Cercle 45 nord — parcours de légende

14  heures, pont Thinat à Orléans. 17 heures, pont Georges V, toujours à Orléans. Entre les deux, environ 1 km. Un unique kilomètre et une légende cycliste, le « Cercle 45 nord ».

Cercle 45 nord — parcours de légende

Ce « cercle cycliste » est le plus ancien de l’Orléanais. En 1904, personne ne disait agglomération, communauté de communes ou encore mégalopopole, non, chacun prêchait pour sa paroisse ; le canton délimitait alors l’espace des nécessités de la vie quotidienne.
C’est après avoir acheté sa première bicyclette en 1903 que Philogenien Radfahrer, fils de petits commerçants de Fleury-aux-Choux — la commune changera de nom en 1907 — prit goût à cette liberté nouvelle donnée par l’engin. C’était une époque de progrès. La vapeur rapportait de la capitale un flot de changements, Philogenien nourrit aux idées progressistes de l’époque, désirait les répandre dans le canton. Il voyait dans la bicyclette l’outil de ce grand œuvre.
Il se mit à défendre auprès du conseil municipal de l’époque l’idée des « routes radiantes du changement » qui desserviraient au départ de la gare des Choux, dans les limites d’une bicyclette, les villes et la campagne.
Loin d’être un centralisateur omnipotent, en 1915, Philogenien imagina également, sur le modèle des boulevards urbains, un circuit cycliste qui marquerait les limites du canton.
Malheureusement la guerre allait faucher dans sa jeunesse l’esprit créatif et vélocipédiste. Du parcours en était resté qu’une trace sur une vielle carte d’état-major.

En 2017, pour les 200 ans du vélo, en hommage à cette idée visionnaire, le conseil interurbain d’Orléans inaugura le chemin que vous allez découvrir en quelques lignes, reste à vous de le parcourir.

Sérieusement, vous avez cru cette histoire ? Vous êtes bons pour payer le machin-tour alors ! Petite analyse du tour de l’agglomération d’Orléans à vélo.

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La carte postale est tirée de l’oiseau-bleu des archives (>fr-touitteur) mais, si l’époque est proche de celle de Philogenien Radfahrer, la destination de l’épopée illustrée est dans le « circuit de l’eau » (>fr-ce site)

La carte générale du cercle45nord :

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Pont Thinat (départ) — Combleux

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Vous partez du port d’Orléans. Inutile d’espérer un quelconque retour de pêche, une navette fluviale ou autre. Le lieu ne bruisse d’histoires de marins et du vomi des beuveries nocturnes que lors des 3 jours du festival des bateaux dieselo-remorqués.
Les piles du pont recueillent la pisse des chiens et la voûte ne fait guère plus caisse de résonance que pour les seuls ahanements des sportifs sur l’aire en plein air.

Les caquètements… des hérons, sonorisent le lieu quelquefois en hiver.

Pour aller en direction de St-Jean de Braye, vous pouvez rester sur la chaussée « quai du roi » ou vous pouvez passer sur l’aire de stationnement voir descendre em…der les personnes au ras bord du canal.
Arrivés au « cabinet vert », vous serez obligés de prendre le « chemin de hallage » et le poursuivre jusqu’à Combleux. À un moment vous aurez le choix entre le chemin haut — signalé comme une voie verte — ou rester sur le chemin de hallage ; faites suivant votre habileté, le nombre de personnes à pied, les chiens…

Combleux — Chécy

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Il y avait plus désagréable comme trajet, non ? Vous voici à l’écluse.

Combleux est un charmant village. Nous sommes ici sur un « paysage culturel » classé par l’UNESCO (organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture).
Les jours de beaux temps, l’auberge et sa terrasse ombragée est accueillante pour la pause, le cadre est charmant pour un repas du soir.
Les matinées d’hiver, avec la brume, le gris du lieu donne des envies de commissaire Maigret. Vous avez une écluse, trois jardinières oubliées, un contre-vent qui claque… un cycliste peut très vite se retrouver dans le canal ou une petite vieille dans la Loire, ou l’inverse, une cycliste dans la Loire et un p’tit vieux dans le canal.

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Vous avez une écluse, trois jardinières oubliées, un contre-vent qui claque…

Pour reprendre le chemin, il faut suivre « rue du cas rouge », « rue Charles Péguy », vous voici à Chécy, continuez un peu « rue de Verdun », avant de tourner à gauche, « rue Berne ». Ne rentrez dans la ville que pour une nécessité.

