Théorème de J.B. Corot : « la ville de Copenhague est équipée de 350 km de pistes cyclables surélevées, séparées de la route et très sûres » dont plus de 550 km font les trottoirs d’Orléans et son agglomération.
En plus d’une manif, d’une soirée théâtre, ce samedi 11 mars était une journée de l’aérotrain, l’occasion d’un petit aller-retour rétrofuturiste à Chevilly.
Charmant port de pêche mais pour y arriver il faut affronter l’absence d’équipements cyclables qui font légion dans la mégolopopole d’Orléans et le département du Loiret.
Il n’y a pas de rue Prokofiev à Saran, et pour cause :
Il y a 70 ans jour pour jour, le 5 mars 1953, disparaissait à Moscou le grand compositeur Serge Prokofiev, d’une congestion cérébrale, dans sa 62ème année… Une mort qui a mis quelques temps à être annoncée puisque le même jour, à quelques heures d’écart, disparaissait un certain Joseph Staline…
La légende veut que les cendres du tyran aient été éparpillées devant quelques mairies, et, après un coup de vent, les élu⋅e⋅s sniffent le bitume des parcs de stationnement e/o autres autoroutes pour raconter n’importe quoi. En local, la feuille brassicole de Saran nous renseigne des avis de tempête mais également signale que si janvier a été sobre, la vodka coulait à flot en février ; le résultat du mélange se donnent à lire sur 4 pages dans le magazine municipal.
Et le soir même, vues du cintre, le réalisme cycliste sarranais,
Ne jetons pas la pierre aux personnes qui abusent de substances probablement illicites, c’est la faute à la société qui crie trop vite au loup.
Les zones comme Saran sont des prisons mentales, des prisons consuméristes, mais si vous ne payez pas votre diabète quotidien, la ville est également équipée d’une véritable prison pour vous enfermer, un bâtiment desservi par un enfer routier.
Après avoir fait prendre un accotement pour une lanterne, le conseil du département à fait un ajout en bitume, puis a posé un étron… de ciment. Un étron qui sera très peu sécurisant avec l’augmentation de la circulation des poids lourds suite à l’ouverture de la sortie autoroutière. Bref, c’est le résultat de la politique du toujours plus de ceux et celles qui vivent dans un monde infini. En une fois, il aurait pu être fait une seule voie, large, séparée du trafic et sécurisée, mais le budget petits fours était plus important que la sécurité des cyclistes.
Mesures dans le sens Gidy-Saran (inverse de celui du jour) :
Pour le dire autrement, en allant vers les chevaliers du Gidy, je roulais du côté « large » de la force.
La ville brille plus par les lumières dans ses cieux nocturnes que par ses équipements cyclables. De-ci delà, de pov’ voies vertes ont été perdues, étroites, en calcaire… et en un mot « c’est de la merde ! ».
Que dire sans être insultant : ici aussi, le département a nui et cela ce voit, même en plein jour.
Le vélo accroché au mobilier urbain, c’est une Citroën Visa qui accueille le public devant la salle des fêtes. Le Giscardpunk est un état d’esprit. Par ailleurs, il peut être dit sans trop se tromper que l’ensemble du cent de personnes présent l’a connu vivant, l’Ex.
Plus sérieusement, c’était une exposition à l’ancienne… et ça fait du bien. Point de QR-code à scanner, de délires multi-pluri-hyper-médias, rien de tout cela, mais des maquettes, des photos, des dessins, des planches à lire. Cela ne dépareillait pas à l’objet de l’exposition, l’aérotrain.
Qu’il soit bien entendu que je ne suis pas « aérotrain gaga », cependant, j’aurais probablement fait partie des badauds à aller le regarder glisser sur le rail. Ce rail sur lequel je suis autrefois monté pour recouvrir les graffiti anti-avortement, ce rail qui est un élément de décor de mon trajet vélotaf quotidien.
Pour le coup, même si j’ai de nombreuses photos de l’objet : au « lever » du soleil, au coucher, sous la pluie, sous la neige, les pieds dans l’eau… sans connaître la qualité des participations au concours photo, je me suis abstenu d’envoyer une participation.
Un projet réalisé par des étudiant⋅e⋅s qui ont planché sur l’utilisation de la plateforme de Chevilly était présenté.
Globalement, c’était très bien organisé, simple et efficace. Les personnes qui ont réalisé cette journée peuvent la prendre comme une répétition des 50ans du record du monde à 430,2 km/h.
En écrivant cela, je réalise ne pas avoir photographié l’affiche qui montre une fin de soirée dans une banlieue pavillonnaire, un pylône de l’aérotrain dans le jardin, et une dame sourire aux lèvres sous le futur triomphant.
Petit détour jusqu’à la plateforme, avec le rail tronqué.
Le trajet consistera à le suivre via Cercottes & Saran, en passant par les bois pour cause de curiosité local « un gouffre » dans la forêt.
C’est la fin du rail, ou le début, selon les points de vues. Ce n’est pas un⋅e cycliste qui a cassé le lampadaire au premier plan ! :
De son côté, l’ébouriffant projet de navette ferroviaire autonome hyper rapide mettant la Porte d’Italie à un quart d’heure de la gare de Fleury-les-Aubrais (!) était poussé comme il se doit par une startup installée dans le nord de l’agglomération orléanaise. Ce projet a suscité un enthousiasme largement partagé, que ce soit dans les médias ou chez les élus locaux
On ne sait plus ce qu’est un train, avec tous ces « trains » du futur, inventés ou réinventés depuis de nombreuses décennies et qui, littéralement et techniquement, ne sont pas des trains. Littéralement ils ne « traînent » rien, et techniquement, ils n’ont ni roues ni rails.
Et sur le même site, une histoire du monorail
Tout commence avec un Anglais, bien entendu, sous la forme d’un monorail inventé par Henry Robinson Palmer, et qui est véritablement l’ancêtre des monorails les plus connus et effectivement mis en service.
« Une vie en l’air »
« Les lumières de l’Aérotrain »
Des voix sur la voie
Un western dans lequel le rail de béton est un élément du décor :
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