Protéger son vélo… du vol

Il y a le vol des merles qui sèment la zizanie dans les jardinières (>lm-fr – Rapieta) à la nuit tombée, et le vol synonyme de grand banditisme, le vol de vélo.

L’idée de ce billet est tombée à la vue de la façon dont mon voisin a accroché son vélo :

Sérieux !

Une chaîne de liens

Comment voler un vélo

  • Jehanne-à-vélo a fait dans ce billet (>fr) le point sur les différents outils utilisés pour voler un vélo.

Petite dose de moraline

Rappel, s’approprier le bien d’autrui par le vol, ce n’est pas la meilleure façon d’aller dans la vie. En cherchant bien, il y a peut-être un atelier d’auto-réparation pas loin de chez vous, une recyclerie, une réderie ou une communauté du type Emmaüs ; les premiers prix commencent à une trentaine d’euros pour un vélo « de ville », une cinquantaine pour une randonneuse des années 80, certes loin des derniers canons de la mode, mais une randonneuse en acier, de qualité et qui roule.

En volant une bicyclette à une personne, vous la privez peut-être de son principal moyen de déplacement, et tenez-vous pour acquis que tout le monde ne réagira pas comme le type dans ce film (attention, il s’agit peut-être d’une mise en scène) :

https://www.reddit.com/r/PublicFreakout/comments/frqx96/man_gets_mad_becasue_his_bike_was_stolen_comes_to/?utm_source=share&utm_medium=web2x

Du marquage

  • Isabelle Lesens se fait l’écho de 3 systèmes de marquage de vélo dans ce billet (>fr).
  • Dans ce billet (>fr), Velook ajoute Auvray-sécurité à la liste précédente constituée de Bicycode, Recobike & Paravol (détaillé plus loin dans ce billet).

Après les cafouillages de la loi « mobilitude » de 2018 — marquage obligatoire, oui mais non, 12 mois après la promulgation de la loi, pas encore, dans 24 mois — , les premiers vélos « obligatoirement marqués » devraient rouler en cette année 2020… une fois le grand confinement terminé.

Pour rappel, cette identification a été faite pour infantilis… pardon, pour responsabiliser les cyclistes. Elle vise surtout à faciliter l’identification d’un vélo au cas où la police fasse son métier et se mette à courir après les voleurs… et les voleuses. Autant le marquage n’aura que peu de chance de freiner le vol des vélos, autant c’est un excellent moyen de contrôle à la revente, une « industrie » qui devrait être ainsi davantage et plus facilement surveillée, entre autre,  sur les sites de recel en ligne.

Quoi qu’il en soit, le marquage n’est pas (encore) un dispositif pour verbaliser les cyclistes, et il n’est pas (encore) question d’une quelconque sorte de « papier d’identité du vélo ».

Le #PlanVélo généralisera progressivement le marquage des vélos (qui existe déjà) lors de leur vente par un professionnel pour lutter contre le vol : dispositif simple et efficace. Il n’y aura évidemment pas la moindre « carte grise » et aucun document à porter sur soi! https://t.co/9OWy6yccwy

Elisabeth BORNE (@Elisabeth_Borne) October 18, 2018

Drôle de monde dans lequel ce qu’une ministresse n’est pas fichue d’écrire dans un texte simple ou dans une langue compréhensible et sans ambiguïté, elle le touitte.

De l’antivol

Qui achète un vélo — avec vos critères à vous, ne vous en laissez jamais conter par la propagande, la mode, les « moi-je »… et si vous en voulez un rose à pois verts, foncez ! — doit le protéger un minimum, et ce minimum a un coût d’environ 10 % du prix d’achat du vélo pour un antivol.

Même le « pov’ vélo » que vous vous êtes procuré à une réderie mérite un antivol de qualité, encore plus s’il est votre moyen de déplacement quotidien ; ne dévalorisez pas votre véhicule.

Le prix est souvent proportionnel à la qualité de réalisation (acier, acier cémenté…), à son fonctionnement (à clefs, à code…), à son type (U, de « roue arrière », pliant, chaîne…), à son poids.

  • Pour vous aider, le site belge Provélo a fait une revue exhaustive des solutions, c’est dans ce lien (>fr).

Le bel art vous protège

Sur le site de nos voisins belges, il est fait mention du « label ART » sur lequel se base le Secrétariat Permanent à la Prévention… du royaume belge.

