Grincements de pignon – 8 – Sacoches

Les grincements de pignon sautaient pendant la campagne municipale pour en raconter ; ils ressuscitent, c’est l’époque, le temps d’une revue de presse.

Les sacoches sur un vélo sont de plusieurs types : avant, arrière, légère, de guidon.

Le choix s’effectuera en fonction de la pratique. La pratique touristique conduira vers une ou plusieurs sacoches, voir un ensemble complet, de grande contenance pour porter le nécessaire du quotidien (habit, nourriture…) pour qui voyage sur une plus ou moins grande distance. Les pratiques plus ou moins sportives, la pratique du vélo gravier par exemple, conduira vers des sacoches plus légères, mais pas moins étanches. Une pratique urbaine peut conduire du panier avant aux doubles sacoches en passant par des équipements plus polyvalents pouvant à la fois s’accrocher à un porte-bagage et être porter en bandoulière, ou à des formats étranges, le⋅la cycliste urbain⋅e peut avoir à porter un ordinateur ou une porte de maison.

Les sacoches peuvent également être utiles à porter de l’argent en Suisse, à transporter des dossiers importants lors d’un déménagement.

Côté vélo, un dossier important actuellement est celui de la vie passé le confinement, entre autres, les aménagements « tactiques ».

Que dit le CEREMA

[…] Sur des axes larges (boulevards, voiries principales), un cheminement dissocié ou une surlargeur pour les piétons peut être créé sur la chaussée à l’occasion de l’aménagement d’une piste cyclable temporaire (>fr-CEREMA).

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[…] Il serait profitable d’accélérer la mise en place de la neutralisation des places de stationnement en amont du passage piéton pour donner plus d’espace de stockage aux piétons.

La suppression temporaire de places de stationnement devant certains commerces permettrait aussi de faciliter le stockage des personnes en attente et la compatibilité avec la circulation des piétons.

[…] Vers davantage de repères dans l’espace public ? Certaines associations (notamment les associations de personnes déficientes visuelles) ont remonté leurs difficultés pour s’orienter et se repérer dans ce nouveau contexte, plus silencieux (moins de véhicules motorisés). D’où l’importance d’un « urbanisme sensoriel », avec des repères sonores, visuels (contrastes), et pourquoi pas olfactifs…

  • C’est intelligent, c’est argumenté, c’est illustré, c’est disponible ici (>fr)

Sur le ouèb & dans le monde

Des pistes cyclables sont déployés et élargies à la va-vite pour faire de la place aux vélos à Bogota, Mexico, New-York, Berlin, Calgary, etc. D’autres villes piétonnisent des rues afin de permettre à leurs habitants de marcher ou prendre l’air tout en respectant les consignes de distanciation. En France, rien de tel. Pas une ville n’a encore osé touché à l’espace dédié à la voiture, même si ces artères sont aujourd’hui quasiment vides. On préfère laisser les piétons se croiser sur des trottoirs trop étroits et les vélos prendre place sur les voiries faméliques.

En substance : vous êtes confinés, vous n’êtes pas là pour vous promener !

Depuis le 13 avril 2020, des déclarations sont écloses.

Paris – capitale de la France

La présidente de la région Île-de-France Valérie Pécresse souhaite lancer des pistes cyclables temporaires sur le tracé du RER pour désengorger certaines lignes et éviter des embouteillages afin d’organiser au mieux le déconfinement à partir du 11 mai.

« La crise sanitaire actuelle nous oblige à repenser notre système de mobilité », souligne la présidente ex-LR de la région dans un communiqué transmis mercredi, et « le vélo est un des outils permettant de préserver la distanciation sociale ».

« La Région vise la réalisation de plusieurs lignes provisoires très rapidement, par des aménagements souples et légers », indique le communiqué. « Le marquage se fera sans doute par peinture jaune », a précisé une source à l’AFP.

Le mot important à retenir de la présidente du conseil de région est « provisoire ». Vous pensez bien que, une fois tout ceci terminé, les affaires reprendront comme avant. Ce mot est également utilisé par la mairesse de la capitale (même si cette dernière a un véritable bilan en matière de politique cyclable à défendre).

Créer des pistes cyclables éphémères

Pour désengorger le métro, Anne Hidalgo propose aussi de créer des pistes cyclables éphémères.

« J’envisage d’aménager provisoirement des axes au-dessus des lignes de métro les plus empruntées, pour que les gens qui se sentent davantage en sécurité à vélo puissent circuler », explique l’édile, interrogée par le JDD.

Lille – capitale des Flandres

Y aller, mais en bon ordre. Pour l’adjoint aux espaces publics Jacques Richir, pas question de céder précipitamment aux sirènes de « l’urbanisme tactique ». «  Une expression creuse d’urbaniste de salon  », raille l’élu.

Les termes, certes un peu obscurs, sont utilisés ces jours-ci pour désigner un réaménagement rapide et réversible de l’espace public, en réponse à la crise sanitaire.

Montpellier – capitale du « Je suis un des deux »

Philippe Saurel vient de communiquer sa dernière décision sur Twitter. La Ville de Montpellier va créer des infrastructures urbaines provisoires, le temps du confinement.

