L’appli vélo de l’Agglo

J’ai testé « l’appli géovélo » et j’ai détesté.

Pour faire croire à ce que l’on est pas, parce que les « outils » numériques offrent une illusion de modernitude et de branchouillardise pour presque pas cher, Orléans et son Agglo (>fr) s’est payé une page personnalisée sur l’application pour intelliphone « géovélo ».

Selon le chef de l’Agglo

« c’est un truc qui va vivre, car l’idée est de mettre à jour régulièrement les nouveaux aménagements cyclables, sans attendre la parution de la carte, et que ce soit aussi un réceptacle pour recueillir les demandes des utilisateurs, pour être plus réactifs ».

Attention, ces propos ont été tenus dans le journal local (>fr), n’allez pas croire que c’était suivi d’un test de la chose par les journalistes, ou même que « mettre à jour les nouveaux aménagements » soit une parole annonçant l’avènement d’une politique avec mise en œuvre d’un réseau cyclable homogène à l’échelle de l’Agglo sur 5 ans.

Plus simplement, le « truc » existe depuis quelques années déjà et Orléans ne fait que prendre le train en marche pour ainsi dire. C’est aussi un site internet de cartographie classique.

L’application se télécharge depuis les sites pour Ios ou Androïd, si vous avez un téléphone qui marche avec Windows, un « libre » sous Firefos-os, passez votre chemin. Qui dit applications, dit données et collectes de données, faites attention à vos réglages et à votre vie privée, fun est un mot, aliénation un autre.

Le déchargement de l’appli terminé, la prise en main n’est pas des plus simples mais sans grandes difficultés non-plus*.
Les chemins proposés étant le plus important, voyons voir sur les premiers trajets. À première vue, ils ne semblent pas toujours très pertinents, voir même stupides :

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Rentrer de Cercottes

Pour revenir de Cercottes, je me suis vu proposer — trace rouge — un sens interdit qui débouche sur la RN20, c’est à dire qu’il me fallait traverser « en sauvage » 2 fois 2 voies à forte circulation, puis survivre à la sortie de la zone de Saran. J’ai laissé ce fait en commentaire sur le site du déchargement, la réponse a été que l’appli ne gère pas les chemins forestiers (en jaune)**.

Plus loin, arrivé vivant dans la ville :

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Pour des raisons inconnues, l’appli vous expédie sur le pire des machins cyclables d’Orléans, la bande aux plus de 10 bouches d’égout puis la rue Eugène Vignat. Notez sur la capture d’écran que le site indique un équipement anti-cycliste propre à la ville d’Orléans au départ de la rue de Bel-Air jusqu’au faubourg St Vincent ; il n’en est rien, c’est un trottoir avec des voitures de stationnées. Mais, ce soir là, j’avais décidé de suivre mon idée — trace jaune — pour mon malheur car la ville d’Orléans ne met pas d’amende à ces électeurs (>fr).

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Arrivée au 108

Même constatation pour l’arrivée au 108, l’application « savait » que des électrices stationnaient n’importent comment dans la rue (>fr), donc, elle vous colle de la route en plus.

Deux trajets simples valent mieux que de long discours  :

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Certes, le touriste à 150€00 tant attendu par le syndicat d’initiative n’est pas prévu aller*** dans la zone d’Olivet, pourtant l’Agglo y a bétonnée des circuits pour s’oxygéner le dimanche.

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La voie du centre n’existe pas à Fleury

Plus sérieusement, même pour aller à Ingré, Géo-vélo vous fait prendre des sens interdits. Au delà de l’effet mode, du semblant de modernité lié à la « magie du numérique », à quoi peut servir un gadget dont l’usage est interdit en roulant ?

« L’application nous coûte 45.000 € et ensuite 12.000 € par an pour la mise à jour »

selon le président de l’Agglo, cela fait cher « l’économie de la collaboration », d’autant plus que le système semble guère ouvert.

À voir si la touristaille joue avec ce « truc ».