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Tournez à gauche « rue Berne »

Chécy — Boigny

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Attention, les traces blanchâtres peintes au sol de la rue Berne sont, à votre gauche, une bande peinte sur chaussée, à votre droite, des places de stationnement. Le cimetière est également à votre droite. Sérieusement, il y a une aire de stationnement à gauche, des places sur l’autre flanc du cimetière, alors ne pas peindre ce côté-ci fait un peu chiche, encore plus pour une ville qui voudrait être sur la Loire à vélo « itinéraire nord ». Rappelons que un cycliste n’est pas uniquement un portefeuille sur roues.

De la rue Berne, allez tout droit et traversez « l’avenue nationale », sans rire des éclabousures — c’est un néologisme — sur le trottoir et la chaussée. La « rue Blanche » vous tend les bras. Pour augmenter à peu de frais le nombre de kilomètres de cyclabilité, la mairie a équipé les trottoirs de panneaux incitant à… faisant croire que… avec des « stops » pour vous inviter à marquer l’arrêt…

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« rue Blanche »

Sérieusement, à 150€00 le panneau, ils ont les moyens à Chécy.

Poursuivez encore et passez sous la voie de chemin de fer.

Au sortir du tunnel, il y a, à droite, un centre culturel multifonction, à gauche, un chemin de terre. C’est lui que vous devez arpenter jusqu’à la « rue de Laveau ».

Ici, tournez à gauche « rue de la grange »

Au bout de la rue, vous tournerez à gauche « rue de la grange » et n’hésiterez pas à faire fi du panneau (ci dessous), il n’a pas sa place ici, c’est un chemin-trottoir qu’il indique, pas une piste cyclable.

un chemin-trottoir n’est pas une piste cyclable

Pour aller à Boigny, prenez à droite la rue du « petit bourgneuf » (ne confondez pas avec sa sœur du grand bourgneuf).

Boigny — Fleury

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La rue du « petit bourgneuf » vous conduira droit à Boigny une fois devenue « rue du bois Saussier ».
Faites attention à la sortie de la rue « pont de Boigny », le carrefour est mal ficelé. Au passage du pont, suivez sur la gauche la « rue de Verdun » puis la « rue de Boigny ». Vous n’êtes pas obligés de vous infliger la contre-allée. Cela a été commis « pour la sécurité des enfants » ce qui peut se traduire par « on est trop con pour demander une limitation à 30 ».
Tiens, vous n’oublierez pas de tourner à droite, « bvd de la salle » en direction du parc de Charbonnière.

Attention, c’est peut-être la partie la plus délicate du trajet. Vous allez circuler dans la forêt. En soi, rien de difficile mais ne vous perdez pas en chemin. Les repères sont le château, le poney-club et la voie de chemin de fer. Sauf au sortir du parc du château, le trajet est quasi cimenté partout.

Normalement, vous arriverez au niveau du centre psychiatrique, « rue de Chanteau ».

Fleury — Saran

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À partir de Fleury, vous allez être quasiment toujours sur un trottoir moins large que plus.

« rue de la forêt »

Suivant votre habileté, vous pouvez circuler sur la route, car, la vitesse est limitée à 50 en agglomération. Bien sûr qu’il n’y a pas de contrôle, et les camions dans la zone profitent de cette licence orléanaise, mais sachez que malgré les panneaux, vous pouvez circuler librement, d’autant plus que les intersections de la « rue de la forêt » jusqu’à la « rue de Curembourg » datent d’un autre siècle — le projet initial date de 1915 🙂 — . Plus loin, rue de la tuilerie, les intersections ont été traitées de la même façon en hommage aux non-cyclistes qui conçoivent ces m****s.

Nous n’en sommes pas là. À ce rond-point, vous venez d’arriver à un foutage de gueule récent, refait pour améliorer les choses. Y trouver sa place sans une bonne dose d’« affirmative action — action positive (en français) » vous sauvera, autrement, débrouillez-vous !
Au bout de la rue de Curembourg, tournez à droite « rue Marcelin Berthelot » et restez sur le milieu de la chaussée. Vous risquez des klaxons mais vous serez en sécurité. Une fois arrivé au carrefour du mange-merde, tournez à gauche pour prendre le trottoir étroit et cyclable.

Suivez-le jusqu’au rond-point pour tourner à gauche dans la voie verte « rue de la Tuilerie ».

Saran — Ormes

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Un mauvais esprit a fait un sort à la signalisation inadaptée. Il faut dire aussi que sans comprendre ni pourquoi ni comment, le trottoir bidirectionnel devenait voie verte. À Saran, nombreuses sont les personnes qui, paraît-il, croient à la magie.