Il est décerné par une fondation qui rassemble des représentants des consommateurs, des fabricants de vélos et des assureurs. Il y a peu de communication sur les tests effectués, mais ils sont acceptés par la plupart des fabricants européens de cadenas. La note est une série d’étoile, entre 0 et 5, plus le nombre d’étoile est élevé, plus le cadenas protégera votre vélo contre le vol. À partir de 3 étoiles, le cadenas est considéré comme adapté à un cyclomoteur, à partir de 4, adapté pour un stationnement de courte durée d’une moto.

Comme il est fort probable que vous ne mettiez pas le temps du confinement au profit de l’apprentissage de la langue du pays, je vous ai réglé le lien sur la page du comparateur 🙂

Autres certifications

Les certifications de l’Afnor, de la Fubicy ou par l’association SRA (Sécurité Réparation Automobiles) sont en partie détaillées dans cet article (>fr) d’un « comparateur d’antivols » mais également site de conseils pour sécuriser sa bicyclette ; bien sur, il vous vend également la solution.

Il existe également en Europe, pardon, chez nos amis grand-bretons, la certification « SoldSecure ». Elle est gérée par une association en lien avec des serruriers et la police. La graduation se fait en 3 niveaux « gold », « silver », « bronze ».

Du côté des assureurs

Rappel : pour la pratique du vélo au quotidien (déplacements utiles, tourisme…) il n’y a aucune assurance d’obligatoire, sauf votre assurance « Responsabilité Civile ».

Il y a des sociétés d’assurances spécialisées dans le domaine du vélo (accidents, vols…). Avant de souscrire une police auprès de ces sociétés, ou d’une clause particulière auprès de votre assureur personnel, lisez bien les petites lignes et demandez bien quelles sont les conditions de prise en charge du vol. Renseignez-vous également sur le montant du remboursement, car sans rien vous dire la cotisation risque de rester la même alors que la décote de votre vélo, elle, elle risque de dégringoler un Tourmalet d’euro.

Il existe plusieurs sociétés d’assurances, votre vélociste peut être affilié à l’une d’elles. Renseignez-vous, demandez lui. Ci après, les liens vers 2 sociétés d’assurance avec leur proposition d’antivol, car oui, la souscription à un contrat peut être soumise à l’achat d’un antivol d’un certain type. Attention, rien d’illégal à cela, ce qui le serait, c’est d’imposer la marque, le type et la référence d’un antivol en particulier :

Et moi, émois !

Au final, ce billet est un peu la collection des liens qui ont été réactivés lors de l’achat de Jan d’Auvernha fin 2018.

À titre personnel, le cadenas que le vélociste tente de ma vendre doit comporter au moins une indication du label ART e/o de la certification SoldSecure. Rien à fiche des normes françaises à l’heure de l’Europe, entre le blablabla-papier et l’expérience d’un pays qui cycle, je n’ai aucunes hésitations. Il y a des personnes à copier, sans vergogne, et un quarteron de cailloux coincés dans les moulures des semelles d’une paire de chaussure… de marche.

Côté cadenas

Voici les captures d’écran du site de la fondation ART sur le choix effectué pour protéger Jan-d’Auvernha (encore une fois, sur des critères subjectifs) :

Et depuis peu, BluaMarko est protégé par celui-ci :

Sans garage, les 2 vélos sont attachés ensemble à un autre équipement dans la courette de l’immeuble. Le titre de ce billet est « Protéger son vélo… du vol », pour la protection contre la pluie, il y a une bâche.

Côté identification

Mon choix s’est porté sur Paravol (>fr) par esprit de contradiction — entre « donner » un bon conseil et « imposer » un choix, il y a la liberté individuelle — car je n’aime pas la couleur des bicitrucs.

Ce choix a été suivi d’une bonne expérience comme il se dit dans le monde des influenceurs (ce que je ne suis pas et ce billet n’est ni sponsorisé, ni un publireportage)… et d’une mauvaise.

Sur le site, est donné une liste de magasins qui vendent l’adhésif « codé ». Fidèle aux achats dans le monde physique, et désireux de voir le produit avant l’achat, votre serviteur traverse la Loire pour se rendre chez Wheel Free (>fr). L’adhésif est en rupture de stock, donc se profile un achat en ligne. Comme votre serviteur est du XX siècle, il ne paye que très peu de chose en ligne et est abonné à un seul système de « paiement virtuel » pour éviter la dispersion du consovirus — j’offre un pot de confiture à la personne qui trouve la référence — dans le monde. Paravol autorise les paiements avec un autre système, mais accepte les chèques. C’est un poil plus long.