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Pendant ce temps là :

[…] C’EST DANS LES AGGLOS QUE ÇA SE PASSE

Metz Métropole sur la piste de la petite reine. France3-Lorraine, 9 novembre. Les élus souhaitent un plan vélo à l’échelle de l’agglomération, au même titre que les transports en commun, pour améliorer la qualité et la sûreté du réseau cyclable. (via Actu-vélo)

Bordeaux : la Métropole vise la vitesse supérieure. Sud-Ouest, 1er décembre. Les Bordelais gardent leur maire et visent 15% de vélo pour dans 3 ans. Ils en sont à 11% au centre-ville et à 8% dans l’agglomération. Leur nouveau plan pour le vélo a été étudié par les meilleurs spécialistes, dont Hans Kremers, chargé de l’expertise du réseau vélo express de 2012 et de sa mise à niveau. […]


Bordeaux garde son maire, et plus :

Une nécropole antique « exceptionnelle » découverte à Bordeaux

Elle contient plus d’une quarantaine de fosses renfermant des centaines de squelettes. Les plus anciens datent de la fin de l’Antiquité.

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* Naviki, l’application mise en parallèle, est plus simple, mais cet aspect est une affaire de goût. Les applications faites pour bagnoles sont souvent encore plus simples, sur le modèle des GPS.

** Naviki le fait, pour les chemins forestiers les plus importants.

*** occitanisme en vue, à re-formuler !

2 commentaires

  1. Bonjour,

    Dommage que l’application ne vous plaise pas. C’est une application développée par des cyclistes, pour des cyclistes avec l’aide des cyclistes. Qui peut faire le lien entre les cyclistes, la collectivité et les associations de cyclistes. Et sur laquelle vous pouvez avoir la main : proposer des évolutions notamment.

    L’application repose sur une base de données OpenStreetMap agrémentée des données des aménagements cyclables provenant de l’agglomération mais potentiellement de tout le monde. Geovelo est un des principal contributeur vélo sur OpenStreetMap. Vous êtes le bienvenue pour y participer, c’est libre et communautaire. Sur Tours, le collectif cycliste y participe par exemple.

    Tout ça pour dire que c’est un travail important qui a été initié sur les données. Ce n’est pas parfait, mais ça ne peut que s’améliorer avec le temps. Vos remarques sur les itinéraires (problème chemins forestiers, sens interdit), c’est des choses que l’on gère au quotidien, et qui se corrigent au fur et à mesure. Et qui permettent d’améliorer tous les projets reposants sur OpenStreetMap (dont Naviki que vous citez).

    Ce « gadget » c’est aujourd’hui plus de 80 000 téléchargements en France, 70 000 itinéraires calculés chaque jour et des partenaires comme le STIF ou MAPPY qui l’utilisent au quotidien.

    Et au passage, si vous accrochez votre « intelliphone » sur votre guidon, vous avez le droit, il est juste interdit de faire du vélo avec un casque audio sur les oreilles. Et le site web fonctionne sur Firefox OS et Windows Phone ou ce que vous voulez.

    Enfin, concernant le prix, arrêtez de relayer ce genre d’information, on aimerait bien avoir été payé autant mais ce n’est pas le cas.

    Nous sommes toujours ouverts à la discussion. Et nos utilisateurs le savent, l’application s’améliore de jour en jour.

    Gaël.

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    • Merci de votre commentaire.

      J’ai tout à fait conscience que critiquer est facile, mais certaines erreurs ne passent pas, je pense ici aux sens-interdits ou les détours dans des rues petit-pavé-glissantes alors que la rue goudronnée est plus courte…

      Merci de la leçon OSM, j’ai largement contribué à la carte participative (qui n’est ni parfaite, ni homogène, nous le savons) :
      http://umap.openstreetmap.fr/fr/map/cartographie-participative-des-pistes-cyclables-or_33689#13/47.9321/1.9068

      Peut-être n’êtes vous pas responsable des données reportées sur OSM, mais vous l’êtes de l’utilisation qui en est faite. Envoyer quelqu’un sur les trottoirs est un choix que ne fait pas un GPS bagnole réglé en « bicyclette ».

      Pour l’argent, le grand chef de l’Agglo le met en avant pour faire croire que quelque chose « de coûteux » est fait et ainsi rassurer son électorat, c’est de la com’, nous subissons ces égarements tous les jours.

      JP Bertrand

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