Autant le dire, entre deux rond-points, la chaussée n’est pas déplaisante. Mais, mais, mais, le long d’une rue limitée à 50, les cyclistes comprendront bien que le but de l’aménagement est de les ôter du flux. Ou alors, il y a le projet secret de limiter la rue à 70 prochainement, une fois les lotissements construits et que les occupants se sentiront le besoin d’aller faire rapidement les courses d’une zone à l’autre.

Au 5ème rond-point, il faut faire un « S » pour changer de sens de circulation. Pourquoi & comment sont des adverbes interrogatifs, pas une obligation de réponse !

Vous étiez sur une voie verte, vous voici sur ce qui ressemble furieusement à un trottoir, et maintenant sur une piste cyclable bidirectionnelle. Belle unité.

Sérieusement, à 150€00 le panneau, ils ont les moyens à Saran.

Encore un rond-point, encore l’occasion de changer de sens de circulation. Vous êtes maintenant sur la « rue Paul Langevin » et sans vous en rendre compte, vous allez passer « rue de la motte Pétrée ». Il faudrait être d’une grande mauvaise foi pour pleurer sur l’équipement entre les ronds-points. Certes, une partie est quasiment sous l’eau dès qu’il pleut, certes, les ronds-points ont été construits avec des bordures — pour vous ralentir — mais, ce machin a été pensé comme une autoroute, servez-vous-en de la même façon, fuyez les villes contournées qui, de toute façon, se fichent de la sécurité des cyclistes. Vous êtes dans un pôle routier assez important ; être ainsi protégé n’est pas plus mal, mais cela pourrait être tellement mieux réalisé.

Un rond-point de plus, une signalisation délirante.

Et encore plus fort « avenue du général de Gaulle », une route limitée à 90 km — zone dense en matière de circulation camion — interdite aux vélos, mais une contre-allée dans laquelle les vélos sont dans « l’obligation » de circuler — panneau rond — mais « autorisés » — panneau carré — dans un espace partagé. Vous avez dit schizophrénie. C’est le signe que vous êtes maintenant dans Ormes.

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Sérieusement, à 150€00 le panneau, ils ont les moyens à Ormes.

Ormes — Ingré

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D’Ormes, il n’y a pas grand-chose à dire. Il y a un embryon de réseau cyclable, assez conséquent c’est certain, mais assez disparate. Les équipements modernes sont souvent peints sur les trottoirs et dans toutes les directions — zeugma — en dépit du bon sens, même le long d’une voie limitée à 30 par exemple.

Une personne « responsable » m’avait expliqué que « si on faisait des équipements de qualité, les cyclistes iraient plus vite que les autos » et 3 conneries plus tard « quand on est grand (adulte), on achète une auto ».

Pour le présent, quittons l’avenue de Gaulle pour la « rue de la borde » qui nous offre des bandes peintes sur la chaussée. Elles vont disparaître, la rue va même passer en sens unique avec un double-sens cyclable, et ce jusqu’à la départementale.
Ici, les choses se gâtent un peu et il est difficile de savoir où aller. Après avoir été habitué à être sur les trottoirs, les usagers du coin s’adaptent au capharnaüm, malheureusement.

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Donc, à votre intersection, vous pouvez aller droit « route du Mans » ou tourner à gauche pour rouler 100 m sur la départementale avant de tourner à droite sur le trottoir de l’autre départementale pour 100 m avant de prendre à gauche « chemin des plantes ». Ne suivez pas scrupuleusement le cheminement peint et contre-peint. Au bout de la rue, tournez à droite « rue Jean Antoine du Bail ».

Allez tout droit, prenez le « chemin de la vallée », au bout de celui-ci, tournez à gauche « chemin de Corroy aux Mazures », filez tout droit et continuez sur la route « d’Aggripa d’Aubigné ».

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Cette dernière change de nom et devient « rue de la bâte » en quittant le territoire d’Ormes pour celui d’Ingré.

Ingré — la Chapelle

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Ingré a fait des travaux, et d’une voie classique à double sens de circulation, la « rue de la mairie », la ville a fait une rue en sens unique. Pourquoi pas. Mais quel gâchis ! Une fois l’espace réservé pour les piétons, de part et d’autre de la rue, il y avait certainement autre chose à faire que « ça » pour garder un sens unique pour les véhicules & un contre-sens pour les vélos, sans oublier les places de stationnement, autos et vélos, voir des pots de fleurs. Enfin, le contre-sens vélo se fait sur le trottoir, d’ailleurs c’est du « bidirectionnel ».
Surtout que même la place a été refaite. Avant, nous pouvions circuler librement autour, maintenant, des pervers ont imaginé une circulation, en long, en large, avec des bordures.
Il y a de l’argent bien mal utilisé et nous n’aurons de cesse de le dire « plus c’est simple, plus il est facile d’intervenir sur l’équipement ». Là, les habitant⋅e⋅s en ont pris pour 30 ans (cela fera l’objet d’un billet spécifique à venir après enquête sur le pourquoi de c’te m***e — l’arrivée du câble ne justifie pas tout).
Bien, il faut sortir du machin, heureusement un « garé comme une merde — GCUM » accélère le processus et la chaussée, « route de la Chapelle » redevient bienvenue.