La patience est une vertu et huit jours après, Jan d’Auvernha est enregistré sur le site, avec sa facture d’achat, des photos, son numéro de cadre…

Après la réfaction de BluaMarko, votre serviteur comptait faire la même démarche :

  • achat en ligne pour générer le QR code THR numéro xxxxxx (avec paiement par chèque, puisqu’il est issu de la vieille école),
  • connexion à l’espace personnel pour compléter la fiche du vélo (n° de série, photos)
  • connexion à l’espace personnel pour compléter le profil utilisateur (n° de téléphone…)

Mais, pour des raisons indépendantes de toutes volontés, le chèque a pris le chemin des écoliers. Une vocation à sœur Anne en sa tourelle pour savoir si elle voyait quelque chose venir, et la réponse par la négative, m’ont fait comprendre qu’il y a des forces obscures au-dessus des destinées cyclopèdiques. Le chèque a mis 3 mois à vol d’oiseau pour arriver. Et un jour, bingo, l’adhésif est là alors que l’espace n’était plus, car à force de rappels par courriel, j’avais clos « l’espace virtuel » de BluaMarko.

Au final, voila BluaMarko affublé d’un adhésif inutile :

Est-ce-que ça marche quand même ? J’veux dire, avoir un adhésif simple, sans inscription à un site, relié à rien.

Dans la mesure où il n’a pas été encore dérobé, je dirais que l’effet dissuasif du marquage « marche », un peu comme l’homéopathie pour des gens qui s’inventent des maladies. Mais sérieusement, je pense surtout qu’il n’a pas été volé car il est attaché au quotidien et à un point fixe (zeugma).

Ah, c’est ça qui compte !

Oui, attacher sa monture à un point fixe, et si possible, prendre le cadre & une roue.

Dans la photo du vélo du voisin en début de billet, en dehors d’avoir laissé la clef sur l’antivol, comment dire, l’antivol n’attache que le cadre, donc cela ne sert à rien. De plus, ce que ne montre pas l’image, ce sont les 2 pneus « éclatés », l’état des câbles de frein… L’association 1TA (>fr) se trouve à l’Argonne et peut lui fournir l’aide à la remise en état.

Encore une fois, ce billet n’est pas sponsorisé et l’affaire de l’adhésif est une petite mésaventure comme il en existe d’autre ; les échanges de courriels ont toujours été courtois et plein d’humour. Ce n’est en rien un réglage de compte ou un je ne sais quoi.

Bonus

Jamais 2 sans 3.

Ce jouèb a sauté au milieu des 450km d’équipements cyclables d’Orléans et son agglomération — ne riez pas — un jour d’avril 2014. Sa vocation n’est rien d’autre qu’un carnet de râleries, d’analyses la béquille en l’air, d’exemples pour le reste du pays de ce qu’il ne faut pas faire…

En janvier 2017, le blog de Jehanne à vélo (>fr— pédale à Orléans et parfois ailleurs) a été créé pour dessiller — déciller est plus parlant — les yeux des « décideurs » locaux, au-delà de sa propre expérience, par la traduction de billets sur des aménagements plébiscités par les cyclistes, sur des tranches de vie en cargo, en électrocyclette… en vain.

En avril 2020, la communauté cycliste orléanaise reçoit le renfort de Yann d’Orléans (>fr — À vélo dans la ville et dans les champs). Maintenant, en plus de visionner ses observations quotidiennes et de l’écouter les commenter, vous pouvez le lire. Bienvenue à lui !

2 commentaires

  1. Grâce à un généreux lecteur, j’ai eu accès à un article de Nextinpact qui a des infos fraîches (https://www.nextinpact.com/news/108852-immatriculation-obligatoire-velos-tous-details.htm) :

    « On connait donc désormais comment va s’organiser ce fichage. À compter du 1er janvier 2021 pour les cycles neufs et du 1er juillet 2021 pour les cycles d’occasion, tous les vélos vendus par un commerçant devront présenter un identifiant unique. Il sera fourni par un opérateur agréé par le ministère des Transports. »

    Le projet de décret soumis à la technocratie européenne se trouve là : https://ec.europa.eu/growth/tools-databases/tris/fr/index.cfm/search/?trisaction=search.detail&year=2020&num=183&dLang=FR

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