Sent Junian mais il y a les bonnes routes et les mauvaises routes.
V93 en détail
- La route « officielle » est disponible dans ce lien (>fr)
En voici la carte de la sortie de la citée porcelainière à l’entrée de la citée gantière :
Trêve de blablabla comme dirait l’autre, c’est une petite départementale (en partie), avec un très faible trafic routier, mais, mais, mais, pour le plaisir de mamaiser, ce n’est rien de plus qu’une petite route… de campagne.
Quitter Lemòtges…
Des Benedictins à Vernuelh, cela se fait sur la chaussée.
Il manque un panonceau M12 rue Louvrier de Lajolais pour tourner à droite place W. Churchill et pouvoir prendre la coronapiste pérennisée.
L’ancienne coronapiste – avenue Albert Thomas – maintenant pérennisée est composée d’une ancienne rangée de stationnement, indiquée par un panneau carré C113. Ce n’est pas désagréable sous la roue, sauf aux intersections où il faut « quitter la bande » pour contourner le feu et la bordure et reprendre la route une fois l’intersection passée.
Le carrefour Borie ¬ Coty n’est pas lisible : les cyclistes sont supposés rouler sur le trottoir, entre bordures et ordures).
…et passer par Landoja
Prendre les virages des bvd V. Auriol ou J. Le Bail pour rejoindre le bvd de Landoja n’est pas désagréable… en descente.
La bande montante avant Landoja est très agréable. Le changement de sens au sommet de la côte pour nous envoyer sur l’étroit trottoir occupé par du mobilier urbain n’est vraiment pas un équipement de qualité. Ce trottoir dessert l’école en même temps que la sécurité des cyclistes : zeugma !
Apparaissent des panonceaux qui n’indiquent plus seulement Vernuelh mais également la V93 :
Vernuelh
Pour éviter de rouler sur la départementale à forte circulation – le Bruèlh, le Puech – du circuit officiel, pour éviter de traverser de nouveau le lycée agricole, il m’était plus facile et plus agréable de rejoindre le Pont de la Gabia en traversersant Vernuelh, malgré les 300m sur la D941.
La voie 93
Pour mon cintre, c’était un mélange de chemins déjà roulés à différentes époques.
La dernière fois, décembre 2022, rien d’extraordinaire avait sauté devant la roue. Après avoir entendu parlé de cette V93, l’hypothèse la plus probable était d’être passé à côté, sans rien voir, d’un équipement cyclable. Mais non, c’est une route, rien de plus qu’une bande de bitume, du goudron… sans équipements autre que des panonceaux directionnels.
Hors piste : 2 écarts ont été commis, un premier, en sens interdit, pour tester le chemin qui ne s’est révélé n’être rien de plus qu‘une côte pénible. Un second pour l’église qui n’en vaut pas la peine.
Entrer dans Sent Junian
Ce lundi, c’était sous la pluie, mais le porche de la chapelle Nòstra Dama est suffisamment protégé pour enfiler les protections pour les derniers ±10km.
Faire le touriste
Hors Lemòtges et Sent Junian, il y a des choses à voir pour peu de ne pas suivre de trop près la trace « officielle ».
Une table de pierre au Bruèlh, des châteaux ou grosses maisons bourgeoises, des bâtiments agricoles. Il y a également des églises : Sent Iriès, Sent Vertunian, St Martin sont à voire. J’ai quitté la voie pour aller voir l’église de la sainte nativité de la sainte Vierge, mais en dehors du plaisir de la côte, rien d’extraordinaire malgré un nom plein de promesse.
Compter
Ce lundi 15 mai 2023
Cyclistes
- Lemòtges : quelques cyclistes, plus que tout des livreurs exploités par de grosses feignasses libérales le cul posé sur le canapé, livreurs à 99 % sur des vélos assistés par l’électricité.
- Lemòtges – Landoja : plus de 15 cyclistes, des femmes, des hommes, deux jeunes… le tout sur des vélos avec assistance…
- Sent Iriès : deux cyclistes habillés pour en découdre le temps d’une course.
Automobilistes
- Vernuelh – Sent Junian : pas plus de 20 voitures.
La fois unique où j’ai eu peur, c’est à 2 km de chez moi, un⋅e connard⋅e en Audi© qui dépasse à forte vitesse sans respecter un minimum de distance ; même le large tracteur a mis les formes pour me doubler dans une dernière côte sur une route étroite.
Conclusion
L’idée de cette « route » est très bonne, autant le dire de nouveau, mais, c’est une route, rien de plus qu’une route sans aucuns équipements spécifiques.
Il y a des gares le long de l’itinéraire, ce qui peut aider certain⋅e⋅s en cas de mésestimation du relief (ce ne sont pas les pyrénéens non plus). Du même biais, le département n’a jamais rien fait pour aider la ligne de train présente.
L’image de la revue du conseil du département (>fr) peut faire croire des choses à celui ou celle qui veut croire, mais l’homéopathie n’est pas plus de la science qu’un panonceau à destination des cyclistes un équipement cyclable. Rien n’existe.
Le chemin est très bien signalé, c’est déjà ça. Dans un premier temps – c’est très facile à écrire, je sais –, il faudrait travailler la sécurité :
- – Les montées dans les virages sont dangereuses puisque les automobilistes qui arrivent en face ne nous voient pas forcément (et nous sommes en plein effort). Peut-être que quelques écluses judicieusement réparties pourraient ralentir la vitesse des automobilistes.
- – Dans le même esprit, il faut rappeler la présence de cyclistes, plus souvent et autrement que par le panneau « partageons la route ». Cela est fait vers St Martin pour signaler l’itinéraire de randonnée et la présence de promeneurs sur la chaussée.
- – Peut-être que la signalisation automobile devrait dévier les automobilistes au maximum vers d’autres axes.
- – Cette même signalétique devrait travailler à rendre la route « moins désirable ». Il faut choisir quel type de tourisme est désiré sur cet itinéraire : de la même façon qu’un parc de stationnement existe pour les bases de canoë, peut-être faut-il clairement signifier aux randonneurs un point de départ du circuit de randonnée pour éviter un trop de circulation.
Dans un second temps, il faudra clairement indiquer les endroits où il y a de l’eau potable. Il faudra également installer des arceaux pour vélo dans les villages…
Bref, l’idée générale est très bonne, la route est plutôt bien choisie mais en l’état, c’est un équipement au niveau d’une réalisation cantonale, ce n’est en rien une cyclo-route, encore moins une vélo-route de qualité européenne.