Vous êtes en agglomération mais les aménageurs pensent que c’est mieux de vous isoler sur le trottoir. Libre à vous d’y rouler. L’aménagement n’est pas aussi confortable qu’il paraît, sauf peut-être en cas de circulation importante, et encore, il faudra naviguer entre les bagnoles — il y a un lotissement à venir —, les zombi-phones, les virages… sans oublier que c’est un aménagement du siècle passé, de « tous du même côté » il devient « finalement reprenez le sens de circulation » pour se finir avant le changement de commune — pont autoroutier — en « plus rien du tout, cédez le passage ».

La Chapelle — Orléans

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Vous étiez « sur » le pont pour le changement de commune, vous devriez de nouveau traverser la chaussée pour passer « sous » le pont de chemin de fer. Sérieusement, encore un « S » dont nous nous passerions bien, aménager des écluses n’est pas interdit, loin de là.

Car les cyclistes sont mis en danger avec ce genre d’équipement lorsqu’ils réintègrent le flux de circulation.

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Enfin, il paraît que le potentat local est au GART (association des collectivités au service de la mobilité), voire même qu’il est « délégué à la Politique cyclable et circulations douces » dans la mégalopopole. Bien, ne niquons pas Mikey© et poursuivons le demi-cercle 45 nord.

Les ponts passés, au rond-point, tournez à droite, il y a des traces anciennes d’un cheminement « rue de Beauvais » jusqu’à un carrefour étrange où il faudra prendre la troisième à droite, « rue de Montaut ». C’est un contre-sens pour nous, cyclistes, même si ce n’est pas indiqué sous le panneau.

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contre-sens cycliste non indiqué

Au bout de la rue de Montaut, prenez le temps d’admirer l’ensemble de la signalisation, avant de traverser la « route nationale » en prenant la gauche. 150 mètres après, tournez à droite aux feux, en direction de « l’allée des tilleuls », puis à droite « rue St-Honoré » et à droite encore, « rue de bellevue ».

Vous retrouvez ainsi les bords de Loire. Il n’y a plus qu’à filer droit en direction d’Orléans. Vous passerez des sas anti-vélos, il y aura une grande descente avant de passer sous le pont de l’autoroute, puis une côte, des parties bitumées, des parties cimentées. Vous prendrez soin de passer sous le pont de l’Europe avant de rejoindre le quai Madeleine.
Arrivé à la tête du pont Georges V, l’interruption dans le parcours marque le 45ᵉ kilomètre de l’itinéraire.

N’hésitez pas à quitter le machin aux feux et

  • – à prendre à gauche « rue Gabriel Templier » pour aller boire un verre place du vieux marché, par exemple ;
  • – à prendre à gauche un peu plus loin, « rue royale » pour aller faire réparer votre vélo chez Cyclable© (>fr-fsbc), par exemple ;
  • – à prendre à gauche encore « rue Jean Huppeau » pour rentrer dans la ville et redonner un coup de pompe à votre vélo, il y a quelques rues plus loin, le café-repaire du Kitchen-Kustom (>fr-fsbc) , par exemple ;
  • – à prendre à gauche encore « rue Jean Huppeau » toujours mais en restant dans le quartier, la place de Loire comporte un jardin pour se reposer ou encore, la terrasse de l’Escargot (>fr-fsbc) — la terrasse la mieux exposée de la ville — pour une bière.

Bilan

45 est le nombre de kilomètres que comporte la boucle nord. 45, c’est aussi symboliquement le n° du département.

45 km quasiment toujours sur un « équipement cyclable », malheureusement pas toujours d’une très très bonne qualité, peu homogène, parfois dans les bois, parfois le long d’une grand route. Ce n’est pas la ballade du siècle, mais pour une sortie, mine de rien, la boucle n’est pas la plus désagréable.

Comptez 3 heures à 15km/h avec la pause « je caresse un poney ».

La trace *.gpx n’est pas encore hébergée, je peux vous la donner par courriel. La boucle sud arrive.

4 commentaires

    • Et oui, il y a des amateurs de vielle à Combleux, un instrument de musique injustement méprisé (et vite casse bonbons aussi), ce qui fait que la Loire…

      Merci pour les corrections.

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