« La ville sans circulation automobile nous permet d’envisager de réduire la discontinuité cyclable Pont Castelnau / Avenue François-Delmas ; des aménagements provisoires pour les vélos vers Hôpitaux/Faculté », lance l’édile sur les réseaux sociaux. Une décision, assure-t-il en ce lundi de Pâques, prise avec l’association Vélocité.

Angers – capitale de la douceur de vivre

Première réponse: un refus. « J’ai dit que je ne cherchais pas à faire le buzz. J’ai une ville à gérer au quotidien, avec des commerces et des entreprises en difficulté. » Des sources bien informées évoquent surtout une étonnante hésitation de celui qui préside, depuis deux ans pile, l’Agence de financement des infrastructures de transport en France (AFITF). Qui n’aurait « pas senti » cette idée. Ce que confirme la position de son adjoint dans nos colonnes. « Nous avons un plan vélo, soutient maintenant Christophe Béchu. Dans cette période, je comprends la prudence de Jean-Marc Verchère. » Une prudence qui aurait également été guidée par la délicate passation de relais entre l’ancienne et la nouvelle équipe et l’incertitude planant sur le calendrier de déconfinement.

Orléans – capitale qui regarde l’entrain cyclable passer

Pour Orléans, rien pour l’instant n’est proposé, mais cela ne veut pas dire que rien ne sera proposé, voir que rien « de bien » ne sera proposé aux roues encore confinées des cyclistes du quotidien.

Lors de la campagne pour les municipales, dans les bouches en cul-de-poule des prétendant⋅e⋅s, il a été beaucoup question de la création d’un « comité vélo », soi-disant, il a déjà même été mis en place en concomitance avec le vote du fumeux plan vélo ; sauf à être un comité Théodule (>fr-wikipédia) de plus, il est peut-être temps de le réunir, non ?

Ce billet a été tapuscrit le jeudi 23 avril 2020, et votre serviteur se tient bien loin des lieux de pouvoir pour ne pas être contami, pardon, afin de ne pas être instrumentalisé par des personnes auxquelles il n’est plus prêt à faire confiance. Pour « gagner à nouveau de la crédibilité » il faudra des gestes forts, des annonces qui aideront à comprendre que le vélo va, enfin, être considéré comme un véhicule pratique pour les déplacements du quotidien, comme autre chose qu’un loisir ou un sport.

Un exemple d’acte fort, en dehors de reprendre 80 % des axes dessinés sur la carte participative du collectif vélorution-Orléans (>fr), serait, par exemple, l’annulation du vélo-tour… pour toujours. Cet attrape-couillon — de l’événementiel rien de plus qu’un cache-misère de la politique cyclable de la cité johannique, politique du chiffre — consiste à faire payer des personnes pour les faire circuler à vélo dans des endroits où personne de sensée ne songerait circuler ; cette farce n’a que trop sévi.

Sur les réseaux mal-dit sociaux, des internautes font des propositions digne d’intérêt. Quelques-unes ont été répertoriées par Jehanne à vélo dans ce billet (>fr). Il y a des captures des touittes. Attention cependant à ne pas s’emballer, lors d’un entretien récent, il a bien été dit par le premier d’entre tous que c’était du « temporaire » qui nous attendait. Attention également, dans les observations de certains cyclistes enclins à croire que trois pictogrammes font une piste cyclable. De même, le seul équipement bi-directionnel « justifié » est celui de l’avenue G. Galloux ; doit-il encore une fois être dit que c’est le dernier équipement de qualité ayant vu le jour depuis 30 ans ?

Et à la fin, ce sont les Allemands qui gagnent

« Non, cette pandémie n’est pas une guerre. Les nations ne s’opposent pas à d’autres nations, les soldats à d’autres soldats. C’est un test de notre humanité.

[…] [Cette crise] fait ressortir le meilleur et le pire des gens. Montrons aux autres ce qu’il y a de meilleur en nous.»

a assuré Frank-Walter Steinmeier — le Président allemand— lors d’une rare allocution télévisée.

Le pire & le meilleur, vu du cintre, dans Orléans

GCUM à l’aller :

Violence urbaine :

;-(

Des ordures sont passées par là :

GCUM au retour :

En plus d’être Garé Comme Une Merde (GCUM), mauvais sens de circulation.

 

Des GCUM, il y en avait encore, mais ma caméra n’était pas allumée en continu. Un dépôt d’ordure a également vu le jour dans la forêt.

Au sortir de la crise, d’aucun⋅e⋅s réclament, espèrent du changement, c’est beau l’attente, l’espoir… c’est très beau.

Cependant, il est possible de voir des personnes bien travailler, par exemple cet artisan avec son petit triangle (même s’il occupe tout le trottoir) :

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4 commentaires

  1. Le Monde d’Après, c’est maintenant, et mon vélo, ses sacoches et moi, on regarde les fous du volant reprendre leurs « droits » sur les boulevards et nos élus s’étriper sur des propositions cyclables [temporaires] on ne peut plus consensuelles…

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    • Je prépare un grincement de pignons suite aux déclarations de ce jour mise en parallèle avec les déclarations de Lemaignen il y a 3 ans, selon lesquelles il regrettait de n’avoir pu mettre le pont à 1 voie alors qu’il était pour.

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      • Les cyclistes (et électeurs, soit dit en passant) ont de la mémoire, Lemaignen et consorts devraient le savoir depuis tout ce temps. Démagogie quand tu nous tiens… 😦

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